Cine Miroir (June 1934)

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Nadia avait été fort amusée par les vieux airs que chantait Dorochinsky. Dorochinsky était ouvrier dans une usine d'automobiles. Leur journée terminée, les émi-: grés se retrouvaient dans un café. Ciné=Miroir 7. LOIRE OW Version française de Charles Delacommune, d'après l'œuvre de E. Marischka. Production Sokal-Film, éditée par les Exclusivités Seyta. DISTRIBUTION à Liane Haïd … … … Nadia. Ivan Petrovitch … Dorochinsky. Adrien Lamy . … Roller. Maxudian. . .. .. … Le grand-duc. Robert Seller. … Roche. HEZ Roche et Roller, les directeurs de la grande firme d'automobiles portant ces deux noms, travaillait un ouvrier nommé Dorochinsky, qui procédait à l'essai des châssis, Ce n'était pas un ouvrier maladroit ; il était même très attentif à son labeur, mais ce k n'était pas pour cette raison qu'il attirait l'attention de ses camarades et celle de ses patrons. Comme beaucoup de Slaves, Dorochinsky chantait avec beaucoup de sentiment et d'art les vieux airs de son pays. Quand on avait beaucoup travaillé à l'atelier, ses camarades disaient au Russe : — Dis donc, vieux, il faut nous en chanter une. — Jaquelle? demandait complaisamment le chanteur. — Celle que tu voudras ; elles sont toutes belles, Dorochinsky ne se faisait pas prier ; c'était le meilleur compagnon de la maison. Et il se mettait à chanter, Aussitôt, tous les visages devenaient graves, les yeux luisaient d’émotion, et les hommes se retenaient pour ne pas applaudir. C'était un spectacle fort curieux et, un jour, le chanteur eut comme spectatrice une sonne assez inattendue. C'était Nadia, une charmante vedette de music-hall, à qui Roche et Roller venaient de livrer une superbe limousine, La jeune femme était en train d'essayer sa voiture lorsqu'elle entendit un chant de son pays. Flle demanda au directeur : — Mais, qui a donc cette voix-là? — C'est un de vos compatriotes, dit un des deux directeurs, — C'est un artiste de profession? demanda-t-elle. — Non, je ne crois pas, mais c'est un tvpe fort curieux et bien balancé, même. — Oh ! laissez-moi le voir ! C'est ainsi que Nadia pénétra dans l'atelier et aperçut le chanteur, Elle le trouva joli garçon ; mais fit en sorte de ne pas montrer l'intérêt qu’elle lui témoignait, car elle était surveillée par Roche et Roller, qui étaient tous les deux très amoureux d'elle et qui lui faisaient une cour assidue, De son côté, Dorochinsky avait remarqué Nadia, et il avait subi le charme de sa compatriote ; mais il était un simple ouvrier, du moins pour le moment, et ce n’était pas son rôle de lever les yeux vers une vedette aussi connue et aussi gâtée. Dans les ateliers de la maison Roche et Roller, on comptait un grand nombre de Russes, et les émigrés, leur journée finie, se retrouvaient dans un café où, au sou des balaïkas, ils buvaient, chantaient, dansaient, C'était un coin de leur patrie perdue. Dorochinsky était un des clients les plus assidus du café et chacun s'empressait à ses côtés pour le mieux entendre. Un soir, Dorochinsky était en train de chanter en s’accompagnant avec sa balaïka, lorsqu'il vit entrer Nadia. Flle venait exprès pour lui et elle resta pendant plusieurs heures au milieu des émigrés, ses compatriotes. Dorochinsky lui parlait tout bas et la vedette s’'intéressait à toutes ses confidences. Un lien très doux enchaïînaït déjà ces deux êtres si bien faits pour se comprendre. Mais Dorochinsky ne pouvait cacher la mélancolie qui l'étreignait et il faisait un curieux retour sur son passé, car le simple ouvrier d'aujourd'hui était, naguère, le