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2« Année. — "N° 53
23-30 Août 1909.
Cinè=Journal
Organe Hebdomadaire de l'Industrie Cinématographique Directeur : G. DCREAt)
flBOMMEMEHTS :
JFRANCE
Un an 10 fr.
ÉTRANGER
Un an. .... . 12 fr.
Le Numéro : 25 cent. Paraît tous les Jeudis
Rédaction & Administration 30, Rue Bergère
PARIS
TÉLÉPHONE iei-5«
Le Cinéma & l'Aviation
Echo de Bétheny
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De quoi parlerais-je aujourd'hui avec chance d'être lu, si ce n'est de la Grande Semaine de Reims où, selon l'antique tradition, l'aéroplane est allé se faire sacrer roi ? Mais il ne m'appartient pas d'empiéter ici sur un domaine réservé à d'autres confrères et de donner à mes lecteurs cinématographiques une chronique d'aviation. Restant dans l'esp it du journal, je voudrais seulement souligner en quelques mots certains incidents survenus au camp de Bétheny entre les cinrmatographistes elles organisateurs des grandes épreuves. On verra que les rapports entre les représentants des deux jeunes et merveilleuses inventions, ne sont pas encore très heureusement réglés et que M. de Polignac ne semble pas avoir compris le iôle du cinématographe dans le développement des sport0 aériens.
Il paraît que la cinématographie n'est pas une industrie libre, au moins dans une de ses branches nécessaires qui est la prise de vues sportives ou de fêtes publique". Tel est l'avis de M. de Polignac, organisateur patenté de la triomphale entreprise de Reims. « Vous désirez, a-t-il dit en substance aux cinématographistes, prendre des vues de nos épreuves d'aviation et conséquemment en tirer profit. N'est-il pas juste que
vous payiez à notre caisse un droit d'exercer votre industrie au même titre que tous ceux dont vous voyez sur la vaste plaine les cafés, restaurants et autres machines à faire de l'argent. Vous n'êtes pas une nécessité publique. Donc, vous passerez à la caisse car il nous faut de grosses ressources. »
Ainsi parla M. le marquis et la municipalité rémoise opina, tant l'argument lui parut commercial. La redevance fut fixée modestement à trois mille francs. « une paille » comme vous voyez. Puis, M. le marquis attendit les éditeurs de films, persuadé qu'ils n'auraient pas assez de la vitesse de leurs pieds... panoramiques pour se précipiter à Bétheny. Ce sont gens à millions pour la plupart anonymes : Allons-y ! pensait-on. Ils ne crieront pas sous les ciseaux du tondeur.
Or, les fabricants de films sont bien allés à Bétheny : quelques-uns même ont royalement satisfait aux prétentions de M de Polignac et la cinématographie s'est enrichie de vues nouvelles pour le plus grand plaisir du public passionné. Mais quelques opérateurs ayant estimé le sacrifice trop lourd, ont pu néanmoins par surprise tourner la manivelle et voilà le droit de ceux qui avaient payé compromis. Que devenait, en effet leur privilège acheté fort cher, puisque tout le monde pouvait travailler librement ? D'où quelques aventures avec les commissaires de police et autres représentants de l'autorité champenoise.