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clnéa
aussi célèbre que George Joniier, le roi des cuisiniers lui-même, et c'est toujours avec plaisir que l'on accepte une Invitation à dîner chez Valentino.
La villa de Valentino est bâtie sur le versant sud de la petite colline de Withlej à Hollywood. C'esl la seconde femme de Valentino, Natacha Rambova qui, dessinant l'année derniére le plan de la maison, en a fait une véritable petite merveille.
Frederick, le maître d'hôtel de Valentino a «ne bonne habitude. Celle de préparer chaque soir a 7 heures, une dizaine de cocktails et quelques toasts au caviar, ce qui est excellent pour vous mettre en appétit. Suivant le nombre d'amis que Kudolph amène (et il n'en amène jamais plus que 10 à la fois) on trouve toujours un nombre suffisant de cocktails préparés ! C'est charmant et pratique.
Or, comme nous avions pris place, ce soir-là, dans le salon de Rudolph et que nous trinquions a la Gloire de notre hôte, je profitais d'un moment de répit pour prendre Charlie à part et à brùle-pourpoint, je lui demandai :
— N'ave/.-vous pas lintention d'écrire vos mémoires ?
— Oui et non, vous savez que je suis assez paresseux pour écrire.
— Cependant votre premier livre M;/ Trip Abroad a été un gros succès de librairie ?
— Encore une fois, oui et non, vous connaissez ce « business » mieux que moi. Voilà bientôt quatre mois que mon livre est sorti et le tirage total pour l'Amérique a été de 10.000 exemplaires, est-ce bon?
— Ce n'est pas énorme, vu le nombre considérable de vos admirateurs.
— Que voulez-vous, en Amérique, on n'aime pas lire, on n'a pas le temps, le public est trop pressé et trop actif pour consacrer quelques heures hebdomadaires à la lecture, on préfère le cinéma. .
— Je suis certain que My Trip Ah rond aura pour la France seulement un tirage beaucoup plus important que l'Américain...
— Je sais, vos compatriotes aiment à lire et j'espère que mon éditeur confiera la traduction de mon livre à un écrivain habile qui puisse rendre ma pensée exacte, en français.
Notre dialogue fut malheureusement interrompu par un barytonnant :
— Monsieur est servi ! ! !
Et nous allâmes nous livrer aux plaisirs de la « bonne chère » délaissant momentanément ceux de la conversation...
Durant tout le dîner, Charlie fut comme de coutume plein d'esprit et il nous raconta maintes anecdotes au sujet de ses débuts au cinéma.
EDNA PURVIANCE Miels,
Un goût de revenez-y, Un shimmy dans le salon Louis XV, « Marn'zelle Nitouche », Bas gris.
JAQJJE C.HR1STIANY.
Puis passant d'un sujet à un autre nous demandons à Chaplin quels sont ses projets au sujet de sa collaboration pour les « United Artist's». Le mime célèbre me répond :
— Je n'en sais rien. J'ai différentes idées en tête et mon premier film pour Unitedsera dramatico-comique, il aura certainement huit ou neuf parties et je paraîtrais dans cette production avec mon costume habituel mais à vrai dire je n'ai pas encore fixé un sujet... Mon projet du Cloivn OU du Polichinelle est tombé
dans l'eau, je ferai autre chose. En attendant je quitte le First National « en beauté » comme vous dites en français, j'estime que The Pilgrim ma dernièreproduction pour cette société est mon meilleur film et certainement le plus comique que je n'aie jamais tourné J'avais songé d'abord à nommer ce film The \tinistre (Le Prêtre) mais le nom n'eut peut-être pas convenu au public de sorte que j'ai débaptisé ma bande (c'est le cas de dire débaptisé) pour la nommer The Pilgrim (Le Pèlerin).
— Mais quand commencerez-vous à travailler pour les United?
— D'ici un mois, je dois d'abord régler les travaux de Miss Purviance qui ne tournera plus à mes côtés comme leading-lady. J'ai jugé que le temps était venu de « starrer » cette charmante et talentueuse artiste et elle va bientôt commencer son premier film, dans mon studio sous la direction de mon frère Sidney.
Puis la conversation roula sur les sujets favoris de Charlie, religion, spiritisme, superstition, révolutions, etc., etc.
Après dîner, Charlie prit un petit morceau de crayon qu'il suça consciencieusement et il dessina ensuite le portrait de chacun des convives, il nous fit cadeau des caricatures, sinon il eût été très facile de confondre Valentino avec Douglas Gerrard ou De Limur avec votre serviteur T
Comme il se faisait tard et que Rudolph avait à tourner le lendemain matin à 6 heures des scènes de Blood and Sand au Lasky-Ranch près d'Universal-City, nous quittâmes l'hospitalière demeure du charmant jeune premier et nous allâmes au « Marcel'8 » restaurant prétendu français que Charlie affectionne particulièrement.
Charlie est un conteur intarissable. Il parle, parle... et l'intérêt que l'on prend à sa conversation est tellement grand que l'on oublie rapidement les heures qui passent... Chaque fois que Chaplin m'invite à dîner avec lui, je suis certain de rentrer chez moi à 4 heures du matin. C'est encore ce qui m'arriva cette nuit-là.
Robert Flore y.