Cinéa (1923)

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cinéa ' m* fil ^ rff w_ .•4 S 1 T V A «_ Comment on filme les mouvements ultra-rapides Nous avons vu dans un article précédent (1) que pour obtenir ce que l'on appelle le ralenti, on devait se servir d'un cinématographe capable de prendre des images avec une rapidité de 200 ou 300 par seconde. Cette vitesse déjà respectable est très suffisante pour reproduire les gestes pleins de grâce de Mlle Lenglen au tennis, devient tout à fait insuffisante lorsqu'il s'agit d'analyser des mouvements beaucoup plus rapides, tels que ceux de l'aile des insectes pendant le vol. Quand on pense qu'un seul coup d'aile du moustique ne dure pas 1/300" de seconde, on comprend que pour étudier ce mouvement ce n'est pas 300 images par seconde qu'il faudrait prendre mais au moins 3.000 et même plus, pour peu qu'on veuille suivre l'aile sur tous les points de son parcours. Le principe des cinématographes actuels ne leur permet pas d'atteindre ces grandes fréquences. Dans tous ces appareils la fréquence est limitée parce que le film, étant obligé de s'arrêter pour la prise de chaque image, ne peut pas se déplacer avec une bien grande vitesse. Pour augmenter celle-ci on a donc cherché à supprimer les arrêts et à prendre les images sur le film en mouvement. Ceci est parfaitement faisable à une condition, c'est d'employer des temps de pose extrêmement courts, assez courts pour que le mouvement du film soit négligeable et ne puisse en conséquence altérer la netteté des images. Malheureusement les obturateurs mécaniques sont dans l'impossibilité de nous donner des temps de pose de la brièveté nécessaire ; ils le pourraient d'ailleurs, que la lumière du soleil serait insuffisante pour fournir une image dans un si court laps de temps. On a eu recours à une autre source lumineuse qui remplace à la fois, et avec avantage, le soleil et le8 obturateurs les plus rapides ; c'est l'étincelle électrique. La durée de l'étincelle électrique est incroyablement courte, moins d'un millionième de seconde, et sa puissance photogénique dépasse dix fois celle du soleil. Eclairés par cette source tous les corps en mouvement le plus rapide nous semblent au repos ; c'est ainsi qu'une balle de fusil, malgré sa vitesse, peut paraître à nos yeux absolument immobile et comme figée dans l'espace. Par conséquent, en employant cette source pour éclairer le sujet de l'expérience, on peut obtenir des photographies parfaitement nettes sur un film animé d'un mouvement aussi rapide que l'on voudra. Et comme d'autre part on peut, avec des appareils électriques appropriés, produire des étincelles à une très haute fréquence il arrive qu'il n'y a presque plus de limite au nombre d'images cinématographiques que l'on (1) Voir Cinéa nu du l« décembre 1922. P— Fie. 1 -S. Fig. 2. peut atteindre. On a pu dépasser ainsi la fréquence de 50.000 images par seconde. C'est à l'aide de cette méthode qu'ont été obtenues les photographies reproduites dans les figures 1 et 2. La figure 1, prise à une vitesse de 1.000 images environ par seconde, nous montre une libellule prenant son essor suivant la verticale. On voit les diverses inclinaisons que prennent les quatre ailes qui ne fonctionnent pas absolument en mesure; les ailes postérieures suivent la courbe décrite par les ailes antérieures avec un quart de révolution de retard. La figure 2 montre la cinématographie, à la vitesse de 15.000 images par seconde, d'un coup de revolver. A gauche se voit l'extrémité du canon où apparaissent d'abord les gaz ayant fusé autour du projectile. Celui-ci se montre peu après mais, dés sa sortie, est enveloppé dans la fumée de la décharge dont la vitesse est plus grande encore que la sienne. Mais le projectile dépasse bientôt à son tour le nuage de fumée et continuant son trajet traverse une planche en bois dont on voit se détacher les éclats. L. Bull. Sous-directeur de l'Institut Marey.