Ciné-journal (Aug - Dec 1909)

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16 — Frais de la troupe Fr. 400 Frais de théâtre 300 Costumes, perruques, amortissements 20 Pauvres : 10 % sur 1.000 100 Auteurs: 8 % sur 1.000 80 Contrôleur de la tournée 25 Voyages et amortissement 75 Publicité 80 Bagages 20 Frais de correspondance et divers 15 Total 1.115 Les frais se monteront donc environ à onze cents francs... c'est-à-dire qu'ils dépasseront de cent francs la moyenne des recettes. Il est bien évident qu'à Lille, Nice, Nantes, Lyon ou Genève, les recettes peuvent atteindre 2.000, 2.500 et même 3.000 francs. Mais alors les frais de théâtre ne sont plus de 350 francs mais de 1.200, 1.500 et même davantage. Ainsi l'équilibre se trouve rétabli, — en déficit! Concluez... Un imprésario est en butte à des sollicitations sans nombre, et l'un des plus grands embarras de sa profession, c'est assurément l'embarras du choix des interprètes. Il ne peut s'en tirer qu'en s'adressant à de^ artistes qui aient fait leurs preuves et qui sachent leur métier. Sans doute l'étoile qu'il emmène en tournée répond par définition à cette double exigence et le succès l'a déjà consacrée, elle a son public et ses fidèles: mais il importe que l'étoile ne soit pas entourée d'une troupe de comparses quelconques. Bien loin de la mettre en valeur, les inutilités ne lui feraient que du tort. La fameuse théorie des repoussoirs ne vaut rien au théâtre: il n'y a pas de spectacle plus pénible que celui des efforts d'un bon acteur réduit à un monologue continu et se débattant contre l'aphasie, l'amnésie, la maladresse, l'inintelligence ou l'ignorance de ses interlocuteurs. Une bonne tournée, bien comprise et bien organisée, exige avant tout une troupe homogène et bien en main, où chacun ait sa fonction et sa spécialité, où l'on se. sente les coudes et où personne ne tire la couverture! Dans ses rapports avec les artistes, il importe que l'imprésario sache maintenir un juste équilibre entre l'autorité el la camaraderie. Ça n'a l'air de rien!... mais il y faut beaucoup de doigté, de bonne humeur et d'expérience. Faire en sorte qu'une compagnie composée d'hommes et de femmes observe toujours l'ordre et surtout l'exactitude nécessaires, voilà une besogne qui exigerait les qualités réunies d'un capitaine et d'un chef de bureau, car l'organisation et la conduite d'une bonne tournée participent à la fois du service intérieur et du service en campagne. Ce serait, toutefois, une exagération déplorable que d'introauire dans les choses du théâtre le langage et les habi tudes de la caserne. On peut mettre une pièce en scène sans couvrir les interprètes d'injures ordurières et sans brutaliser personne. Dans la profession dramatique comme dans toutes les autres, celui qui s.ait son métier, se fait toujours écouter et l'on se conforme à ses avis quand ils sont dictés par l'intérêt général, par l'expérience ou par la nécessité. Il suffit toujours de parler clairement et simplement pour se faire comprendre, — et c'est pourquoi je ne suis pas très partisan du style administratif, à la fois solennel et incompréhensible, qui s*est introduit dans plusieurs théâtres de province... et d'ailleurs. Je ne me rappelle jamais sans un effarement la rédaction de certains tableaux de service, celui-ci, par exemple, que j'ai copié à l'Eldorado de Montpellier: « En prévision de défection ou de maladie subite. Mesdames et Messieurs les artistes sont invités à ne pas s'absenter de l'établissement avant la fin du spectacle. Après quoi ils pourront disposer de leur temps sans autres obligations. » Cette lapalissade solennelle me paraît d'une barbare inutilité... Combien je préfère cet avis cordial et paternel d'un directeur d'Amiens: « Demain, départ pour Abbeville.