Cinéa (1922)

cinéa V A N I N A UNE jeune marque dont je sais les intentions louables et qui mérite notre cordiale sj mpathie, Ultra Film, nous annonce un i i 1 m qui ne peut manquer de provoquer une grosse émotion tant dans les milieux ci négraphiques toujours à l'affût de formules nouvelles que dans K> publie définitivement dégoûté îles fadaises sentimentales dont trop longtemps on le combla. Ce film que nous applaudirons le sommes toujours le dernier pays à accueillir les grandes œuvres? Van'uni s'impose par des qualités fortes, par un mouvement impétueux qui emporte tout à la manière d'une poussée torrentielle et vous subjugue le cœur. N'y cherchez pas la petite fleur bleue du rêve ou du sentiment ingénu. C'est de l'épopée brutale, du drame rapide à réactions violentes et d où la consolât ion chrétien ne de la pitié est absolument bannie. gouverneur y consent à la condition que Octavio livrera les noms des insurgés. Octavio par amour s'exécute. 4e temps : Le gouverneur a consenti au mariage. Le prêtre unit les deux jeunes gens. Mais la vengeance tenaille le cerveau du gouverneur infirme et cruel. « Vous allez voir, dit-il, comment un gouverneur châtie. » Et il livre Octavio au bourreau. Cette action qui comporte des pages admirables comme le souterrain, rat mois prochain dans un grand établissement des boulevards a pour titre Vanina et est inspiré d'un épisode de Stendhal. Il reconstitue l'histoire d'une conspiration dont fût le théâtre une cité italienne au début du siècle dernier, alors que les liassions politiques revêtaient un caractère de violence forcenée que le sang seul pouvait assouvir, ce qui tout de même nous éloigne un peu des méthodes actuelles principalement oratoires. L'œuvre cinégraphique arrive chez nous précédée d'une réputation mondiale. Avez-vous remarqué que nous Nous assistons à la vengeance implacable d'un gouverneur paralytique qui n'hésite pas à livrer au bourreau le fiancé de sa fille compromis dans une conspiration malheureuse. L'œuvre est puissamment rythmée: 1er temps, la conspiration éclate cependant que la fête est donnée au palais du gouverneur ; 2e temps : la fille du gouverneur, Vanina, s'éprend d Octavio, jeune insurgé que le hasard met en sa présence, au milieu de la confusion générale causée par l'attaque du palais ; 3e temps : Vanina s'efforce de sauver son fiancé. Le taque de la ville avec ses effets de flambeaux, les efforts surhumains du paralytique pour se remettre sur ses jambes privées du secours des béquilles, est défendue par des interprètes exceptionnels dont le jeu en accentue encore la puissance dramatique. La grande artiste suédoise Asta Nielsen est une Vanina pathétique et profondément touchante. Le rôle du gouverneur, tout en force, en volonté, en cruauté, est tenu par Paul Wegener et Octavio est Paul Hartmann, un jeune premier tragique du plus pur style. Edmond Epardaud.