Cine-Journal (Aug - Dec 1909)

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2« Année. — N° 62 24-31 Octobre 1900. Ciné=Journal Organe Hebdomadaire de l'Industrie Cinématographique Directeur i G. DDREAt) flBOMMEMEMTS : FRANCE Un an 10 fr. ÉTRANGER Un an ...... 1 2 fr. Le Numéro : 25 cent. Parait tous les Jeudis Rédaction & Administration 30, Rue Bergère PARIS TÉLÉPHONE -l6-1-5< f UN ACCÈS DE PUDEUR Nos bons amis les Américains qui ont. entre autres passions, celle du groupement et de la moralisation, viennent de fonder à New-York une nouvelle ligue dans le but de préserver les spectateurs cinématophiles dans leur pensée et dans leurs mœurs. Diverses associations éthiques ou sociales forment les premiers éléments de cet office de censure spéciale et tout ce petit monde, épris de puritanisme, paraît très enthousiaste et très prêt à agir. Nous ne sommes pas ici de ceux qui croient que tout va pour le mieux dans l'industrie du cinéma, surtout lorsqu'il s'agit du choix des scénarios par les éditeurs de iilms. Trop souvent la pauvreté de l'intrigue y voisine avec le mauvais goût, aussi bien dans le sentiment que dans le rire. Mais, franchement, cette levée de boucliers de clergymen, d'apôtres sociaux et de féministes en mal du salut d'autrui nous parait plutôt grotesque. L'âme de don Quichotte et le sérieux de M. Prudhomme guident ses desseins, fie que veulent ces quelques demi-douzaines de censeurs, il n'est personne qui ne le désire, public, loueur, éditeur et auteur. C'est le but constant de l'industrie cinématographique d'améliorer la qualité des scénarios, à tous les points de vue, d'en faire des œuvres d'art par le double souci de la propreté morale et de la beauté dans l'expression. Nous n'avons pas besoin du concours zélé de braves dames .pour épurer les programmes. La force des choses nous y oblige, et c'est précisément parce que le public du cinéma est un public populaire qu'il impose aux fabricants de films son esprit beaucoup moins corrompu que celui des autres théâtres, plus fruste, plus enfant mais plus sain. J'ai sou vent rêvé d'une Hérodiadelvînlth cinématographiquement dans le style artiste d'un Oscar Wilde, ou à la manière de Flaubert. Ce serait un succès près de quelques-uns, une œuvre impossible à présenter devant le public populaire. J'eus encore la preuve de cette simplicité des foules hier soir, en regardant quelle impression leur procurait Néron, le très beau film d'Ambrosio. Lorsque le plus faisandé des despotes romains, mi-esthète et mi-sauvage, se donne l'émotion cabotine de chanter quelques vers au-dessus de Rome incendiée par ses soins, le public souriait parce qu'il ne comprenait pas, mil ouvrier du quartier n'étant par bonheur néronien. Mais, par contre, la sortie de Poppée empêtrée dans son péplum souleva du gros rire, car tous i-i^ braves gens avaient maintes t'ois ri de la même aventure, un jour de noces, dans les escaliers de quelque mairie parisienne. Il n'y a donc point de ihni.'cr que les