Cinéa (1922)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

16 cinéa 4 L'OMBRE DU PÉCHÉ 4 Diana Karenne. « artiste interna tionale» spécifie Justement l'annonce dn film. est slave par «es origines et italienne par «on éducation. l'Ile fut pendant les belles années de la production italienne l'artiste la plus eompréhensive, la plus violemment passionnée, la pins pathétique de la péninsule. Elle vient aujourd'hui modérer ses ardeurs magnifiques au contact de la distinction et de la mesure françaises. Et cette première œuvre française est supérieurement émouvante I.e thème de L'Ombre du Péché eut d'une délicate et sensible psychologie, lue jeune femme paysanne partage sa tendresse entre «on mari et «on petit enfant, dans un vieux coin de France où les mœurs ont gardé l'austérité d'autrefois. Toute jeune fille elle livra imprudemment son cœur à un jeune homme lequel partit au régiment emportant sa promesse. Puis ce fut l'interminable absence. Elle oublia et unit ses jours au cousin de ce « promis » lointain. Mais lui n'avait pas oublié. Et le retour qui le met en présence de l'infidèle lui ronge cruellement le cœur... Le mari part à son tour laissant sa jeune femme et son fils sous la protection d'une vieille tante et ayant obtenu de son cousin le serment qu'il respectera son honneur. Et l'inévitable drame se produit. Harcelé par sa passion, le jeune homme cherche toutes les occasions de rappeler à celle qui lui engagea sa foi ses premières promesses et sa trahison. Un moment de faiblesse, un soir d'une griserie de vendanges, semble pousser la femme dans les bras du jeune homme, mais elle se ressaisit. C'est son mari qu'elle aime et son enfant la ramène au devoir. Le mari revient et reprend sa place au foyer dans une atmosphère de trouble. Son cousin, la v*engeance au cœur, lui avoue son parjure. Le drame éclate. Une lutte sauvage jette l'un contre l'autre les deux cousins, la femme est séparée de son enfant et chassée Le péché ancien entraine, inexorable, l'expiation de tous les héros de cette sombre tragédie : la femme écroulée au bas d'un rocher, le mari pleurant son bonheur anéanti... mais VAN DAËLE et DIANA KARENNE ayant obtenu de la mourante le pardon pour tous, l'homme cause de tant de douleur, tel l'image du Remords, s'en va et disparaît derrière la ligne des monts. Il fallait pour interpréter une telle action toute en nuance et en force trois artistes exceptionnels. Diana Karenne qui a l'intelligence de ne pas redouter la collaboration de grands artistes confia les deux rôles masculins à Van Daële et de Gravone. Et voilà le trio homogène, puissant, irrésistible. Van Daële, au regard mystique, au front si lumineusement inspiré, nous restitue l'essence même de la passion qui souffre, qui pleure et qui tue. De Gravone c'est le pathétique du drame sans emphase, sans vaine préoccupation théâtrale. Mais Diana Karenne nous émeut par l'ampleur de sa jeunesse rieuse et charmante contrastant avec ses aptitudes au plus magnifique mélodrame de la douleur. Ses accents terribles et vrais tirent les larmes. Et elle a dans le bercement de son enfant des douceurs infinies de Mater Dolorosa pensive et résignée. Ainsi joué L'Ombre du Péché dont il faut encore louer la mise en scène précise, exacte, pittoresque, avec des tableaux savoureux de nature, est un grand et bon film. La moralité de ses intentions atténue le trouble qui naît de ses situations désespérées et le pardon final auréole le drame volontairement poussé au noir. Rosenwaig UniversLocation qui présenta L'Ombre du Péché a obtenu un succès unanime que le grand public bientôt ratifiera.