Cinéa (1922)

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18 « Un do ses confrères de Taris a dit do Marcel l'Herbier ce mot que tous Les autres bous confrères ont repris on chœur, qu'il était le premier « photographe » de Franco. Il serait tout à Fait impossible do trouver une définition plus parfaitement et, si l'on peut dire, plus rigoureusement Fausse que celle-là. Le cinéma do L'Herbier est non seulement l'art que nous savons, des imagos animées, mais, véritablement, des images suranimées. Le premier don qu'il faut lui reconnaître n'est-ce point celui de la vie et du mouvement, qu'il rend avec une intensité sans pareille? Le début d'El Dorade cette prodigieuse vision de fête, de danses, de luxure, d'ivresse, est, à ce point de vue, d'une inimaginable splendeur. Ici L'Herbier s'affirme le maître de la polyphonie visuelle. L'écran est pour lui un orchestre. Déjà, dans le bouge de L'Homme ilu large, nous en avons entendu les timbres, mais non si éclatants et dans l'emportement d'un tel rythme. Car la vision est faite de triples croches. Les imagos et les images se suivent, se bousculent, se superposent, sans trêve, sans répit, et certaines reviennent, reviennent toujours les mêmes, obsédantes, harcelantes, tandis que d'autres ne font que passer le temps d'éclair, pour disparaître et se perdre dans Le tourbillon ». {La Tribune de Genève). Mais, bien entendu, les reproches les plus divers continuaient de poursuivre Marcel L'Herbier. Aux raisons qui l'avaient fait attaquer dès RoseFrance, s'ajoutait peut-être celle d'un succès comme le Cinématographe en avait valu bien peu aux plus notoires metteurs en scène. Entre autres : « Et que de faciles effets I Par exemple, cette silhouette noire et minuscule le long d'un grand mur blanc qui nous fait sourire en pensant au vieux Arnold Boecklin et à tout le néoromantisme pathétique des Iles du Silence, des Torrents de la Mort et autres sombres niaiseries de la fin du romantisme et de la naissance du symbolisme à Munich. » C.wrno. (Aux Écoutes, 1 Août 1921). Pour étonnant que «oit ce genre de rapprochement, on s'amusera peutêtre plus encore à lire cette suite d'analogies, nous dirons... imaginées, qui parurent sous la forme d'un article dont la littérature se passe assurément de commentaires. cinéa Blancs et Noirs La sublime Eve Francis... Pipi. .. Dans la vague estompe, des odées tristes tremblent... Seul le flou demeure, vrai immortel, tel que je le vois... Caca... Du bleu... Ahl du bleu, du bleu en noir et blanc, toujours!... La sublimité d'une Eve Francis. Cauchemars... (Applaudissements)... FlouT... Flou!... Au flou!... Charenton! Tout le monde descend... (Applaudissements. On siffle. La Claque, La Tape)... Borborygmes à l'orchestre... Chloral partout... Donne lui tout de même à boire, dit Gompers... Ouverture en fondu. Fermez . . Vos gueules!... Les quais... Photo pâle. . Au bout du quai, les pâlots!... Rive... Viol... Flamenco... Le Suédois andalou qui voit flou... (Applaudissements en fondu)... ... « Vous êtes des hypocrites et des mal faisants quand, au sortir d'une présentation comme celles que je veux dire, vous criez « au chef-d'œuvre » et vous vous pâmez d'adoration pour le « génie » d'un de ces fous malsains dont vous venez d'avaler, en vomissant dans l'ombre les nauséeuses et incompréhensibles élucubrations. La vérité — dont vous avez la lâcheté de ne pas convenir — c'est que vous vous êtes, tout comme moi, « emmerdés » à vingt francs de l'heure. André de Reusse. (IIcbdo-Film ier Octobre 1921). : I A Londres, on venait de présenter Le Torrent. La version anglaise, comme la version française débutait par... des vers. Ceux-là étaient une des admirables strophes où Shelley dans Queen Mab chante le mouvement d'eaux torrentielles. A la sortie, Mercanton est très félicité pour ses photographies du Torrent. Et un critique fait remarquer que le rendu est si parfait qu'à certains instants on croit sentir que ce torrent vous éclabousse. Et, comme il attend une approbation du côté de l'auteur, celui-ci, mal guéri encore à ce moment-là sans doute du culte d'Hermès, de répondre nostalgiquement : « Oui... mais il éclabousse beaucoup mieux dans Shelley. » A la présentation d'un vaste film en douze épisodes réalisés parallèlement en France et en Amérique Le directeur français avant la projection blaguait les crispins, la perruque, les bottes de son concurrent yankee et vantait l'exactitude de ses accessoires. Il y avait là Baroncelli .. il y avait là Marcel L'Herbier. Tous deux ée< taient gravement. On projette enfin le film. Avant le deuxième épis< Baroncelli s'éclipsait. L'n peu après, l'autre cinéaste limite et, comme on l'interroge, laconique, évoquant le brave maréchal Le Bœuf : « En effet... tout va bien ! Il n' manque pas un bouton de guêtre... Un jour, Marcel L'Herbier reçut frais dédicacé, le dernier livre que fit paraître Robert de Montesquiou Les Délices de Capharnaùm. Il s'y trouvait sur Le Carnaval des \'érités quelques lignes qui disaient en substance qu'on ne savait guère le rôle tenu dans l'œuvre par le metteur en scène, le rôle tenu par les interprètes, mais qu'on savait bien celui qu'y tenaient les poissons japonais, les hortensias de la villa, etc.. Marcel L'Herbier songea à une réponse, et voici celle qu'il trouva Il acheta un bocal de cristal choisi, des poissons étranges, une gerbe d'hortensias d'un bleu singulier ; il fit porter le tout au PalaisRose, à Robert de Montesquiou. Mais il y avait aussi dans l'envoi un petit bristol : « Les choses remercient le poète. » Cinéor