Cinéa (1922)

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20 Notre Concours d'Affiches Noua donnerons dans cotre prochain numéro le* résultats déflnitlfa du concours d'alïiches. Voie] encore doux œuvres primées qui nous ont paru Intéressantes. clnéa DON JUAN .. FAUST i (Affiche de M. |OSSO) Ne manquez pas de retenir le prochain numéro de Cinéa à votre marchand habituel, nous vous réservons une grande surprise : LE PLUS PASSIONNANT DES CONCOURS ?????? AU PAYS DU FILM Souvenirs de Los Angeles (Suite) par FERRI=PISANI Quelle gravité chez chacun d'eux! Chez l'Héroïne, en dépit de son culte pour don Juan ; chez le Héros, en dépit de son admiration païenne et lettrée pour les divinités amorales de l'Olympe ; chez la Soubrette, en dépit de l'intérêt exclusif qu'elle porte aux chapeaux ornés de cornichons japonais; chez le Comique, enfin, en dépit de ses tournées des mandarins dans la ville chinoise.. Sincère contrition ou habile hypocrisie? Malgré soi, on pense à Tartuffe, pécheur honteux, trop calomnié et qui, dans son impuissance à supprimer en lui le péché, tentait au moins, en le cachant, d éviter sa propagation chez les autres. Que le puritanisme naisse du même souci de prophylaxie morale, qu'il soit à la vertu ce que le bluff est aux affaires ou que la crainte du détective ait seule présidé à sa formation, qu'elle soit au contraire, pure sincérité, je trouve ce puritanisme hautement respectable, puisqu'elle réussit, à inspirer à une troupe de pécheurs cinégraphiques ce souci de dignité extérieure qui fait qu'au pays du film, héroïnes et comiques, soubrettes et pères nobles restent, en dépit de tout, des ladies et des gentlemen T Jess W il lard ou la fin d'un champion — J'ai un rôle pour vous, me dit un jour le casting director du Brunton. Quinze jours à 150 dollars par semaine : ça vous va-t-il ? Cette libéralité inaccoutumée visà-vis d'un interprète qui n'avait jusque-là jamais dépassé les 100 dollars hebdomadaires aurait pu me surprendre, si à l'instant de signer le contrat je ne m'étais entendu dire négligemment : « Vous jouerez le vilain dans un film où Jess Willard joue le héros. » Point n'est besoin d'appartenir à la carrière cinégraphique pour comprendre ce que ces quelques mots m'ouvraient de perspectives redoutables. Sur l'écran, les méfaits du vilain attirent rigoureusement sur cet immoral personnage un exemplaire châtiment dont l'exécution revient de droit au héros. Or, en l'espèce, celui-ci se trouvait être le champion mondial du coup de poing, et c'est difficilement que je pourrais tenir un round en face d'un kangourou boxeur T On conçoit qu'un directeur résiste difficilement à la tentation de confier son premier rôle à quelque célébrité delà piscine, du ring, delà scène, du cirque ou de la cour d'assises. C'est de la publicité gratuite et toute prête pour la présentation du film. Mais la popularité acquise ailleurs par la nouvelle vedette de l'écran n'est pas toujours une garantie de succès pour sa pellicule. Les commanditaires d'une production tournée par Caruso en firent j adis la coûteuse expérience, quand aucun cinéma d'Amérique ne consentit à projeter la lamentable mimique du plus grand des chanteurs. Mais si le film de Jess Willard fit fiasco, la faute n'en est pas imputable au jeu de la vedette, pas plus d'ailleurs qu'au scénario, au décor ou à la direction. C'est une circonstance indépendante du producteur qui scella la faillite de l'affaire : la « sortie » du film coïncida avec le knock out de Jess Willard par le nouveau champion Dempsey, et cette retentissante défaite enleva tout intérêt à ces 2.000 mètres de pellicule, désormais invendables. D'ailleurs, à supposer qu'une victoire de Jess Willard eût prêté à la présentation de son film une atmosphère d'apothéose, je doute encore que le succès financier fût venu récompenser cet effort cinégraphique. C'est qu'en Amérique, pour réussir dans la pellicule, il ne suffit pas de gros capitaux, d'une talentueuse vedette, de parfaits acteurs, d'un bon directeur, d'un bon scénario, d'un bon photographe et d'un soleil clément. (A suivre). Ferri-Pisani.