Cinéa (1922)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

AU PAYS DU FILM Souvenirs de Los Angeles (Suite) par FERRI=PISANI Pauline Frederick avait le bon esprit d'éviter ces démonstrations populaires. Les autres interprètes, blasés par plusieurs années de métier, imitaient la vedette et disparaissaient du hall sitôt le café DU. Oh! n'insultez jamais un pauvre acteur qui se conduit en cabot î J'acceptai les hommages d'une curiosité féminine, qui devait se contenter du « Vilain » de la troupe, à défaut du Héros, du Père noble ou du Comique qui faisaient tous faux bond. Je signai des photographies, je délivrai des autographes, je reçus des mouchoirs brodés à mon nom, je présidai un banquet en l'honneur du septième art. Quand la troupe quitta Beverle}', il était temps : je commençais a devenir odieux a moi-même. Mais revenons a la solitude morale à laquelle je m'étais senti condamné dès le départ de Los Angeles. .Mon isolement \isà-visdu reste de la troupe va s'affirmer encore dès notre installation dans l'hôtellerie de Beverley. L'instinct social n'a jamais été bien impérieux chez moi et il ne m'importe guère de continuer à pénétrer sans compagnon dans le maquis de la vie. Mais il s'agit cette fois d'une réunion professionnelle dont je suis délibérément exclu. Chaque jour, a •"> heures, sitôt le filmage terminé, tous les interprètes, femmes et hommes, se retirent chez le Comique où le palabre régulier dure jusqu'à la cloche du dîner. Que peut-il bien se passer là-haut, dans la chambre du Comique, au dernier étage de 1 hôtellerie, au-dessus de la cime des pins? Je me sens intrigué, humilié par 1 ostracisme qui me frappe. Suisje redevable de celui-ci à ma nationalité étrangère, au fait de me trouver le dernier venu dans la troupe? Je cherche des raisons. Parbleu î dans cette tribu, je suis l'homme normal, l'homme droit, l'homme honnête! Je n'ai plus aucun doute : on se cache de moi pour perpétrer quelqu'une de ces terribles parties qui sont au pays Yankee la soupape d'échappement d'un puritanisme trop sévère. Ils sont là-haut, tous ?t toutes, devant des verres de whisky, sans doute sous l'influence de la cocaïne, de l'opium peut-être! Mais certainement, l'opium est de la fête, le Comique a dû le rapporter de ses expéditions dans le quartier chinois .. Alors, sûr à l'avance du spectacle qui m'attend, je monte droit vers la chambre de l'orgie et, sans frapper, j'ouvre brusquement... JOSEPH SHILDKRAUT «. hmu dans Les Deux Orphelines. pour trouver la troupe au complet en train de lire la Bible! — Prenez donc une chaise cher monsieur, me dit aimablement Pauline Frederick. Nous ne vous invitions pas à nos petites réunions, parce qu'elles ne doivent guère intéresser un Français léger et sceptique ï Et le Père noble, dont mon entrée a interrompu la lecture, reprend celle-ci d'une voix grave Et autour de mon douteux partenaire au poker tous les autres artistes écoutent gravement. (A suivre.) Fekri-Pisani. cinéa Blancs et Noirs On a enregistré lundi dernier, en l'espace de quatre films présentés, 14 morts violentes, trois suicides, un viol, une asphyxie, 2 vitriolés, 4 mutilations et 75 blessés. Où allonsnous? Si le cinéma est chargé de la propagande de repopulation, nous ne doutons pas des résultats. • Une ingénue, les mieux en vue actuellement sur nos écrans, nous prie d'annoncer que ses boucles sortent de la maison X***, ses dents de chez Y***, ses cils de chez Z***... Mais elle prend bien soin de ne pas nous indiquer à quelle époque elle en a pris livraison, à seule fin... Le Tout-Paris avait tenu à se rendre, le lundi <i novembre, au théâtre des Champs Elysées, où Henri Diamant-Berger présentait les cinq premiers chapitres de Vingt ans après. Fn cette vaste enceinte, pas un strapontin ne resta libre, et l'on vit la plus brillante salle qui se soit trouvée à une générale cinématographique. De fait, il n'y eut aucune déception. Le film est beau, sobre, bien équilibré et sa facture bien française. Tous les artistes sont justes et à leur place, y compris Pierrette Madd, qui porte le travesti avec beaucoup d'allure et donne du vicomte de Bragelonne une silhouette franche, juvénile et nullement efféminée. M. Henri DiamantBerger a mis en scène cette œuvre avec un goût remarquable, et sa foule se remue bien, docile et disciplinée. La photo est remarquable d'un bout à l'autre et est d'une vérité historique exacte, avec ses demi-tons de gris et brun. A l'entr'acte, Pierrette Madd vendit des photos avec un sourire bien quêteur; au hasard, parmi les loges et l'escalier d'honneur, entre la haie des cuirassiers en grande tenue, nous avons aperçu : MM. André Roanne, de Max, Pierre de Guingand, Armand Bernard, Martinelli, Mallet Stevens, Marcel Vallée, Jaque Christiany, les frères Diamant-Berger; Mmes Monique Chrysès, Denise Legeay, Sorell, Jane Pierly, et... M. André de Fouquières et la duchesse d'Uzès étaient également présents, parmi tant d'autres. Cinéor.