Cine Miroir (March 1935)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

190 Les opérateurs de cinéma A Cité du Vatican est le plus petit État du monde, si l’on s'en tient à la place qu'elle occupe sur la carte. Elle est cependant, et sans contredit, le plus grand de tous si l’on songe aux millions et aux millions de croyants qui, dans le monde, obéissent au Pape, et si l’on fait la liste des fabuleuses richesses d’art et d’histoire amassées au long des siècles entre ses murs. N'est-ce pas Pie XI qui disait : — Ce lambeau de territoire est, en réalité, immense, puisqu'il renferme des trésors uniques au monde, des trésors de science et d'art : la bibliothèque du Vatican, la colonnade du Bernin, la coupole de Michel-Ange et le tombeau du prince des Apôtres…. On pourrait continuer la prestigieuse énumération par les loges de Raphaël, les musées, les œuvres de Michel-Ange, de l’Angelico, mais on n’en finirait pas... Toutes ces merveilles sont évoquées dans le Vrai Visage du Vatican, le magnifique film présenté actuellement au Paramount. Ce film, édité par le « Comité central de l’Année sainte », que préside le commandatore CGiriachi, retrace les fêtes mémorables qui se déroulèrent à Rome, pour le 192 centenaire de la papauté, et attirèrent dans la Ville Éternelle des centaines de milliers de personnes. Il offre un intérêt de premier ordre par la beauté des sites et des palais inconnus dont il montre les aspects, par les détails typiques et pittoresques qu'il révèle, par son côté anecdotique : uniformes surprenants des gardes nobles, des dignitaires, des camériers, des Photo Félici. La sortie du Souverain Pontife. dans la Cité du Vatican gendarmes pontificaux et des gardes suisses, uniforme dessiné par Raphaël, en l'an 1500, et qui n’a jamais varié depuis quatre siècles. Enfin — et c'est là un élément essentiel du film — on y verra le Souverain Pontife qui a consenti, pour la première fois, à paraître officiellement devant une camera. Le spectateur assistera à la sortie du Saint-Père, porté sur la traditionnelle « sedia gestatoria », un jour de bénédiction, au milieu d’un défilé d’un éclat et d’un apparat sans égal. Le Vrai Visage du Vatican est doté d’une splendide adaptation musicale, accompagnée des chœurs de la Chapelle Sixtine et des célèbres trompettes d'argent. Pour la première fois, en effet, le Pape a autorisé des opérateurs de cinéma à pénétrer à l’intérieur du Vatican, où jamais, jusqu'ici, n'avait été tolérée la présence d'aucun photographe. Ils ont pu filmer à loisir tous les aspects de cette cité qui forme un Etat dans l'Etat romain et qui se modernise chaque jour davantage. Ils ont pu en saisir toute la vie intime, et ont constitué ainsi un film unique au monde, par sa facture et par les personnages qu'il met en scène. La sortie du Vrai Visage du Vatican, présenté par le cardinal Verdier, archevêque de Paris, a été accueillie dans le monde entier avec une profonde émotion. Ce n’est ni un documentaire, ni un film de propagande, mais une œuvre d’actualité qui intéressera tous les publics, religieux ou non, sans distinction d'opinion. RME nous avons naturellement pris nos précautions et moi, sous mon manteau du soir, lui sous sa pèlerine d'uniforme, nous avions pris de quoi opérer une petite transformation de plus. Avoue que nous sommes des gens merveilleux ! Mrs Lang secoua tristement la tête. — Ecoute, maman, il ne faut pas avoir cet air malheureux. C’est un beau jour, ou plutôt une belle nuit, car Max et moi avons pris une résolution décisive et fait un grand serment. Mrs Lang serra Sophie contre elle. — Oh ! je me doute bien de ce qu’il est, ce serment, répondit la grosse femme. — Mais non, maman... Mais non, fit Sophie, en se redressant. Et, allant vers Max qui les examinait en souriant, elle passa son bras sous celui du jeune homme. — Mais non, reprit-elle ; tu crois, bien sûr, que nous nous sommes juré une fidélité éternelle et que Max va me passer au doigt une des bagues qu'il a volées. Eh bien ! il ne s'agit pas du tout de cela ! Et elle fit une pirouette joyeuse. — Mais je vois que tu n’as pas oublié nos poissons rouges. Ça, c’est bien, maman, il faut être bon pour les animaux, n'est-ce pas, Max?.. Venez donc voir un peu de près comme ceux-ci sont jolis. Max s’approcha, fixa un instant le bocal de ses yeux aigus et un sourire commença à se dessiner sur son visage. — Ma petite Sophie, déclara-t-il, permettezmoi, une fois de plus, de tirer bien bas mon chapeau. Vous allez presque me faire regretter le fameux serment. Et, plongeant la main dans le bocal, doucement, très doucement pour ne pas effrayer les poissons, il saisit (bien caché pourtant dans le sable) le fameux collier de perles roses et l’éleva en l'air avec un rire joyeux. RENE ENESEERENNEE, © ANSE... — Grand Dieu ! gémit Mrs Lang ; voilà ce que tu m'as fait transporter tandis que le policier Stone était à nos trousses ! Et sans même me prévenir ! — Si je t'avais prévenue, maman, dit Sophie, tu aurais bien été capable de laisser le bocal où il était ! Maintenant, écoute, car le temps presse. Ouvre la malle et donne-moi le coffret. Max, fermez les verrous, voulez-vous ? Max ferma les verrous ; Sophie, les rideaux des hublots, et Mrs Lang ouvrit les malles. — Voilà, fit-elle, mais ce n’est guère le moment d’'exhiber toutes ces tristes choses. Et puis, M. Max n'a pas de billet. Toutes les places de cabine sont prises. I1 ne devrait pas partir en même temps que nous. Il ne s'agit pas d'attirer l’attention sur nous ! — Je trouverai toujours une place sur le pont, ne vous tourmentez pas, Mrs Lang. — Dieu le veuille! soupira Mrs Lang. Voilà, Sophie, voilà tes pierres ! Max ne répondit rien, mais prit le coffret et l'ouvrit. Il était plein de pierres desserties et détachées de pièces qui avaient dû être magnifiques. Quelques bagues et quelques bracelets seulement restaient intacts. Max contempla le tout avec un soupir de plaisir, puis se retourna vers Sophie. — Regardez-les, ma chérie; regardez-les bien. Vous ne regrettez rien? Sophie eut un petit signe de tête qui ne laissait aucun doute. Alors, Max tira de sa poche un grand mouchoir de soie, y vida le coffret, referma le mouchoir très vite, comme s’il ne voulait pas se laisser fasciner par l'attrait des diamants, des rubis et des émeraudes et, replongeant ses mains dans le bocal, il y glissa le mouchoir et son contenu, il le recouvrit bien soigneusement de sable, puis il glissa le collier de perles roses sous les algues du fond, comme il l'avait trouvé. Dans notre prochain numéro, nous Ée N D L Y commencerons la publication de A A A 11 regarda l’heure à sa montre-bracelet. — Minuit moins dix. Je commence à espérer que M. Stone ne viendra pas nous faire ses adieux. — Venez, dit Max. Venez, mistress Lang, voir ce que j'écris maintenant ! Mrs Lang s’approcha et regarda Max avec un soupir perplexe, car, sur le papier que Max pliait et glissait dans une enveloppe, étaient simplement écrits ces mots : Le veste est dans le tuyau du lavabo de la salle de bains. — Maintenant, l'adresse... de M. Stone... Voilà... Ft maintenant, Mrs Lang, maintenant... Il se leva, saisit Sophie par la taille, Mrs Lang par les épaules. — .. Maintenant, voici notre grand serment ! Nous avons juré, Sophie et moi, de vivre désormais en honnêtes gens! Chut... chut.… ce n’est pas le momerit de pleurer, Mrs Lang, même de joie, car vous avez encore avant le départ, une dernière mission à remplir.. Vous allez monter sur le pont avec le bocal et vous le remettrez au premier commissionnaire venu, en le priant de le porter immédiatement à l'inspecteur Stone, avec la lettre ci-jointe…. — Oh! mes enfants ! mes enfants chéris ! haleta Mrs Lang, en essuyant ses larmes. — Oui, nous sommes vos enfants chéris, mais allez vite, maman, fit Sophie, si vous ne voulez pas que nous partions... comme des voleurs ! Et comme la bonne dame sortait, déjà radieuse, Sophie se glissa dans les bras de Max et murmura en imitant le jeune homme : — Et maintenant... Max posa ses lèvres sur celles de Sophie... et ce fut le silence. FIN Une œuvre émouvante et forte, adaptée par Antoine Schmidt, d'après le beau film édité par Warner Bros. BE) A {