Cine Miroir (June 1934)

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364 grand-duc Alexandre Alexandrovitch, mais ersonnenesavait cela. Cesecret, un seul homme e connaissait : c'était Roller, parce que tous deux, avant la guerre, avaient mené joyeuse vie ensemble à Paris. Mais Dorochinsky avait la promesse que Roller se tairait sur son identité. Jusqu'à ce qu’il fit la connaissance de Nadia, Dorochinsky était accoutumé à sa vie misérable; maintenant, il souffrait de sa pauvreté, il voulait mener la même vie qu’elle et il se souvint qu'il lui restait, de toute sa fortune passée, le célèbre diamant Orlow, le plus précieux bijou du trésor des tsars, qu’il conservait religieusement ; mais son amour pour Nadia était plus fort que tous les autres sentiments, et il décida de se défaire du bijou. Dans cette intention, il alla voir son patron et ami Roller et il lui dit : — Je viens vous demander un service. — Bien volontiers, lequel? — C'est au sujet d’un bijou que je voudrais vendre, — Comment! vous possédez encore un diamant ? — Oui, fit Dorochinsky, c’est le fameux Orlow, dont on a tant parlé et dont on ne retrouvait pas les traces. — Ilest à vous, réellement ? — Voyons, fit le jeune homme avec hauteur. — Je veux dire que vous pouvez en disposer à votre gré ? — Absolument, fit le Russe. — Cela va faire un bruit énorme, dit Roller, Montrez-moi le bijou. Dorochinsky sortit le diamant et le mit sous les yeux de Roller. Celui-ci n’en revenait pas. Il tournait le magnifique joyau dans ses doigts, l’approchaît de la lumière et poussait des exclamations admiratives. — Laissez-moi m'occuper de cela, dit-it. Ft, quelques jours après, tous les journaux Au cours de cette fête, Dorochinsky se conduisit en véritable grand seigneur. parlaient du fameux diamant et publiaient de grandes photos de Roller, qui jouait le rôle d’intermédiaire dans la vente. Tout le monde voulait connaître le nom du esseur du célèbre diamant, mais Roller donna des interviews dans lesquelles il disait ne pas le connaître et son associé lui-même, Roche, ne put obtenir aucune indication sur ce sujet. Roche était, comme nous l'avons dit, fort épris de Nadia, et il faisait tout pour la détourner de l'ouvrier. — Il n’est pas pour vous, disait-il, c’est un malheureux qui ne pourra que vous faire du tort. — Ce n’est pas mon avis, disait Nadia. — Vous verrez, dit Roche. Et, pour le prouver, il avait organisé une grande fête en l'honneur de Nadia et il avait invité son ouvrier Dorochinsky, espérant bien que la pauvre tenue de ce dernier éclairerait la jeune femme sur le danger de pareilles Ciné-Miroir amours. Mais ce fut Roche qui perdit la partie. I1 s'attendait à voir Dorochinsky dans de pauvres vêtements et quelle ne fut pas sa surprise en le voyant arriver à la fête dans un frac impeccable et avec des manières de grand seigneur. De plus, il portait, en guise de décoration, l’insigne de Saint-André et Nadia était très intriguée par la présence du jeune homme. Mais les choses se compliquèrent. Au cours de la soirée, Roller reçut la visite du commissaire de police, qui voulait savoir comment l’Orlow se trouvait en sa possession, — 1l m'a été confié par un homme qui le détient par héritage. — Savez-vous que seul le grand-duc Alexandre en était le possesseur ? — Et après? fit Roller. — Après, fit le commissaire, c’est 1à précisément ce qui m’amène, Le grandduc qui possède ce joyau a déposé une plainte contre vous. — Ce n’est pas possible, fit Roller. Et il se demandait s’il n’était pas tombé dans les mains d’un escroc. Quelque temps après, le commissaire et le soi-disant grand-duc se faisaient ac Il avait téléphoné aussitôt à Nadia, qui était aux mains de son habilleuse. compagner par Roller chez Roche, dans le but d’arrêter Dorochinsky : mais ils se présentèrent au moment où celui-ci faisait part à Nadia du grand amour qu'elle lui avait inspiré, Il tenait dans ses bras la jeune femme lorsque la police apparut. Dorochinsky, ne voulant pas se laisser arrêter, se sauva par la fenêtre, et Nadia voyait s'effondrer son rêve. Entretemps, Roller, cédant au commissaire de police, avait remis le bijou au pseudogrand-duc sans se douter qu'ils avaient affaire à un escroc ; mais la vérité devait bientôt se faire jour, car aussitôt que le grand-duc vit le commissaire de — police en possession du diamant magnifique, il disparut comme un voleur et l'on dut se convaincre que le commissaire de police était son complice dans l’affaire. Mais, quelque temps après, Dorochinsky était reconnu officiellement comme le véritable grandduc et l'héritier légitime de l'Orlow. Et Nadia apprit avec bonheur que l'être en qui elle. avait placé toute sa confiance et tout son amour en était vraiment digne, Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Dorochinsky faisait preuve d'une insou-: ciance qui étonnait Nadia.