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de milliers de personnes qui en ignorent le premier mut, n'y ont jamais prêté dix minute* d'attention, mais la détestent simplement parce qu'elle trouble leur longue inertie mentale.
Ensuite, quand la vérité devient plus évidente et que trop de gens sérieux y prêtent foi pour qu'on s'en moque, les partisans de la vieille école l'accueillent, après leur propre théorie, comme une espèce imparfaite et secondaire de vérité.
Enfin, elle est universellement acceptée par tous. Ceux qui déclaraient que le mécanisme de la musique est purement mathématique, intellectuel, ou procure, tout au plus, une émotion abstraite et qui croyaient que les dernières paroles en musique avaient été prononcées par Bach, Mozart et Beethoven, se trouvent contraints à présent d'admettre l'opinion et les compositions musicales de personnages tels que TschaikowsKi, Strauss et Elgar. Car la majeure partie de la nouvelle musique orchestrale de quelque valeur est de la musique à « programme », c'est-à-dire de la musique qui est de caractère purement instrumental, et a pour raison d'être un thème littéraire ou artistique nettement défini.
Je ne veux pas critiquer ici l'œuvre des absolutistes. Qu'il existe une foule de musiques délicieuses, se faisant valoir uniquement par la succession ou la combinaison de sons agréables, cela est trop certain. Il est pourtant aussi exact que pareils sons peuvent convier l'auditeur à des sensations de nature variée, différentes peut-être aussi chez le même
individu, à différents instants, mais qui ne peuvent s'identifier à la musique elle-même. Comme pirtorialisles, nous nous limiterons au champ très vaste de la musique à programme qui nous donne une satisfaction plus grande, puisqu'elle ne nous émeut pas seulement par des sons, mais éveille en nous encore d'autres sentiments, par l'évocation spontanée d'images, des scènes de caractères ou d'actions, nettement définis.
Dans les compositions de Liszt,Tschaikowski, Elgar, Grieg et autres, nous pouvons trouver sans difficultés des thèmes à composition photographique, pour le portrait, l'étude de genre, le paysage ou la marine. Pour prouver cette possibilité, il suffit de prendre l'une ou l'autre des compositions musicales mises en paroles. Celui qui l'écoute «même sans avoir aucune connaissance de la musique, mais qui y prête attention finit par y découvrir tous les tableaux qu'elle contient. D'ailleurs, ce fait n'est plus dénié et l'excuse du caractère purement abstrait du son n'est plus valable.
Evidemment, celui qui, le programme en mains ne peut suivre une représentation musicale, sur la psychologie duquel les sons n'apportent aucune lumière, celui-là est incapable d'apprécier la valeur de la musique en temps que canevas sur lequel l'artiste est autorisé à peindre.
Pourquoi les photographes auraientils de la crainte à entrer dans ces nouveaux sentiers? Je ne sais. Nous ne craignons pas d'interpréter la poésie et la prose, et cette interprétation n'est certes pas plus facile, je me demande si elle
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