Cinéa (1922)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

cinéa 0 LE THÉÂTRE a Vanni Marcoux est-il acteur, chanteur, danseur, mime ou prestidigitateur? On croit qu'il possède mille talents tellement il est extraordinaire de voir un talent, je veux dire : un vrai. Il adapte à sa sincérité, à sa sensibilité, des dons multiples et tous les trucs — ou toutes les sciences — de son art. Il est de ces amples artistes qui ne parlent pas de l'art et comme la Uu.se qui, après avoir été sublime.se borne à constater : «J'ai essaye de bien faire mon travail », il œuvre avec soin et minutie des compositions où nous lirons l'émotion, l'ironie, la passion ou la fièvre. Artiste conscient, il s'applique en artisan. Il atteint à ce degré de bien qui rend l'éloge inutile parce qu'il semble naturel que ce soit aussi naturel. La Ilabanera lui permet d'être Ramon. La musique de M. Laparra est toute intelligence Des violences ingénieuses, un remarquable sens de l'orchestration, de l'équilibre dans la fougue, rien n'a vieilli dans cette sombre complainte que nous avions aimée comme une mode mais qui ne semble point pressée de se démoder. Avec Vanni-Marcoux, âpre meneur de jeu, voici Hélène Demellier qui, glorieuse et épanouie en sa maîtrise, nous rapporte un beau talent. Comme par hasardée talent, déjà étonnant il y a dix ans, on l'avait laissé partir de Fiance, on l'avait même aidé à partir. Tant pis! Kt c'est l'usage... Aimez-vous Puccini? Vous aime/, sûrement beaucoup Puccini. Où commence la musique? OÙ finit la musique? Les opéras de Puccini ressemblent à ces programmes de grands music-halls américains où il y a des clowns, des jongleurs, des phoques savants, des hommes serpents, des femmes canons, des ténors nègres et des chinois contorsionnistes. 11 j a île tout 11 y a môme la puissance d'un musicien qui sait se moquer des gens en leur plaisant et -e moquer de lui-même en se livrant çô el là, sans qu'on le sache Je n'ai pas le snobisme de l'anti snobisme. Puccini fait ma joie, voilà tout. Son Gianni-Schichi, repris par l'Opéra-Comique, n'est qu'un sketch, amusant en soi et certes éblouissant du fait de Vanni-Marcoux, dont Les Joyaux de la Madone et Le Barbier utilisèrent déjà l'invention Confie. VANNI MARCOUX Raquel Meller est nue petite tille. La publicité du cinéma affirme que c'est une grande amoureuse. La publicité du music-hall la classe parmi les tragédiennes lyriques. La publicité îles palaces la retient eoinine Célébrité cosmopolite. 1 es Iriiinio dénombrent ses bijoux Les hommes s'éprennent île ses gestes. Les adoleseents l'écoutent ou. parfois, distraits du chant, regardent ses yeux Elle est si femme!... ( )ui, oui. c'est une petite tille. Je l'imagine jouant parmi les faubourgs de Barcelone, audacieuse et désordonnée, insoucieuse de ses bas et dfl sa robe, mais avec une tleur aux Cheveux, et sentimentale bien entendu Petit animal tendre et fauve comme les entants de là-bas. Cette sauvagerie complexe, naïve et caprl Clause, nous la retrouve/ dans ses interprétations profondes SV6< )> ne sais quelle gaminerie fugace — de Gitanillo, Los basas frios, La Vierge rouge, Violetera, Ay Ci priano et autres petits drames à tintements de paso-dobles Artiste, sensible, sensuelle, souple... Une petite fille. • Monsieur Le Barcjy reste de son époque mais livre une lace nouvelle de son art. Il a le style de Paul Mounet. Ainsi les spectateurs du Chevalier de Colomb peuvent s'imaginer qu'ils retrouvent l'Odéon romantique île Severo Torelli et de Pour la Couronne. Ceci est, je dois l'ajouter, un éloge. Un éloge pour François Porche. Romantique, il est. S'il a lu les poètes de ce temps, s'il a vécu avec eu\ et les a aimés, il n'en retient qu'une souplesse chaleureuse bonne à rompre l'austérité cassante et claironnante des alexandrins Bt ainsi son ardeur romantique, racée d'ailleurs plus que celle de Uichepin et de Coppée — qui a dit que son héros connaissait Christophe Colomb patCasimir Delavigne? a dans les plus durs éelats une grâce et une aisance qui charment la foule. Ne me demandes pas de ra< onter la pièce ou plutôt les pièces réunie -ou le titre de /, Chevalier de Colomb. La che mlneau de la nui qui \eul fuir la douleur trouvée i telle n a qu'un asile : la tuer. Dommage que cet admirable thème soit un peu COmprO mis du lait que le porte parole >.\\\ poète soit un barbon, ri\ al en amour d'un trop jeune homme. Ce trop t.» eile embourgeoisement du drame éteint parfois la flamme sincère -le -e paroles m t e Bargy, comme la pièce, n a de la comédie raisonnable à la haute tragédie d'.ime. .1 \ i. e \ , i grande allure d'homme trouve sa place a i ombre écrasante de son rôle où il Faut tant parler. Le besoin de tester dans l'élan poétique, même quand il est plus intentionnel que réel, alourdit parfois sa verve grave. Du moins obtient-il ce mélange noble de grandeur et presque de familiarité qui permit à Paul M réaliser tant de héfOS simples et sur