Cine Miroir (October 1934)

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= Gaby Morlay et Henri Rollan, dans une scène du « Maître de forges». EPUIS l’avènement du film sonote, de nombreux comédiens de théâtre sont devenus des vedetttes de l'écran. On dit d’eux qu’ils sont des comédiens de formation théâtrale. À Si je ne craignais que l'appréciation fût prise en mauvaise part, je dirais de Henri Rollan qu'il est un comédien de formation littéraire. : Cela ne signifie pas qu'il introduit des réminiscences dans son interprétation. : Quand je parle de formation littéraire, je pense à cette époque adorable d’espoir, d'effort et de poésie, époque si proche encore et si oubliée pourtant ! Henri Rollan, qui est un des rescapés de cette époque attirante, est un des rares à apporter au cinématographe un peu de sa précieuse ambiance romantique. On peut fabriquer facilement du romantisme de pacotille. Il ne trompe personne et il embête tout le monde. : L'autre romantisme, le vrai, est d’abord une question de tempérament et, ensuite, une formation qui a ses racines dans l’adolescence, quand on naît à la vie, à l’art et l'amour. Et il ne faut pas chercher ailleurs cette chaleur bienfaisante et surprenante dont je parlais tout à l’heure à propos de l'interprétation de Henri Rollan. à — Aujourd’hui, me dit-il, les jeunes acteurs cherchent l’occasion d'acquérir une petite voiture. Avant la guerre, ils cherchaient l’occasion d'interpréter de beaux vers. « Combien en avons-nous connu de ces conférences et de ces matinées poétiques où nous courions entre deux répétitions, sans gagner un sou, et grignotant joyeusement le petit pain qui représentait tout notre repas ! ne « Je me souviendrai toujours d’une certaine série de conférences où l’on traitait de la littérature française depuis le début. Marguerite Moreno, toujours si dévouée à la cause des poètes, et moi-même, étions les interprètes habituels de ces poésies que nous annoncions en ces termes : « Sonnet rythmé en latin et rimé en françois ». C’est le diable pour tirer de Henri Rollan des souvenirs récents. Il ne parle jamais de sa carrière. Cela tient à ,ce qu’il est à la ville un être doux, modeste et simple. Quand on parle de théâtre ou de cinématographe, on est naturellement amené à lui adresser les éloges qu’il mérite si largement. Alors il fait la grimace. Cela l’ennuie visiblement et il dévie la conversation. : Ses goûts sont :simples comme son caractère : il fume des cigarettes françaises ; il est le bon copain des machinistes et il déteste les boutons de manchettes. L'été, lorsque son travail lui permet quelques jours de vacances, il les passe dans sa villa, nichée dans un creux de l’Esterel. ; Là, son plus grand plaisir et de rester des journées entières au soleil, allongé sur le sable, ou nageant dans une crique déserte parmi les rochers que la bauxite a teint en rouge, ot encore manœuvrant son petit bateau sur la grande nappe bleue. Cette année-ci, la villa de l’Esterel est restée fermée. Henri Rollan n’a pas arrêté de tourner un seul jour et, s’il est allé dans le Midi, ce fut pour tourner les extérieurs de 4 Flambée, dont il est une des vedettes. Ensuite, il a commencé l’Aventurier, avec Marcel L/Herbier. Demain, il sera sans doute un nouveau Napoléon. Mais n’en parlons pas. Cela appartient encore aux mystères des projets entre auteur et interprète, et, si j'y fais une allusion, c’est seulement pour rapporter cette boutade de Henri Rollan, qui m'a fort divertie : — On a constaté que tous les comédiens qui eurent à interpréter des Napoléon sont devenus dingo. Si je le devenais à mon tour? — Je vous garantis que vous ne le serez jamais. AÂLEXANDRA PECKER, AU STUDIO En regardant tourner LP , l'Aventurier" OUS sommes à la prison de la Santé, dans le quartier des détenus politiques. Le décor est comme il sied : froid et triste dans sa nudité et austère dans son ampleur. Une cellule, parmi tant d'autres, est l’objet d'une vigilance spéciale de la part du gardienchef (M. Rognoni, de la Comédie-Française). À l’intérieur de celle-ci, un aventurier du nom de Ranson (Victor Francen), accusé par le gouvernement français d'avoir commis de graves détournements au préjudice du Trésor, médite une basse vengeance contre la personne d'un sous-sercétaire d'Etat, responsable, selon lui, de son incarcération. Si l’on en juge par le visage attristé de Ranson, la vie n'est pas gaie en prison. Heureusement, la visite inespérée d'une charmante jeune fille du nom de Geneviève (Me Casadesus) le réconforte un peu. Et, bientôt, un sourire éclaire son visage sur lequel maintes souffrances physiques et morales ont tracé des rides profondes. Marcel Lherbier réalise une des scènes principales de l'Aventurier. Le film, outre Victor Francen, Rognoni et Gisèle Casadesus, qui fait ses débuts à l'écran dans celte nouvelle production Pathé-Natan, groupe également Henri Rollan, Alexandre Rignault, Lucien Pasqual, À bel Tarride, Pierre Juvenet, Blanche Montel et Kissa Kouprine. Une belle distribution, comme on voit. Dernièrement, accompagné de ses opérateurs, Marcel Lherbier est parti pour Grenoble d’où, nous a-t-il promis, il rapportera des photos d'extérieurs un peu plus souriantes que celles prises dans les studios de Joinville. H. KR. GALLAIS,