Cine-Journal (Aug - Dec 1909)

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— 10 — Cham, si affable aux voyageurs et aux chasseurs, qu'il a été possible à M. F... de tenter une pareille entreprise. L'exploit cynégétique auquel nous allons assister, a eu lieu dans la vallée de Mékong, province du Kom-Pong-Cham, sur les contreforts des Monts Danrek. Il est indispensable, pour chasser ces énormes pachydermes, d'être monté sur des éléphants domestiques; car pour traverser la forêt vierge, eux seuls, par leur force et leurs poids, peuvent arriver à se frayer un chemin. Ils sont encore plus utiles au sortir de la forêt pour traverser la jungle terrible, dont les herbes compactes, hautes de 5 à 6 mètres, rendent impossible la marche, car tout Européen à pied ou à cheval, y serait étouffé par la chaleur nu dévoré par les moustiques. Les éléphants que l'on rencontre au Cambodge ont des particularités curieuses; cette race n'a pas de défenses; de plus, leur flair est moins développé que celui de leurs congénères d'Afrique Orientale. Ils vivent généralement en troupes et en ce cas ne sont pas trop dangereux, si ou ne les attaque pas. Par fcontre, il existe des solitaires qui sont généralement les plus beaux spécimens de l'espèce, et qui, contrairement aux autres, sont très dangereux et méfiants; c'est du reste la raison pour laquelle ils ont été -chassés .les troupeaux par leurs congénères. M. F... ayant déjà tué plusieurs pachydermes de cette espèce, n'a pas craint de s'attaquer cette fois à l'un des plus formidables spécimens qu'il lui ait été donné de rencontrer, ce qui a nécessité de pénibles journées de inarche pour arriver à acculer ce terrible adversaire et à l'abattre avec un sang-froid remarquable. Il faut, en effet, beaucoup de sangfroid et de plus, être très habile tireur pour tuer l'éléphant, car il n'a que deux parties de son corps qui soient vulnérables: ce sont l'épine dorsale et un point situé entre l'oreille et l'œil. Cette vue incomparable, attrayante et impressionnante, charme l'œil du spectateur tant par sa poignante réalité que par la beauté sauvage des sites où se déroule l'action. ORDRE DES TABLEAUX Devant la maison du Bonze de la Pagode voisine, qui a bien voulu donner l'hospitalité aux chasseurs, les éléphants sont prêts et bâtés; il ne reste plus qu'à les charger et à donner le signal du départ. Le temps de traverser les ruines Khmers qui avoisinent le Temple et la forêt de banians, nous voici presque sur le terrain de ehasse. D'abord c'est un cours d'eau qu'il faut passer à gué. Les chasseurs y rencontrent par hasar une troupe de sauvages laotiens qui se livrent à la pêche. On voit par la frayeur qu'ils éprouvent à l'approche de la caravane combien ils s'attendaient peu à son passage. Puis, c'est la traversée de la Forêt vierge, longue et pénible, pour gagner le terrain où l'éléphant est signalé. Les éléphants domestiques doivent à coups de trompe se frayer un passage ;i travers un fouillis inextricable de lianes et de branches, car eux seuls peuvent arriver à se faire une trouée dans ces forêts. Après la forêt vierge, voici la jungle, la chaleur torride, les moustiques, les herbes inextricables et tellement hautes que les éléphants mêmes y disparaissent. Grâce à cette particularité de la jungle, M. F... a pu prendre le passage des éléphants sauvages, dont le dos énorme apparaît à peine au sommet des herbes, en se plaçant dans un énorme banian comme ceux que nous voyons au départ. Enfin, traqué et poursuivi pendant plusieurs jours, relancé sans trêve par des pisteurs se relayant nuit et jour, l'énorme animal fatigué vient se réfugier dans un étang pour y étancher sa soif et calmer ainsi la fièvre d'une marche sans répit.