Cine Miroir (July 1936)

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dE CRE sh} pes dire deux fois, et, s’approchant de la jeune le, il fit sa déclaration avec une telle conviction que celle-ci l’engagea sur-le-champ. C'est ainsi que Harry débuta comme jeune premier sur le show-boat, et il obtint un grand succès. D'ailleurs, eût-il été insuffisant, qu'il serai resté quand même, car il était conquis pat le charme et la grâce de la jeune fille. De son côté, celle-ci trouvait le jeune homme fort à son goût. Mais ils n'avaient pas osé l'un et l’autre se faire de confidences. Suzanne était rsuadée qu'elle avait affaire à un débutant, et, comme elle félicitait Harry, celui-ci déclara qu'il comptait suivre les destinées du show-boat et il continua de cacher sa véritable identité. Mais les affaires se gâtèrent. Le maire de la petite bourgade où le showboat s'était arrêté, se présenta un jour sur le bateau et fit dire au père de Suzanne que, s’il ne payait pas incontinent une amende, la représentation de la troupe serait interdite. Cette nouvelle plongea Suzanne et son père dans un amer cha tin ; mais quelle ne fut pas leur surprise à tous les deux lorsque le shériff leva son interdiction! Que s’'était-il passé ? Simplement ceci : que Harry, devenu très amoureux de Suzanne, avait désintéressé le bonhomme. Naturellement, personne n'en avait rien su, à l'exception d'Harry. Celui-ci télégraphia à Bishop pour lui dire de se trouver à l’arrivée du show-boat, à la prochaine escale. Il comptait lui peus une troupe de comédiens ambuants qui, selon lui, devaient constituer le clou de la prochaine revue. Bishop reçut le télégramme avec joie. Il commençait à désespérer et, quand il vit Harry, il s’écria : — Vous êtes un type épatant! — Vous allez voir, dit Harry. — Jls m'ont l'air très drôles, en effet, dit Bishop. — Vous verrez, fit Harry. — C'est qu'ils se prennent au sérieux, ma foi, dit Bishop. — Vous aurez uf gros succès. — J'y compte bien. — Mais il faudra engager les compositeurs de notre vieille chanson. . — Décidément, vous y tenez ! — Oui, s’écria Harry; vous vetrez que j'ai raison. C'est ainsi que furent engagés Farley et Riley, les compositeurs de La Musique vient par ici, qui étaient deux virtuoses du trombone et du piston. Et le soir de la première arriva. Et, ce jour là, Suzanne découvrit la véritable identité d'Harry Wallace. Elle se rendit compte qu'elle avait eu affaire à un célèbre artiste. Ainsi s’expliquait le succès qu'il avait remporté sur le show-boat. Mais elle avait appris quelque chose d'autre, par hasard cette fois. C'était le geste généreux qu'avait eu Harry envers elle et son pète. C'était lui qui les avait sauvés de la ruine. — J'espère être digne de vous, Harry, dit Suzanne. — Mais vous l’êtes. — Vous verrez cela bientôt. — Que voulez-vous dire ? — Vous verrez quel succès nous remporterons à Broadway. — C'est un autre public, dit Harry. — Qu'importe! s’écria Suzanne. — Vous êtes une brave petite femme, dit Harry. — Et vous, un ami délicienx. — Bonne chance ! — Dieu vous entende ! Et, à quelques jours de là, la petite troupe du show-boat donna sa représentation devant le public new-yorkais. Hélas! Harry avait eu raison. Ce publie difficile, habitué aux meilleurs artistes, se montra terriblement dur Les spectateurs accueillirent le jeu romantique de Suzanne par des rires et des lazzi. FANS CERN Si eve real Fe 421 avec ces artistes de province et leur vieux mélo. C'était tout autre chose que sur le show-boat où les paysans et les provinciaux étaient toujours prêts à applaudir. Dans cette grande ville, les spectateurs étaient impitoyables et ils accueillirent le jeu romantique de Suzanne par des rires et des lazzi. Elle sortit de la scène, le cœur brisé, et, quand elle rencontra : Harry, elle ne lui cacha pas sa colère. — Vous vous êtes moqué de nous ! s’écria-t-elle. — Mais pas du tout. — Vous avez un mauvais cœur. — Ce cœur est plein de vous, Suzanne. — Non, ilest blasé comme votre public. — Cela n’a pas d'importance, dit Harry. — Ah ! vous trouvez ? — J'ai tenté tout auprès de Bishop pour supprimer la partie du programme. — Je ne vous crois plus ! s’écria Suzanne. Toutes les supplications d’Harry se heurtèrent à sa colère et à son désappointement. Elle voulait retourner au show-boat, et tout de suite. Et Harry fut bien obligé de la laisser partir. Mais quand elle fut seule sur la rivière, dans son grand théâtre flottant, Suzanne pensa à Harry et les télégrammes qu'elle reçut de lui la rendirent moins sévère. Bientôt, elle le regretta et un jour elle accueillit Harry quand il revint vers elle, en lui chantant leur chanson préférée : La Musique vient par ici. Elle céda et lui avoua son amour. Vous allez voir, dit Harry en riant.