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IN'CH'ALLAH !
L'ardente curiosité suscitée par les plu* flatteuses Indiscrétions autour de la nouvelle œuvre de Franz TousHaint donna à la présentation d'//i' Ch' Allah] L'allure d'une grande première cinématographique.
Le thème imaginé par l'illustrateur de Tristan et Isolde eut dramatique et profond. Dans un chantier de terrassement un ouvrier arabe
phete et la grandeur de la cause à défendre le transforme en héros magnanime.
On voit l'ampleur du sujet. Franz Toussaint y a prodigué sa verve de conteur épris d'orientalisme, de couleurs, de parfums, de symboles et de mythes. Et l'action conserve finalelement l'attrait d'un somptueux roman d'aventures, d'une sorte d'Atlan
cinéa
documentaire. Et le goût que manifeste l'œuvre, loin de nuire à sa science précise, lui donne comme un rythme musical auquel nous nous abandonnons avec délices.
L'interprétation achève l'enchantement. Napierkowska communique au rôle de Zilah-la-prédestinée son charme plastique et sensible. Certains de ses premiers plans sont d'tfne suavité et d'une mobilité troublantes.
Dans le rôle difficile et ingrat de la favorite Djahila, Mlle Fabienne Fréa manifeste des qualités dramatiques de premier ordre. Ses attitudes si va
une dalle sur laquelle est gravée l'inscription antique suivante: «L'Empire du Moghreb sera sauvé d'un désastre par une jeune fille très belle dont le père sera né là-bas et pour laquelle sept hommes seront morts dans la même nuit. »
Naturellement la prédiction se réalise et le Moghreb est sauvé par une très belle jeune fille, Zilah. pour laquelle sept hommes sont morts dans la même nuit. Elle est secondée dans l'accomplissement de sa mission difficile dont elle ignore d'ailleurs jusqu'au suprême combat le caractère divin par un brigand du désert, Saïd. Ce Saïd se découvre une âme de pro
f/de moins cruelle et ingénuement moralisée.
Le principal intérêt, le grand premier rôle d'In' Ch' Allah est le Maroc. Il y prend une intensité de vie extraordinaire, un accent poétique, une saveur décorative que nous ne soupçonnions guère, malgré tout ce que nous en savons déjà. Voici le Maroc des villes, grouillantes de leur peuple magnifique, voici le Maroc des maisons aux cours intérieures et aux jardins bruissants d'eaux vives, voici le Maroc des champs et celui du désert.
In' Ch' Allah a la double valeur d'un beau film d'art et d'un précieux
riées de grâce, de crainte et de colère pathétique révèlent un tempérament que le film français devra exploiter. Une profonde et émouvante surprise nous est venue de cet acteur arabe Brahim el Hadjeb qui, dans le rôle du brigand Saïd, fut beau et majestueux comme un Dieu.
La photo d'In' Ch' Allah est signée Louis Chaix et Henri Gondois. C oublie si souvent de citer les opérateurs des grands films d'art que ce simple hommage à tant de labeur délicat et minutieux méritait d'être souligné.
Ed. E.