Cinéa (1922)

cinéa ! Derrière Y Écran | FRANCE A? Chez Henri Debain, le créateur de « Triplepatte ». NOUS parlons d'autre part du très vif succès remporté par Henri Debain dans l'hilarant Triplepatte. Cinéa se devait de féliciter l'excellent artiste et, selon l'usage, de lui demander ses impressions de grande première cinématographique : — Je suis un peu confus et embarrassé pour vous répondre, nous dit-il. Peut-être est-ce l'influence de mon ami Triplepatte dont l'hésitation me gagne. Je vous dirai cependant que je suis heureux de ce succès, puisque succès il y a. J'ajouterai que je suis Parisien de Paris et que j'ai 36 printemps. J'ai fait mes vrais débuts cinématographiques sous la direction de Raymond Tristan Bernard dans Le Petit Café où je fus, m'assure-t-on, un plongeur convenable. C'était, vous en souvient-il, en 1919. L'année suivante je fus James Jamier, dans Le Secret de Rosette Lambert, toujours de Tristan Bernard et toujours avec Raymond Tristan Bernard. Puis je fus Lebéchut dans La Maison vide, toujours de... toujours avec... Enfin je suis Triplepatte en attendant d'être quelque chose dans Le Costaud des Epine tte8, toujours de... toujours avec... Dans ce dernier film je passe au rayon tragique... Je ne suis pas cantonné dans le comique et ne veux l'être. J'aime l'humour et par l'humour on peut, je crois, arriver à des effets irrésistiblement drôles. La vie est humour, elle n'est pas rire. Le rire qu'entraîne l'humour est une disposition d'esprit où apparaissent chez les spectateurs le sens du ridicule et la faculté de l'ironie. C'est en vertu de cette collaboration du public que font rire — presque toujours sans le vouloir Tristan Bernard et Charlot. Sur cette profession de foi cinégraphico-littéraire nous avons laissé Henri Debain que plusieurs admirateurs et admiratrices réclamaient. • Les prochains films Tristan Bernard L'activité de M. Raymond Tristan Bernard est inlassable Son char cucmSJPox TOM M IX Le bruyant et intrépide cow-boy, aux prouesses si vives et remarquées, nous a longtemps entrainés dans le tourbillon de ses galopades : Un Nid de Serpents. Frères d'Exil. Comme la Foudre. Sur la Pinte sans Fin..., Toujours Vainqueur, L'Audace triomphe. Le Téméraire, et dernièrement La Terreur sont de ces films dont le titre seul en dit long. Nous le revoyons dans Le Siffleur tragique. Cent Chevaux endiablés..., Dynamite et Brise-tout. niant et irrésistible Triplepatte est à peine paru sur tous les bons écrans de France qu'on annonce deux très prochaines présentations de ses nouveaux films : L'Homme inusable et Grandeur et Décadence. Ces deux œuvres, assure-t-on, manifestent un sens de l'humour très particulier tout en étant conforme à la meilleure tradition « tristanbernardienne ». La mise en scène, les décors, l'interprétation en font deux films dont la nouveauté plaira. Mais ce n'est pas tout... Et Le Costaud des Epinettea qui n'a pas envie de se laisser distancer par ses aînés, avance à grands pas. L'exécution que ne retardera pas Lassez sérieux accident survenu à M. Raymond Bernard dont nous avons parlé, est aujourd'hui en voie d'achèvement. Le Costaud des Epinettes formera avec Triplepatte un pendant héroïque. Quoique les indiscrétions ne soient pas encore autorisées, nous pouvons assurer que Le Costaud des Epinettes marquera si possible un notable progrès sur les productions antérieures de Tristan Bernard, père e fils. Nous nous réjouissons à l'avance de ce nouveau et délicat plaisir promis à notre soif de gaîté.