Cinéa (1922)

clnéa 13 Au Théâtre Montmartn : La Mort du Soi ! 4* LE THEATRE 4 ! Terre inhumaine (Les Arts). Un espion français déposé en Lorraine annexée par un avion de guerre, traverse sans encombre un village occupé par la troupe allemande, pour gentiment passer une nuit chez sa mère. Non content de la surprendre, comme vous feriez ou moi, avec quelque ménagement, à cause des cinq ans qu'elle resta sans nouvelles, ilse cache derrière la porte et, pour un peu, ferait : « Ouàh! ouâhî... » (Mais elle ne s'évanouit pas : elle est Lorraine). ,Je vous dirai encore qu'une dame influente donnée à loger à la mère par les Allemands, ayant reconnu le jeune homme poulie fils de la maison et pour un espion qui la menace, lui conte pourtant sa jeunesse d'Altesse impériale, fêtée et neurasthénique, et lui conte aussi quelques états d âme plus précis à la multiplication desquels le temps de la nuit suffit à peine; et encore : qu'elle doit son salut d'un instant au hasard extérieur et candide de paysans qui, passant au bas de sa fenêtre, lui révèlent que son espion d'amant est, en outre, assassin ; et encore : que le soldat allemand qu'elle Interpelle ensuite se trouve Être précisément le seul complice que le Français ait clans le village: et encore... Mais, faisant grâce îles autres dé tails, il faut prendre son parti de ces Invraisemblances et assurer que M. de Cure! B méprisé ces petitesses de la construction dramatique pour donner toute sa valeur au débat qui est la raison de sa pièce. Il est de toute beauté et dure peut-être cinq minutes : lorsque l'homme et la femme face à face, sentent leur double désir se compliquer ou se simplifier — du sentiment mutuel de leur risque. Cela est vraiment si beau que le contexte s'en éclaire et que le spectateur s'en satisfait presque. Sans doute pourtant, préférerait-il qu'on lui rendît une Fille sauvage. Louis Gauthier est régulier, et Eve Francis, très belle de plastique, de style et d'intelligence, joue, dans le même temps, plus vivant , plus lie missant, plus « boulevard » qu'au cune, précisément, du boulevard • La Grimace Le Coi//» i/< bambou n'a permis de retrouver ni la générosité du Loup </<• Gubblo ni la douceur de NotreDame >/>■ Boa Secoure. Peut I tre l'au leur a t-il voulu s'essayer hors île ses limites naturelles, et son effort, m.. infeste et pur au demeurant, donne du désordre et de la confusion à une suite de scènes <»ù du naturalisme trop lyrique rencontre du symbolisme trop réalisé. <>n sent parfois mal les rapports que les personnages ont entre eux. non pas tant sur le plateau, ou ces rapports ne seraient pas nécessaires, mais dans l'inten (ion même de leur créateur. Des cou plets, et bons, font palpiter les nuits épaisses d'Asie ( Presnay y fut remarquable d'élan et de fièvre) et s'api loyer la charité amoureuse d'une fille de cuisine (Germaine Michel y remporta, par un art simple et ardent, un éclatant succès). Kn définitive, on reste, à écouter cette pièce, parmi des préoccupations nobles. Madeleine l.invaleut. au deuxième acte, un beau moment de désordre et s'époumonna généreusement. Le \'igan fit, en cinq répliques, la plus saisissante figure de soldat inculte et à demi-ivre. Auprès de l"rcsna\ si l h.i leureux et de Germaine Michel si diverse, Constant Rémv réussit à jeter, dans un personnage malaisé et intermittent, île l 'humanité. • Vaudeville /.<• Béguin scandalisa. naguère. par sa légèreté (on me l'a ifit ». H ne si an dallée plus. Mais que c'est léger, ton jouis que c'est peu de chose! l>or /iat. Berry.de Gui nguandeonl pleins de charme • Médrano / ps I ralelllnl continu* nt d m\ enter, prodigieusement i .11. de leurs scènes : l'orchestre allemand. l'enter rement, les chapeaux, d< t lenneat célèbres Et, d ailleurs, on ne peut .iii.r .1 Médrano «.ms j i eni outrer iii\ com. dlens notoires venus là pour s'Instruit i Kv ND Pi