Cine-Journal (Aug - Dec 1909)

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12 LE THEME CINÉMATOGRAPHIQUE Images tremblottantes de la vie, visions saccadées de la nature, reproductions fidèles des gestes de notre moderne humanité, traductions mystérieuses du génie troublant d'un Shakespeare, sensations terrifiantes d'un Edgar Poë, grimaces amusantes de Pierrot, carnavalesques culbutes de clowns. étranges apparitions de Robert Houdin, c'est sur l'écran blanc dressé dans les théâtres, les music-halls, les cafés-concerts, les cirques, les baraques foraines, le spectacle quotidien du cinématographe. Des grandes scènes de Paris, ce nouveau théâtre a gagné les villes de province, pour se répandre jusqu'au fond de nos paisibles campagnes. Il est de toutes les fêtes. Il s'est développé avec une extraordinaire rapidité. Il est en vogue. C'est désormais une entreprise colossale soutenue par le génie de purs et nobles artistes, et par de robustes associations financières. Le cinématographe est né en France. Aujourd'hui il a franchi les frontières. Rapidement il a conquis le monde. Edison a bien tenté de résoudre le problème. 11 n'a pas su vaincre les difficultés. Là où le grand inventeur avait échoué, deux Français. Marey et Demeny, ont triomphé. Dès 1895, ils ont trouvé la solution. Et leur appareil de laboratoire a été aussitôt mis au point et industrialisé. Pour ce spectacle, point de grands artistes à payer, pas de décors à transporter, ni machinistes, ni accessoires. Un appareil d'un maniement aisé, quelques caisses de » rouleaux ... et c'en est assez pour représenter drames et comédies. scèdes tragiques et jpochardes comiques, pour faire tour à tour rire et pleurer les spectateurs. Cependant ces représentations nombreuses, variées, ont dû être préparées. Il a fallu établir le « film » qui, sous la lumière éclatante, retracera fidèlement le geste saisi, le mouvement surpris, l'acte enregistré. Pour photographier les scènes vécues qui défileront rapides devant le ipublic intéressé, il a été nécessaire de les vivre. Et là, nous touchons à un des côtés les plus curieux de l'art scénique. Levons le rideau. Nous allons découvrir un coin pittoresque du théâtre actuel. Comment monter une pièce cinématographique? Tout d'abord, il importe de rappeler qu'au début, le cinématographe représentait exclusivement les scènes de la vie prises sur le vif. C'était, sur le quai d'une gare, le départ d'un train, les voyageurs courant vers les wagons, les employés entassant les bagages dans le fourgon, puis la lente mise en marche du lourd convoi. C'était aussi, sur les bords de la Seine, l'arrivée d'un bateau-mouche; au vélodrome, une course de bicyclettes avec ses multiples incidents; sur un champ de course, les péripéties émouvantes d'un steeplechase. Il y avait également les scènes d'actualité: reproduction d'une cérémonie, d'une fête. Pendant son voyage en Algérie. M. Loubet a été accompagné par un cinématographe. Et je me souviens de l'étonnement de l'ancien président de la République, lorsqu'au Kreider,. dans le Sud-Oranais, il vit se dresser la silhouette menaçante de l'énorme appareil enregistreur sur la vaste mer de sable aride et désolé qui arrête au nord les miroitements bleutés de Chott-Chergui. Il y avait enfin des vues des pays lointains et ignorés. Le spectateur était transporté en quelques minutes des forêts sauvages de l'Amérique du Sud dans les plaines nues et blanches de la Sibérie. Les scènes prises directement sur nature ont composé, pendant les premières années, le répertoire du cinématographe. Malgré leur grande variété, elles formaient un cadre un peu restreint et monotone. Le génie de l'homme devait être appelé bientôt à tirer parti de ce nouveau mode d'interprétation. Tout un répertoire a été bientôt créé, auquel écrivains et artistes ont apporté la collaboration de leur science, de leur art, de leur talent. Et, sur ce terrain, le champ