Cine-Journal (Aug - Dec 1909)

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14 nous nous cantonnerons plus spécialement dans l'art médical ; et l'on pourra voir en tirant des conclusions du simple au composé, .quels résultats merveilleux sont produits par la méthode d'enseignement par les yeux que nous préconisons. Dès le commencement de ses études, le jeune étudiant en médecine est forcé de se rendre à l'hôpital. Là on le met en contact avec des malades. Il doit, avant de percuter, d'ausculter, procéder à l'examen du patient, le retourner suivant un terme de la profession, de tous côtés. Son examen est repris par l'interne, le chef du service, et lorsque le diagnostic est définitivement posé, il reste devant les yeux de l'élève une image nette et indestructible de la maladie qu'on lui a montrée. Lorsque l'étudiant, devenu médecin, se trouve livré à lui-même au milieu de sa clientèle, que de fois ne voit-il pas, dans un cas difficile défiler devant ses yeux, comme en une suite de projections de lanterne magique, un cas analogue qu'il a suivi dans tel ou tel hôpital. Et cette projection cérébrale se déroule dans con cadre intacte comme une réalité. La maladie est diagnostiquée et avec elle le traitement institué par le professeur. A côté de l'hôpital, on apprend à l'élève l'onatomie, la médecine opératoire sur le cadavre, la physiologie au moyen de la vivisection et toutes les branches de l'art médical, au moyen surtout des yeux. Il lui reste toujours, et, nous prenons à témoin nos confrères, des souvenirs précis que ni le temps ni l'âge ne pourront effacer. Pour compléter cet enseignement, des musées furent élevés et l'on vit créer des collections admirables telles que celles du musée Dupuytren et de l'hôpital Saint-Louis, pour ne citer que celles-là. Elles étaient destinées à frapper les yeux des élèves et tous ceux qui les ont visitées ne peuvent les oublier. Partant de ces idées, un savant illustre entre tous, trop tôt enlevé à la science, le professeur Gharcot, voulut encore faire plus. En créant l'enseignement clinique de la Salpêtrière, il ne se dissimula point les difficultés d'une étude aussi complexe que celle des maladies nerveuses. Il savait, pour l'avoir travaillé longtemps, quelle difficulté se rencontrait dans la description des névroses. Son idée était donc de frapper les yeux d'une manière ineffaçable. Tous ceux qui ont suivi cet enseignement n'oublieront jamais le décor dans lequel se déroulaient les leçons. La grande salle de théâtre de la Salpêtrière, dans une obscurité presque complète ; seule, flamboyante de lumière, la scène avec, comme fond, son tableau si saisissant représentant Pinel délivrant les folles de leurs fers. Au premier plan, dans un coin, le professeur se détachant avec son profil du Dante, les longs cheveux rejetés en arrière, expliquant la maladie. Racontait-il, avec sa netteté de parole si remarquable, une névrose, immédiatement étaient amenés devant la rampe les malades atteints de cette affection. Les élèves pouvaient alors observer de visu les troubles engendrés par la terrible maladie. Nous nous souviendrons toujours quand nous eûmes l'honneur d'être son élève, d'une leçon faite sur le tremblement, où furent mis en scène, comme démonstration, toutes les espèces de trembleurs. Puis, c(>;nmc conclusions de ces leçons des projections à la lumière oxhydrique faisaient voir les lésions reconnues à l'autopsie. -C'étaient des cliniques superbes, mais aussi de quelles critiques acerbes cet enseignement ne fut-il pas l'objet ! On prétendit que c'était par amour de réclame qu'on jouait ainsi la comédie à la Salpêtrière. Le professeur fut ravalé au rang d'imprésario, de barnum qui, privé de tout sentiment de pitié pour la souffrance humaine, n'hésitait pas à mettre en scène les malheureux détraqués de l'existence. On couvrit de lazzis, d'opprobre, le maître, des torrents d'encre coulèrent pour sa plus grande confusion. "Mais lui, calme, insoucieux de la critique, ne voulant voir que l'en