Cine-Journal (Aug - Dec 1909)

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2« Année. — N° 63 1er7 Novembre 1909. Ciné ■■ Journal Organe Hebdomadaire de l'Industrie Cinématographique Directeur : G. DDREAU flBOnriEMEHTS : FRANCE Un an 10 fr. ÉTRANGER Un an . . . . . . 1 2 fr. Le Numéro : 25 cent. Paraît tous les Jeudis Rédaction & Administration 30, Rue Bergère PARIS TÉLÉPHONE -16-1-54 Le Théâtre à bon marché S'étant une fois de plus laissé interviewer par un de nos confrères, M. Mesureur, qui ne s'exprime pas toujours avec le même laconisme, a dit en substance ceci: « Les recettes de l'Assistance publique augmentent au chapitre des droits des pauvres. Gela tient sans doute à la plus-value imposée par les directeurs de théâtres au public lui-même, mais, surtout, au succès croissant des cinématographes et à leur plus grande diffusion dans Paris ». A côté de cette affirmation officielle et comme pour lui donner une valeur de plus, les directeurs de théâtres se plaignent pour la plupart que leurs affaires sont difficiles. Les œuvres nouvelles ne font pas les recettes attendues. Et pourquoi? Par la faute du cinématographe, ajoutent ces messieurs. Ce qu'il faut retenir de ce double aveu, c'est que le spectacle cinématographique, si souvent critiqué, si souvent méconnu, n'est pas encore à la veille de disparaître. Une simple promenade à travers les salles parisiennes bien situées et rationnellement administrées permet de constater que le public fait toujours fête à la projection animée. Il n'y a pas que des raisons psychologiques ou artistiques à celte faveur toujours renouvelée. C'est le bon marché qui fait du cinématographe le théâtre le plus apprécié. Jadis, les scènes parisiennes étaient encore abordables pour un père de famille désireux d'être agréable aux siens. Mais, aujourd'hui, les petites bourses, qui sont de beaucoup les plus nombreuses, ne sauraient se délier au contrôle des grands théâtres devenus presque exclusivement le plaisir d'une bourgeoisie privilégiée, des provinciaux de passage à Paris et des riches étrangers. Les directeurs, au surplus, ront tout pour écarter la clientèle. Ils augmentent sans cesse leurs prix, et, par un mouvement contraire, diminuent toujours leurs attractions. Ajoutez à cela la médiocrité des œuvres qui sont offertes au public, les reprises courantes du vieux répertoire, l'exode des grands comédiens vers les tournées étrangères, et vous comprendrez vite pourquoi les Parisiens hésitent à s'offrir le théâtre. Du même coup s'explique le succès du cinématographe. Il est pratique et coûte peu. On y va sans cérémonie, avec la certitude d'y trouver un agrément renouvelé chaque semaine: programme varié qui réunit tout à la fois le comique, le drame, la fantaisie, le réalisme et l'éducation, la féerie et l'actualité, le sport et l'histoire romanesque. Au peuple ouvrier qui a peiné tout un jour, le cinématographe donne pour quelques sous, quelquefois à la brasserie même, les formes les plus imprévues de l'illusion qui lui est nécessaire. Il répond au même besoin que le journal, puisqu'il est l'expression résumée de la vie qui