Cinéa (1922)

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10 cinéa Pendant que passe le film à épisodes On ne caractérise pas un film en indiquant qu'il est tiré d'un roman. Le seul fait d'être tiré d'un roman n'ajoute et n'enlève rien à la valeur de la visualisation : il n'est aucun sujet qui n'ait été ou ne puisse être traité eu récit. Le fait d'être tiré d'un roman est pourtant susceptible de comporter — en pratique comporte souvent tels avantages, tels inconvénients qu'il est utile de rechercher directement. Un scénario de film est vite écrit, n'entraîne qu'un travail matériel médiocre. Pour ce motif, la confection d'un scénario ne représente pas la filière, le criblage que représente la confection d'une pièce ou d'un roman, tel auteur qui, à la dixième scène, à la cinquantième page, se serait dégoûté d'un sujet de roman ou de pièce mal venu, poursuit, achève le scénario. Proportionnellement il y a donc plus de sujets mal venus parmi les scénarios originaux que parmi ceux tirés de pièces ou de romans. • L'édition, la représentation, constituant un second crible dont il ne faut pas méconnaître la valeur. A l'heure actuelle, les seuls scénarios originaux qui soient tournés émanent, ou bien d'écrivains connus, ou bien des metteurs en scène euxmêmes. Dans le premier cas le prestige du nom dissimule la médiocrité possible de l'œuvre ; dans le second cas, comment le cinéaste pourrait-il être son propre critique ? • Donc avantage marqué, du fait que le sujet a déjà résisté a diverses épreuves, a prouvé sa vitalité, sa capacité d'intérêt, pour les films tirés de romans ou de pièces. • Mais il y a des désavantages non moins certains, intrinsèques et extrinsèques. Le désavantage extrinsèque le plus grave est la comparaison. Surtout parmi les lettrés, ou demilettrés qui donnent le ton de la critique, l'éducation littéraire prédomine sur l'éducation photogénique. Et les meilleurs éléments du public sont souvent ainsi. Ils souffriront donc de ce que l'œuvre transposée a perdu au point de vue littéraire, plus qu'ils ne jouiront de ce qu'elle a gagné au point de vue visuel. Très peu de français ont songé à reprocher à La Charrette Fantôme d'être tiré d'un roman. Un suédois a formulé — ici même — ce reproche, parce qu'il avait goûté la pleine beauté littéraire de l'œuvre originale, et ne la retrouvait pas dans le film — où il y avait pourtant d'autres beautés. Le désavantage ainsi indiqué est donc extrinsèque, n'existe que pourcertains spectateurs — ceux qui ont lu le roman. Il existe par contre des désavantages intrinsèques, et assez marqués pour qu'il soit souvent possible, en arrivant au milieu de la présentation et sans avoir regardé le programme, de sentir que le film projeté est tiré d'un roman. Ceei notamment toutes les fois qu'on assiste à de longs développements, non photogéniques, non essentiels au sujet, et amenés donc exclusivement par le désir de suivre un modèle. Mais s'il est dangereux de suivre l'œuvre, il peut l'être également de s'en écarter. Tel roman de Léonard Merrick, porté à l'écran, comportait trois épisodes successifs, le premier prêtant à la photogénie, mais de valeur générale secondaire, le troisième peu photogénique, mais essentiel au développement du sujet. Le cinéaste, connaissant son métier, a traité à fond le premier épisode, a abrégé le troisième : l'œuvre en est devenue boiteuse, l'accessoire est venu en avant, le principal s'est effacé. D'autre part, quand l'œuvre primitive est connue, est aimée, le public s'agace de la voir déformer, mutiler, d'en voir même altérer les proportions. Et, par respect pour ce sentiment, le cinéaste réalise un film mal venu. • En fait, il est peu d'œuvres photogéniques dans l'ensemble. La plupart du temps, ce qui est photogénique, c'est une scène, un cadre, un geste, un épisode ; c'est celui-là qu'il faudrait pouvoir extraire, porter à l'écran indépendamment du reste. Le système américain qui consiste à acheter le droit de filmer un ouvrage, à en modifier la donnée et à en changer le titre a souvent été tourné en ridicule. Il correspond pourtant à un sens plus exact de l'écran qu'un strict respect des œuvres littéraires. L'art nouveau a tout aussi bien le droit d'utiliser et d'altérer les sujets préexistants que l'a eu la tragédie grecque, par exemple. Lionel Landry. Jeu de Cartes Valets Carreai x -.Jaque Catelain. Trèfle Joseph Sehildkraut. Pique : Sessue Hayakawa. Cœur : Charlie Chaplin. • Dames Carreau : Lillian Gis h. Trèfle Eve Francis. Pique : Pauline Frederick. Cœur : Mari) Pickford. • Carreau : Roger Karl. Trèfle : André Xox. Pique : Werner Krauss. Cœur : Douglas Fairbanks. Charles Denne