Cine-Journal (Aug - Dec 1909)

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— 15 — de la Chambre — ou un meeting ne chats dans une gouttière. L'ensemble, l'atmosphère, le fondu, le... je ne sais quoi ne se peuvent obtenir qu'à force de répétitions bien suivies, fréquentes et régulières. Une tournée d'ordre moyen doit emmener deux régisseurs el un administrateur contrôleur: ce dernier ne s'occupe que du contrôle, du paiement des artistes et des bordereaux des frais de journée et de soirée. Au régisseur général est confiée la mise en scène. En arrivant dans chaque villle, .sa mission consiste à se mettre en rapport avec les chefs 4e service, machiniste, tapissier, accessoiriste pour s'assurer que rien ne manque aux plantations et aux listes d'accessoires qui ont été expédiées quinze jours auparavant. Le second régisseur (bagageman) est responsable de tous les colis de la troupe, il doit en prendre livraison à la gare en constatant qu'ils sont en bon état et il les confie aux camionneurs et garçons de théâtre qui, d'après ses ordres, doivent se trouver sur le quai de la gare à l'arrivée de la troupe. Autrefois, dans mes tournées, ce second régisseur portait un uniforme dans le genre de celui qu'on voit encore aux employés des wagons-lits; sur sa casquette se détachait (en lettres d'or, s'il vous plaît!): Tournée Baret. J'ai dû renoncer à cet usage... Par ces temps de syndicats, d'humanitarisme égalitaire et de revendications prolétariennes (avez-vous remarqué comma ils sont longs, les mots qui ne veulent rien dire?)... enfin dans notre époque troublée, les meilleures intentions risquent d'être mal interprétées; et j'avais l'air de rabaisser au rang de subalterne un brave collaborateur, alors que mon seul but était de lui donner une certaine autorité auprès des employés de la gare et de l'accréditer sans phrase auprès de ceux du théâtre. Sans vouloir m'avouer que cet uniforme leur pesait comme une livrée, mes bagagemen me donnaient comme défaite qu'on les prenait pour des chefs de gare... ... Au lendemain d'un succès de presse, où il a su démêler parmi des bons petits confrères, la part de vérité vraie et la valeur littéraire d'une pièce, un imprésario épris de son métier aura naturellement envie de faire connaître à la province cette pièce intéressante. Il se rend compte qu'elle ne fera guère que 60 à 80 représentations devant le public parisien; mais il voudrait la promener quand même, pour l'amour de l'Art! Hélas!... il est arrêté par la perspective des droits d'auteur à payer, par la corte forcée de la Société! Certes, je ne récrimine point contre les droits exigés par les grands succès. Quand il s'agit d'oeuvres comme Cyrano, Madame Sans-Gêne, Les Surprises du Divorce (que je cite à dessein parmi des genres très différents), il est tout naturel que l'auteur réclame sa très grosse part dans les bénéfices. Mais enfin, il existe, en dehors de ces succès immenses et qui sont de sûres et fructueuses affaires, beaucoup de pièces originales et charmantes qui enchanteraient l'élite des villes de province. Si l'imprésario se laisse tenter et en emporte une... la Société lui demande 8 ou 10 % avec un minimum de 6, 8 ou 10.000 francs! Pour atteindre ce minimum, il faut donc composer un itinéraire de 60, 80 ou 100 villles en prenant pour base la moyenne de 1.000 francs par recette. Sans doute, cette évaluation peut sembler au-dessous de la vérité pour dix ou douze grandes villes, mais il est certain que dans presque toutes les autres, la moyenne des recettes sera sensiblement inférieure, et pour peu que la pièce exige une distribution compliquée et une mise en scène élégante, il devient matériellement impossible que l'imprésario couvre ses frais. Prenons comme exemple une pièce à 14 personnages. L'imprésario sera bien forcé d'établir ce petit bilan quotidien: