Cine Miroir (February 1934)

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Les enfanis avaient changé et se confiaient maintenant volontiers à la Suppléante. Adaptation et réalisation de Jean Benoit-Lévy et Marie Epstein d’après l’œuvre de Léon Frapié. è 3 Rose se montyait douce et bonne: OSE était à ce moment-là une jeune fille heureuse ; elle ne connaissait que le bonheur dans la vie. Elle était gâtée par son père qui l’entourait d'une tendresse émouvante. Elle venait de se fiancer avec un homme de sa classe qui avait apprécié en elle sa pousse sa bonne volonté, et son désir de faire de leur foyer quelque chose de rayonnant et de tendre. Maïs voilà qu'un jour, le père de Rose s’alita : la maladie commença par être bénigne et prit bientôt un caractère d’une exceptionnelle gravité. Les économies paternelles furent vite absorbées par les frais de médecin et de pharmacien, puis Rose dut ouvrir sa bourse de jeune fille et, un jour, elle en toucha le fond. Son père, épuisé par sa souffrance, rendit le dernier sou. pir et Rose, seule désormais dans la vie, lutta contre les créanciers qui venaient réclamer leur dû. Elle espérait trouver un appui dans son fiancé pendant tous ses vilains jours, mais celui-ci avait trouvé des excuses pour espacer ses visites. Quand mourut le père de Rose, il eut avec l’orpheline une conversation assez difficile, dans laquelle, par des phrases entortillées, il parlait de la vie compliquée des jeunes ménages sans argent, de l'avenir périlleux qui les attendait, bref Rose, ulcérée, lui rendit sa parole et elle se trouva prête à lutter contre des réalités douloureuses. Elle avait obtenu ses deux brevets, mais elle ne Croyait pas que ces morceaux de papier officiels pussent un jour lui servir à quelque chose. Elle s’apercevait maintenant qu'il ne restait pe qu'eux pour lui permettre de vivre. Il s'agissait de trouver une place immédiatement. Elle ne pouvait plus attendre. Elle avait conservé quelques amis de son père et elle s'était franchement ouverte à eux de sa Situation si pénible. Ceux-ci avaient entrepris des démarches pour elle, l'avaient aidée de leurs conseils et voilà qu’un jour Rose reçut Sa nomination de femme de service dans une école maternelle. On lui domnait le titre de pente mais, en réalité, elle était une Sotte de domestique au service des petits. Cela n'avait pas été facile à obtenir et déjà elle S'était fait un ennemi en la personne de M. Libois, délégué cantonal, car celui-ci avait une candidate pour le poste que l’on venait d'attribuer. Mais Rose était courageuse et les difficultés ne l’effrayaient pas. Ce qui la rassura tout d’abord, ce fut l'accueil qu’elle reçut de la directrice de la Maternelle, qui Jui parla avec douceur, lui demandant si elle aimait les enfants, si elle était prête à subir leurs caprices, à les aimer et les réponses simple et charmantes de la jeune fille gagnèrent le cœur de la directrice. Mais Rose devait bientôt déchanter. Quand elle se trouva en face de la titulaire dont elle devait être la Suppléante, elle fut inspectée de la tête aux pieds d’une façon soupçonneuse et méchante ; celle-ci lui dit d’une voix bourrue : — Allez, mettez un tablier, ma fille ; prenez ce balai avec vos jolies mains et frottez ! En recevant cet ordre, Rose avait l’impression que cette grosse femme prenait des airs de mauvais chien, mais qu'elle devait être bonne au fond. Il suffisait d'attendre et de montrer du courage. Et voilà que Rose se lance au milieu des gosses. Elle s'aperçoit bien vite que la plupart de ces enfants étaient épuisés par l'air vicié des taudis : qu'ils portaient sur leurs pauvres visages toutes les tares de leurs parents, qu’ils étaient de petites bêtes traquées, qui ne demandaient qu'à gambader et qu’à rire. La difficulté était tout d’abord de les mettre en confiance et Rose, peu à peu, s’y donna de tout son cœur. Fille entrevoyait une belle tâche et résumait tout le programme de son apostolat dans cette phrase: Il faut leur apprendre à sourire. Mais ce programme ne devait pas être certainement celui de M. le Délégué cantonal. Lorsque celui-ci entra un jour dans l’école pour voir comment s’y prenait celle qui avait la place de sa protégée, il fut surpris de la voir se servir, pour essuyer le parquet, d’une cuvette au lieu d'un seau. Il se fâcha et un enfant, passant à ce moment, bouscula Rose qui fit tomber le contenu de la cuvette sur le pantalon de M. Libois. C'était un mauvais .début. Mais les enfants commençaient à changer, ils se confiaient maintenant volontiers à la suppléante : leurs petites âmes, M. Libois interrogea Marie Cœuret.