Cine Miroir (June 1934)

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366 — Je me fiche des vies humaines, Jean ! Faire coucher une novée dans mon lit, tu vas un peu fort ! | Naturellement, il ne s'était pas douté une seconde que la novée était la petite blonde qu'il venait de rencontrer chez le bistro. Et dire que, pendant quatre mois, c'avait été la même chose ! pendant quatre mois, Jean, qui travaillait de nuit au journal et Pierre de jour, avaient, chacun à leur façon, fait la cour à Marie ils s'étaient bombardés mutuellement des confidences sans se douter qu'il s'agissait de la même femme. La fureur de Jean et la scène scandaleuse qu'il avait eue cette nuit en rencontrant Marie (que dans son-optimisme et sa naïveté de petit bourgeois il avait prise pour la pure jeune fille de ses rêves) avec Pierre, venait tout simplement de là ! Cent fois, Marie avait voulu lui expliquer sa vie, lui avouer qu’il la prenait pour ce qu'elle n'était pas !. Et il ne l'avait même pas laissée parler ! Mais qu'importait maintenant ce Jean, qu'importait le mépris de Jean pour Marie ! Et même le désespoir de Pierre, est-ce qu’elle devait en avoir tant de remords ? C'était vrai qu'elle lui avait fait de la peine dès le début et que, maintenant, elle continuait, mais après tout, ce n'était pas de sa faute à elle, C'était lui qui avait voulu, absolument voulu la revoir, la mettre dans sa vie : elle n'avait rien fait pour l'y aider. Et si elle avait cédé, c'était de guerre lasse parce que, le temps passant, elle comprenait qu'elle ne reverrait jamais Louis et qu'alors, tout lui était égal. Cependant, bien qu'elle ne se sentît pas en faute vis-à-vis de Pierre, elle n’arrivait pas à oublier tout ce qu'il avait fait pour elle et elle ne voulait plus voir sa pauvre mine de chien battu. Elle se rapprocha de nouveau de lui, passa son bras sous celui du jeune homme : — Tu viendras avec moi jusqu'à Marseille si tu veux, dit-elle, mais ce soir, tu vas rester là avec moi. Il avait pris la lettre et la tournait et la retournait entre ses doigts. — Non, dit-il, Ça t'empêcherait de mettre ça sous ton oreiller ! Et il alla de nouveau vers la porte. Marie vit fort bien qu'à cette minute, il était parfaitement capable de se tuer. Elle connaissait cet air absent et ces veux fixes que vous donne l'envie du suicide, Elle eut peur et courut après Pierre, — Ecoute, fit-elle, voilà quatre mois que tu me défends de parler de Louis. Eh bien, nous allons faire une convention : puisque je pars, puisque tu m'accompagnes jusqu'au bateau, jusque là, tout sera comme avant et toi non plus, tu ne parleras pas de Louis. Ne mets pas d'orgueil dans tout cela, Pierrot et tâche de mettre en pratique le conseil que tu m'as donné si souvent : «Il faut prendre le bonheur quand il est là, sous la main, ne fûtce que pour une heure. » Mais le visage de Pierre restait sombre... — Non, fit-il, je m'en vais. D'ailleurs voilà Gisèle… On montait l'escalier en courant, en effet, et l'amie avec laquelle Marie vivait entrait en coup de vent. C'était une jolie petite brune, boulotte, à la chair ferme et à la peau tendre, une grosse cerise. Elle était gaie, appétissante, elle était drôle, elle était dévouée, elle était une bonne travailleuse et une brave petite fille, mais aucun homme ne s’attachait à elle. Elle était vraiment, malgré ses petits airs en l'air, la pure jeune fille dont rêvait Jean et Jean n'avait pas songé une seconde à lui demander de l’épouser. Elle était aussi la fille passionnée et fidèle dont Pierre avait tant besoin, Pierre qu'elle admirait comme un dieu et, malgré tous les conseils de Marie, il s'était obstiné à la traiter comme une petite folle ! Fort heureusement, Gisèle n'était pas jalouse et possédait une dose d'insouciance et de philosophie que l’on n’a généralement pas à son âge ; ce fut donc une fois de plus un bon visage qu'elle leur montra... Figurez-vous, dit-elle, que Jean est en Ciné-Miroir train de boire abominablement !. 11 dit qu'il pourra boire comme ça des nuits avant d'oublier la désillusion qu'il a eue en apprenant que vous étiez bien ensemble tous les deux... Mais il n'a pas l'habitude et il va se faire beaucoup de mal, vous devriez venir le chercher, Pierre, — Au diable ! grogna Pierre, au diable le cabaret et les chagrins des autres ! Qu'il boive et qu'il en crève, je m'en fiche un peu ! Gisèle, trop étourdie pour être observatrice, s'arrêta et regarda enfin ses amis. — Oh ! mais ! qu'est-ce que vous avez tous les deux ? Qu'est-ce qui est arrivé ? C'est à cause de cette histoire de Jean ? — Pensez-vous ! répondit Pierre. Et, sans un mot de plus, il claqua la porte et sortit. — Pierre, Pierre ! cria Marie qui s'était, à son tour, jetée sur la porte. Mais on n'entendait déjà presque plus les pas de Pierre dans l'escalier et rien ne répondit. Marie revint et se jeta dans un fauteuil. — C’est affreux !… J'ai peur qu'il ne se tue, cours après, Gisèle ! Gisèle aurait pu répondre : « Cours donc toi-même ! » mais c'était une trop bonne fille. Flle sentit Marie bouleversée, elle-même tremblait pour Pierre, elle disparut et ses petits talons sonnèrent avec une rapidité effrayante sur les vieilles marches de bois. Marie se pencha à la fenêtre pour la regarder partir. Elle était si remuée par cette nouvelle scène que le vertige la prit, bien qu'elle ne fût qu'au premier étage et qu'elle dut s’accrocher à l'appui de la fenêtre pour ne pas glisser en avant dans le vide. — Après tout, pensait-elle, ce serait encore une solution et Pierre, cette fois, ne se trouverait plus là pour m'en empêcher ! Marie était torturée par la douleur de Pierre, de plus elle savait qu'elle ne serait jamais aussi heureuse avec Louis qu'elle ne l'avait été avec ce grand garçon qui la gâtait comme un enfant ! En bas, un taxi passa et s'arrêta un peu plus loin ; un couple en sortit : en tenue de soirée, des gens (on le simplement ‘ devinait à leur attitude), calmes et satisfaits : il y avait donc sur terre des gens calmes et satisfaits ! Ensuite, ce fut un monsieur entre deux âges, qui ramena une fort jolie personne dans la maison même. Marie avait rencontré souvent cette jeune femme ; c'était une rousse d'une grande beauté qui était dans la couture, La rousse embrassait passionnément le monsieur entre deux âges, bien qu'il ne fût point beau. « Ce doit être un homme connu ! » pensa philosophiquement Marie. Et il se laissait faire! Ensuite, ils se séparèrent, ce furent de gentils signes de la main, puis la voiture repartit. Mais cette attention à la vie du dehors n'était que superficielle, Marie enregistrait, mais c'était tout; ce qui dominait en elle, c'était l'angoisse ; le temps passait et Gisèle ne revenait pas. C'était peut-être tout simplement la preuve qu'elle avait pu rejoindre Pierre et discutait avec lui... Mais si cela voulait dire... Marie eut un frisson d'autant plus fort qu'elle aperçut un chat noir qui passait sous sa fenêtre, ce qu'elle considérait comme un signe de mort, Et juste à ce moment, surgit sous le réverbère le plus proche la robe blanche de Gisèle qui en deux minutes fut près de Marie, — Tu es seule, gémit Marie, la main sur son CŒUT. — Je l'ai retrouvé au bar... Tu sais comme il est : il avait crié que Jean pouvait bien crever et puis, il avait été le retrouver pour l'empêcher de boire. j'ai voulu le ramener, pas moyen, et voilà sa réponse : « Dites à Marie que, dans la vie, il faut savoir ce que l'on veut et en accepter les risques. Elle se sépare de moi. Cela la regarde, mais moi, je suis libre de vivre ou de mourir comme il me plaît ! » À ta place, je ne serais pas tranquille, conclut Gisèle ! (À suivre.) FERVEXTE DE L'ÉCRAN. — (Oui, mais vous nous en laisserez tout de même un petit morceau, dites !..} Jean Murat tourne depuis douze ans : il a été aviateur seulement pendant la guerre. Lui écrire par notre intermédiaire : affranchir à o fr, 50, nous transmettrons, L'IMPÉRATRICE DE LA NUIT, — {C'est un chouette empire, ça! Et avec la quasi-cértitude de tomber sur un bec de gaz, en: core !...) En effet, l'artiste que vous citez n'a pas une santé très forte. H a dû faire plusieurs séjours dans la montagne, en Suisse, Pour avoir une phote de Jean Murat et de J.-P, Aumont, la leur demander par notre intermédiaire : affranchir à ofr, 50, nous ferons suivre, LULU, À CLICHY. — {Heureux habitants de J.-P. Aumont. mise à Ch. Boyer, ma jolie, Malheureusement, j'ignore le hongrois et ne puis vous dire la phrase de l'Epervier qui vous intéresse, Si je vous la disais en ésquimau, ça ne ferait pas pareil? Henry Garat est né à Paris le 1 avril 1903, Ça lui fait donc très exactement trente et un ans. Ecrivez à Pierre Blanchar par notre intermédiaire (affrañchir à o fr, 50). nous compléterons l'adresse et transmettrons,. SEINE ET GALETS. — (Voilà où conduit l'abus de l'eau. de l’eau de Seine égale, bien entendu !...} Chère madame, en effet, il est sans doute regrettable que nous n'avons pas publié le film qui vous intéresse. mais je serais bien en peine, n'étant point chargé de ce travail, de vous dire ce qui a empêché sa publication à l’époque voulue. Nous donnons généralement tous les grands films. II y a nombre de petits films charmants que nous ne pouvons donner, faute de place, n’avant que seize pages. Dans Mademoiselle Josette ma femme, le rôle du fiancé anglais était interprété par Victor Garland et celui du poursuivant par Jean Marconi. Annabella et Jean Murat ne sont pas encore mariés à l'heure où je trace ces lignes fiévreuses, RIEX QUE TOI, RIEX QUE MOI, RIEX QUE NOUS DEUX, — (Oui. enfin, comme qui dirait : en exclusivité » quoi !.. à la manière des grands films.) Pour obtenir la photo signée de Jean Weber, lui écrire par notre intermédiaire ; affranchir à o fr. 50 et lui joindre 4 francs en timbres ou mandat. Brigitte Helm a vingt-huit ans UX ÉMULE DE STAVISKY, — (Vous avez tort, je vous le dis nettement, de choisir ce pseudonyme, Pour toutes sortes de raisons, il n'est pas de très bon goût, il n’est même pas très Charitable, car qui sait ? Nous avons peut-être des lecteurs jusqu'à la Santé ou la « Villa Chagrin », Ciné-Miroir est Simone Héliard vous enverra probablement sa photo signée. Joan Crawford a vingt-neuf ans. Lilian Harvey, vingt-huit ans, Sylvia Svdney, d’origine roumaine, tourne depuis cinq ans. MARIOX, — iGai!. Gai!.. «marion. nous!., si j'ose ainsi parler ! Maïs je n'oserai jamais ! C’est comme qui dirait au-dessus de mes forces !...)} Mille milliasses de regrets, très chère Marion, mais je n'ai pas vu 100.000 francs pour un baiser et ne puis vous renseigner. Néanmoins, de vous à moi, pour un simple baiser, je trouve la note un peu salée !.. Même en cas d'inflation. Oui, l'artiste Francell que vous avez vu est bien le père de Jacqueline Francell, Yvette Eanglais a actuellement quatorze ans et ne tourne plus : elle poursuit sans doute ses études, De toute la force de mon bon petit cœur, je souhaite qu'elle les rattrape, si je puis dire ! PARLEZ-MOL.. D'AUTRE CHOSE! — (Oh! moi, je veux bien ! Si vous saviez comme je suis arrangeant !.… Quel sujet de conversation aurait votre agrément ? La lutte contre la maladie du sommeil chez les Botocudos ? La conversion des rentes 3 ?, ? Le plan d'outillage national 7... Au choix et sans augmentation de prix!) I n'est plus question pour H. Garat et Lilian Harvey de tourner un film prochain ensemble, Charles Boyer habite provisoirement Hollywood, où il tourne aux studios de la Fox-films : il a trente-sept ans, Oui, Meg Lemonnier, costumée en vénitienne dans Un soir de Réveillon. porte une perruque, MOXTAXO CORTEZ, Saintes. — (Bigre ! Ménagcons-le ! c'est peut-être un descendant du célèbre conquistador espagnol!) Lettres transmises, L'artiste qui double habituellement chez nous Greta Garbo pour la parole est Claude Marcy. Souvent, en effet, les doublures ont un très beau talent personnel et, du reste, le doublage bien fait n'est pas si facile à réussir, SOUVEXIR, — Très chère lectrice, notre directeur me charge de vous remercier vivement pour la lettre émouvante que vous lui avez adressée à l'occasion de l'article qu'il a consacré à la mémoire du si regretté Jean Angelo, Pour ce qui me concerne, je vous ai déjà certainement répondu pour vous dire que Jean Angelo avait été inhumé au cimetière Montparnasse. Il v avait du monde à son enterrement, oui, mais pas énormément, en raison de ce fait qu'il coïncidait justement avec les obsèques nationales de Paul Paintevé.