Cine-Journal (Aug - Dec 1909)

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2e Année. — N° 61 19-24 Octobre 1909. Ciné=Journat Organe Hebdomadaire de l'Industrie Cinématographique Directeur : G. DUREAO flEOMMEMEHTS : FRANCE Un an 10 fr. > ÉTRANGER Un an 1 2 fr. Le Numéro : 25 cent. Paraît tous les Jeudis Rédaction & Administration 30, Rue Bergère PARIS TÉLÉPHONE 16-I-54 / DU CHOIX D'UN PROGRAMME «** Il arrive à tous les vendeurs, comme à tous les loueurs de films, de recevoir la visite d'un brave homme qui s'est mis en tête un beau matin de faire du cinématographe, malgré les objurgations de sa femme, et qui s'exprime ainsi: « Donnez-moi un programme! » Si vous avez la bienveillance de lui faire observer qu'il y a programmes et programmes, au point de vue de la longueur et du caractère des films, vous risquez fort de le mécontenter. En tout cas, vous passerez certainement pour ne pas connaître votre métier si le monsieur ne vous prend pas, au surplus, pour un indiscret. Car, dans la pensée de tous les débutants, un programme est un programme. Et pourtant, cher ami cinématographiste, qui vas, par les routes de France, « à la recherche du petit patelin », la première de tes préoccupations devrait être de choisir un ensemble de films convenables. Le temps n'est plus où la projection animée avait cette fraîcheur charmante de la jeunesse qui séduit sans effort, par le miracle de son âge. Les bonnes foules n'ont plus cette innocence sur laquelle on a d'ailleurs trop spéculé. Elles ont beaucoup vu, un peu retenu, et, dans l'immense fatras des vues éditées jusqu'à ce jour, elles dis tinguent bien quelque chose et s'exercent à la critique. Les enfants eux-mêmes sont sévères, leur âge étant sans pitié et peut-être aussi parce qu'ils ont un sens des réalités beaucoup plus vif qu'on ne croit. Je n'irai pas jusqu'à dire que le public est bon juge, puisqu'il comprend une forte majorité d'imbéciles, mais enfin il est juge souverain, et n'eût-il déjà que sa bêtise pour critérium, il faut bien compter avec lui. Jadis, dès que l'obscurité régnait dans la salle, les spectateurs étaient en joie. A la première apparition sur l'écran, la béatitude commençait pour ne finir qu'à la fin du spectacle. On avalait tout: le gardien de la paix qui renverse le bec de gaz, et la descente du fameux train de banlieue. C'était l'âge d'or. Mais nous avons changé tout cela. Le public ne marche plus avec la même sérénité: il continue à goûter fortement la cinématographie, mais à condition qu'on la lui dose. Son estomac est fatigué: il lui faut de l'ordre dans les plats. C'est le devoir de l'imprésario de régler ce menu, qui s'appelle un programme. Or, certains directeurs sont passés maîtres dans cet art et leurs recettes demeurent excellentes. Mais un grand nombre ignore encore cette disposition spéciale des films, .ce choix des sujets qui dompte le public et, faute de ce savoir, manque la bonne recette. A ceux-là je ne recommande qu'un remède: qu'ils s'en rapportent au jugement