Cinéa (1923)

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cinea LA DAME DE MONSOREAU >»&^4« Le 22 décembre, au Gaumont-Palace, on présenta La Dame de Monsoreau. C'était le deuxième grand film, après Roger la Honte, du nouveau programme français de la maison Aubert. Ingénieuse et amusante, pittoresque et savoureuse, l'œuvre cinégraphique fut accueillie avec enthousiasme. si belles qualités de technicien et d'artiste. MM. Delac et Vandal ont conté les débuts de La Dame de Monsoreau : « Pendant trois mois, avant de tourner le premier mètre de film, écrirent-ils, tout le Film d'Art a travaillé avec acharnement : maquettes L'idée de mettre à l'écran le célèbre roman d'Alexandre Dumas appartient à M. Louis Aubert. C'est lui qui en parla à MM. Delac et Vandal, les sympathiques directeurs du Film d'Art. L'œuvre avait été déjà « tournée ». il y a une dizaine d'années, à l'Eclair, mais avec les moyens de fortune dont on disposait à cette époque. MM. Delac et Vandal acceptèrent la suggestion de M. Aubert. Restait à trouver le metteur en scène. L hésitation fut de courte durée et le choix se porta sur M. René Le Somptier qui, dans La Montée l'ers l'Acropole avait manifesté de des décors, choix des sites extérieurs, création des accessoires de l'époque, selleries, voitures, etc. ., tout fut établi avec soin... Le choix des interprètes retint naturellement notre attention... Tous, Henri III, Bussy, les Mignons, laissaient croître barbe et moustache, tandis que Gorenflot poussait l'héroïque conscience jusqu'à sacrifier sa chevelure... » Pour la reconstitution des décors on s'adressa à M. Delattre qui, aidé de M. Vandal, eut à faire revivre les milieux si caractéristiques du temps de la Ligue. Tâche immense et délicate si l'on songe à la multiplicité des détails qui entrent dans une reconstitution historique. Deux grands décors essentiels devaient être entièrement édifiés d'après les documents de l'époque : d'abord le vieux Paris du xvie siècle avec ses maisons à pignons, ses hôtels à tour d'angle et à mâchicoulis dont l'hôtel de Sens est le plus typique exemple. On a pu apprécier, lors de la présentation, l'ingéniosité et la parfaite vraisemblance de ce décor où évoluent avec aisance des foules imposantes de figurants style Henri III. Le second décor qui constitue un véritable travail archéologique est l'Abbaye de Sainte Genevière telle qu'elle était au temps d'Henri III, c'est-à-dire avec toutes ses caractéristiques originellesintermédiaires entre le roman et le gothique. Une des principales préoccupations des réalisateurs fut les costumes. Nous pourrions dire aussi que ce fut une des principales dépenses, aucune mode de l'histoire française n'ayant été si prodigue de bouillonnes, de broderies, de brocarts. 11 convenait d'habiller Henri III de soies magnifiques. Ses favoris, autrement dit ses « mignons » pour emplojer le langage de l'époque, le duc de Gui*e, le duc d'Anjou et Monsoreau n'avaient pas de moindres exigences. Et Diane de Méridor, comme la duchesse de Montpensier et Mme de Saint-Luc, avaient une coquetterie fort compliquée et dispendieuse. C'est à l'excellent peintre décorateur, H. G. Ibels, que fut dévolu le « département » des costumes, pour parler comme les Américains. Et cette partie de l'exécution nous restitua les plus subtils parfums du grand siècle de la Renaissance. L'interprétation était d'une importance capitale.