Cinéa (1923)

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cinéa LES THÉÂTRES Vieux Colombier Dans Michel Auclair, il y a un adjudant incapable et borné, une excellente maman de province, une petite demoiselle des postes faible et héroïque, et une situation qu'on s'étonne de n'avoir point rencontrés chez Maupassant. Mais il y a encore un dénouement chrétien que celui-ci n'eût pas consenti, il y a un trop bon garçon de libraire dont la charité (un peu paysanne) se fut mal cultivée parmi la littérature de 1880, il y a surtout un style intérieur, un langage des âmes dont la cristalline subtilité et les brefs symboles ne sont que d'aujourd'hui. Parfois, quelque vulgarité se manifeste, autorisée, il est vrai, par le milieu choisi. Parfois aussi quelque grossissement qui, au Vieux-Colombier, ne semblait pas nécessaire. En somme, ce pur drame, sans rien bouleverser des apparences qui, depuis le classicisme (car la construction de Michel Auclair est singulièrement près du dix-septième) s'installent sur les planches, ce pur drame jette devant nous l'intimité palpitante de trois existences fouillées vives, et fouillées par un chirurgien moderne. Plusieurs moments, celui surtout où Suzanne décide d'aller elle-même accomplir une certaine restitution d'argent et laisse derrière elle, à la maison, un mari rassuré, sont d'une bien grande beauté. La pièce est fort bien jouée. Elle est suivie de cette Pie borgne qui est bien le délassement le plus magnifiquement facétieux qui soit. Facétie un peu âpre et qui reste, dans cette sécheresse de ton, assez chère à René Benjamin. On souhaiterait voir se suspendre, une seconde, cette violente averse d'aveux ridicules que débonde ingénuement la jeune personne; on souhaiterait pouvoir s'attendrir, avoir pitié. On ne le peut pas, car rien ne s'arrête qu'au baisser du rideau, et les quatre partenaires de la pie borgne, plus inoffensifs, sont aussi grotesques qu'elle. Catherine Jordaan reste très humaine dans sa verve et son nervosisme, et sa robe rose est bien jolie. • L'Atelier La Volupté de V Honneur est aussi, pour nous, la volupté de l'esprit. Il règne, dans ces trois actes libres et d'une technique séduisante, une luxuriance cérébrale qui séduit bien davantage. Les idées, imprévues ou rigoureusement associées, nous sollicitent sans cesse. Ce qu'on nomme les problèmes du bien et du mal sont considérés, j'allais dire résolus, avec simplicité et puissance. L'amitié, le sentiment maternel, l'esprit de dissimulation, la cupidité, la bassesse et diverses sortes de sincérité, et le sentiment de l'honneur, tout cela se croise, se rencontre et se marie devant nous; et, oubliant les obscurités du premier acte, nous demeurons ravis. Dullin est admirable de puissance, elle aussi, simple. Raymond Payki.i.k. NE API AN GABRIEL SIGRORET Le divers et savant interprète du Rêve et du Pire Goriot.