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IR AVANIE
ik Charrel, d'après la nouvelle “ Gypsy Melody”.
Edition Fox-Film.
DISTRIBUTION Annabella.…. LL .. LL] .. .. LL
EE, Lazi. | Marcel Vallée .… .… .. L'aubergiste. … + Lieut.P.de Tokay. | Jules Raucourt.. . . … Baron de Tokay. gro. Tinka. | André Berley. . … … L'intendant.
ÉTAIT la joyeuse époque des vendanges au château de Tokay, en j Hongrie. Les pentes qui conduisent à ce château produisent un vin fameux qu'on ne boit, dit-on, qu’à la table des rois. Ce magnifique domaine était la propriété du prince de Tokay, a venait de moutir. Sa fille, la princesse Wilma, qui avait été parfaire son éducation en Angleterre, venait de rentrer au pays natal afin d'entendre la lecture du testament de son père. Une vieille tradition prétendait que si les tziganes jouent pendant les vendanges, le vin sera bon. Une troupe conduite par le beau Lazi, au violon ensorceleur, était donc arrivée dans ce but à Tokay. Or, le même jour, le notaire apprit à la princesse Wilma, qui était à la veille d’avoir ses vingt et un ans, que, d’après le testament de son père, il fallait qu'elle soit mariée le jour de sa majorité pour entrer en possession des propriétés et de toute la fortune du prince de Tokay. . — Vous n'avez donc pas de temps à perdre,
ajouta le notaire, si vous voulez respecter la :
clause du testament et acquérir la fortune de votre père. Votre oncle a un fils qui ferait pour vous un mari charmant ; il n’y a qu’à le convoquer et nous célébrerons le mariage en temps voulu ! :
Wilma, qui ne connaissait pas du tout son cousin, refusa avec indignation :
— Je n'ai que faire de votre prétendant ; je me débrouillerai bien seule.
Et la princesse Wilma quitta l'étude du
otaire en se demandant comment elle allait
tir de ce dilemme.
A ce moment, elle entendit Lazi qui jouait
e de ses valses les plus langoureuses. ‘Puisque le testament était formel et qu'il fallait absolument qu'elle soit mariée avant l’aube prochaine, elle appela le beau tzigane et lui demanda de l’épouser.
La princesse Wilma rentra donc au château Jour organiser la réception en l'honneur de son ue. Mais, lorsque, le soir, Lazi fit son entrée, les invités, méprisants, quittèrent tous le château. Wilma ne se mit pas en peine pour si peu. Puisque tous ces hobereaux faisaient fi du bohémien, elle convia les tziganes, les compagnons habituels de Lazi, à les remplacer. Le mariage de la princesse Wilma et du beau Lazi eut lieu selon les rites de la tradition bohémienne, et toute la nuit la vénérable demeure du prince de Tokay retentit des échos de la sarabande frénétique menée par les tziganes, qui festoyèrent, chantèrent et dansèrent à l’envi. La police du lieu s’en émut ; on crut même que les bohémiens avaient envahi le château. Lorsque la troupe alertée arriva dans les salons et constata la bonne humeur et la jovialité des convives, elle fit
Princesse Wilma.
t
bientôt chorus avec eux et tout le monde dansa jusqu'à l'aube.
Wilma, cependant, sous un travesti tzigane, s'était laissée entraîner par Lazi dans une auberge fréquentée surtout par les bohémiens. Elle fit là, par hasard, la connaissance d’un beau lieutenant, qui était arrivé le soir même de Budapest. L'officier, conquis bientôt par le charme de Wilma, ne tarda pas à lui faire une déclaration enflammée. Or, ce jeune homme n'était autre que le cousin de la princesse Wilma, Pierre de Tokay, qu'elle avait refusé d’épouser.
Wilma, elle aussi, qui n'était pas restée insensible aux galants propos de l'officier, le quitta brusquement en lui disant :
— Cessez vos propos, je ne puis vous donner aucun espoir; les tziganes comme moi n'épousent que des tziganes et notre belle aventure ne doit pas avoir de lendemain.
À son retour au château, Wilma ferma la porte de sa chambre au nez du pauvre Lazi. Le lendemain matin, le tzigane entendit sa jeune femme confier à un prêtre qu'elle regrettait son geste impulsif dicté par le dépit.
— J'entends, ajouta-t-elle, faire annuler ce mariage le plus tôt possible.
Désillusionné, Lazi partit avec sa caravane de bohémiens, après avoir informé la princesse Wilma qu'il lui rendait sa liberté. Mais les villageois étaient navrés du départ si brusque des tziganes. Ils redoutaient que ce départ n’exerce une influence fâcheuse sur la qualité de leur vin; ils se présentèrent au château et demandèrent à leur jeune princesse d'intervenir pour que les tziganes reviennent au moins pendant l’époque des vendanges.
Wilma, touchée par les doléances de ses sujets, se mit à la recherche de la caravane des bohémiens et de Lazi, le beau violoniste.
D'abord intraitable, le tzigane ne voulut rien entendre, mais Wilma se fit de plus en plus pressante et Lazi consentit enfin à regagner le village, accompagné de toute la troupe de ses musiciens.
Le même jour, le lieutenant, qui n'avait pas oublié la belle tzigane dont il avait fait la connaissance dans l'auberge des bohémiens, quittait Tokay par le train. Il aperçut tout à coup la caravane des tziganes. Une de leurs voitures même obstruait la voie à un passage à niveau et, dans cette voiture, le beau Lazi discutait véhémentement avec Wilma. Le lieutenant Pierre de Tokay était un homme de décision. Il sauta de wagon et prit la place du cocher de la princesse.
Ainsi ce furent deux couples d’amoureux qui rentrèrent au village : Wilma et son cousin, Lazi et Tinka, une jolie bohémienne qui était éprise depuis longtemps du beau tzigane et dont il consentait enfin à se laisser aimer.
Contre sa rivale, Tinka s'était dressée, un couteau a la main.
La princesse Wilma, qui était allée parfaire son éducation en Angleterre, était revenue au pays natal la veille de sa majorité.
Lazi jouait justement une de ses valses les plus langoureuses.