Cinéa (1922)

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clnéa « Hpeech » très apprécié. Il dit au public qu'il n'était qu'un des artisans de ce film et que d'autres personnes avaient également droit pour leur bonne part aux chaleureuses félicitations. 11 présenta ensuite au publie lit Petite Fée du Monde Mary PickFord qui déclara que Robin Hood était certainement le meilleur film produit par Douglas Fairbanks. Cette opinion fut du reste confirmée par tous les grands journaux du matin. Allan Dwan le metteur en scène fut salué également par les « hourahs » de la foule. D'indescriptibles manifestations se produisirent à la sortie du l.vric, a minuit. Des milliers de personnes attendaient la fin de la première séance pour pouvoir pénétrer à leur tour dans le théâtre et dans la rue, la foule réclamait Douglas Fairbanks. A une heure du matin, le Lyric était de nouveau garni par les nouveaux arrivants, et Douglas, demandé, revint sur la scène faire un autre speech. Reader. Entre deux scènes de Robin Hood, Douglas Fairbanks est très entouré; il raconte une histoire et les artistes et figurants l'écoutent attentivement, car Doug est un conteur charmant. II parle : « Imaginez-vous, mes amis, que, la semaine dernière, à San-Diego, un ouvrier a été voir le film de David Les Orphelines de la Tempête et cela l'a beaucoup impressionné. Il rentre chez lui et se couche, il rêve... il rêve qu'à son tour il est sous la guillotine et il voit le bourreau qui s'apprête à faire tomber le couperet... Juste à ce moment, sa femme, par hasard, lui touche le cou avec sa main... Notre homme, dans son rêve, s'imagine que le couperet lui est tombé sur le cou, et il meurt I T N'est-ce pas terrible ? » Les artistes, bouche bée, trouvent cela formidable. « J'en suis comme deux ronds de Ban », murmure un charpentier d'origine montmartroise. Lorsque Douglas a bien joui de la stupéfaction de ses amis, il leur dit : « Vous êtes tous de fameuses noix de coco, comment vouliez-vous que cet homme de San-Diego raconte son rêve puisqu'il était mort.» Et Douglas de flanquer une grande claque sur le dos puissant du colosse Wallace Beery, et Wallace de rire tant et si fort que toutes les vitres du studio en ont tremblé... ClNLOR. LES MERVEILLES DU RALENTI par M. LUCIEN BULL Sous-Directeur de l'Institut Marey Un des développements les plus amusants et en même temps les plus intéressants du cinématographe est, sans aucun doute, le « ralenti ». Nous sommes tellement habitués à voir nos propres mouvements et ceux de nos contemporains se dérouler toujours à leur même allure que lorsqu'on nous les représente à une allure différente, soit ralentie, soit accélérée, cela nous paraît d'un comique irrésistible, on se demande même pourquoi. Le mécanisme des projections ralenties est un peu plus compliqué qu'on ne le pense généralement ; on ne peut pas y arriver simplement en tournant plus lentement l'appareil. On est absolument obligé, pour donner la sensation de continuité dans les projections, de présenter devant les yeux des spectateurs un certain nombre minimum d'images par seconde, environ seize. Si l'on diminue ce nombre en tournant moins vite l'appareil, l'œil se rend plus ou moins compte delà substitution des images et éprouve une sensation désagréable de scintillement. La vitesse de projection est, et devra toujours rester, de seize images environ par seconde. Ne pouvant rien changer dans cette direction, on est réduit à modifier les conditions de la prise des vues. Dans les films artistiques auxquels nous sommes habitués et que nous apprécions tant, les images sont prises à la même vitesse que celle à laquelle on les projette, grâce à quoi nous revoyons »jn une seconde ce qui s'est passé en une seconde. Mais si notre appareil nous permettait de prendre les photographies à une vitesse dix fois plus grande, c'est-à dire à raison de 160 par seconde, et que nous projetions le film ensuite à la vitesse ordinaire, il est évident que la projection durerait dix fois plus que le temps normal et tous les mouvements dans le film seraient allongés dans le même rapport. C'est la solution, et la seule, du problème. Il ne restait plus qu'à construire l'appareil de prises de vues remplissant les condidions nécessaires, ce qui était plus difficile que d'en avoir l'idée. Grâce à l'activité de nos savants, nous possédons aujourd'hui des cinématographes capables de prendre plus de 300 photographies par seconde, permettant par conséquent d'obtenir un ralentissement de 20 fois à la projection. En dehors de l'amusement que nous procure cet allongement du temps, il s'y attache un intérêt très considérable au point de vue des recherches scientifiques. Il y a dans la nature beaucoup de mouvements qui échappent plus ou moins à notre observation directe parce qu'ils se passent en un temps trop court, tel le battement des ailes des oiseaux. Le pigeon par exemple donne environ dix coups d'aile par seconde, donc un seul coup d'aile ne dure qu'un dixième de seconde pendant lequel l'œil ne perçoit que bien peu de chose. Mais ralenti vingt fois il dure plus de deux secondes, ce qui nous permet de suivre tous les détails de son mouvement et de nous rendre compte à chaque instant de ses différentes inclinaisons, de son angle d'attaque, comme disent les constructeurs d'avions. Si le problème du vol avec des appareils à ailes battantes n'est pas encore résolu, ce n'est pas de la faute des oiseaux, car ils nous ont livré, grâce au cinématographe, pour ainsi dire, tous leurs secrets. A l'opposé du ralenti on peut égalaient faire de « l'accéléré », dont les effets sont aussi surprenants, par l'emploi du procédé inverse. Au lieu de prendre les images plus vite qu'on ne les projette, on les prend plus lentement; on en prend par exemple une par seconde ou par minute ou même une par heure, selon les sujets et selon l'accélération désirée. De cette façon on peut observer commodément sur l'écran, en quelques minutes, le développement complet d'une plante, et étudier tous ces mouvements qui, principalement chez les végétaux, sont soustraits à notre vue par leur très grande lenteur. L. Bull.