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2# Année. — N° 64
8-14 Novembre 1909.
Ciné=Journal
Organe Hebdomadaire de l'Industrie Cinématographique Directeur : G. DUREA1U
flBOHMEMEMTS :
FRANCE
Un an 10 fr.
i El RANGER Un an 12fr.
Le Numéro : 25 cent. Parait tous les Jeudis
Rédaction & Administration 30, Rue Bergère
PARIS
TÉLÉPHONE -16-I-S4
L'EUROPE
à NEW=YORK
Il ne suffit pas de traverser l'Atlantique pour être sacré homme d'affaires, mais il est quelquefois utile d'aller à New-York pour avoir une saine notion des choses d'Amérique. Presque tous les grands éditeurs de films y sont déjà de leur petit voyage : les directeurs de YEclair, de l'Itala, da Lion, dans le sillage de MM. Charles Pathé, Gaumont, Promio, de la Compagnie Th. Pathé, et Raleigh, sont en ce moment en train de mener là-bas une enquête commerciale très intéressante et j'ai tout lieu de croire qu'ils ne regrettent pas leur mal de mer. Les Européens sont, en effet, gens d'esprit positif et ne peuvent que gagner à voir les américains chez eux.
Quelques faits commerciaux valaient, en effet, la peine d'être contrôlés aux EtatsUnis : la réalité même de ce que nous appelons le trust Edison ; le négoce du film par les loueurs ; le mode d'exploitation des exhibiteurs ; les goûts du public ; la censure nationale; enfin, la situation particulière faite aux maisons indépendantes.
Ce dernier point méritait qu'on s'y arrêtât, puisqu'en somme il nous est fort utile de savoir si oui ou non la fabrication européenne a quelque chance de se produire sur le marché des Etats-Unis, hors des
limites tracées arbitrairement par le trust.
Et voici qu'un bon vent paraît souffler de là-bas. D'après quelques notes rapides qui nous arrivent, les prétentions de quelques maisons à fermer le négoce à d'autres marques ne sont pas aussi certaines qu'on l'affirmait. Il n'y a pas de trust redoutable. Mais seulement il est vrai que sur dix mille exhibiteurs répandues à travers les Etats-Unis d'Amérique, plus des deux tiers sont clients du groupe Edison. Le dernier tiers se fournit près de toutes les maisons qui peuvent lui donner du film en location. Voilà donc un champ d'affaires précieux pour l'activité des éditeurs européens.
Mais, disait-on naguère encore après la visite de M. Murdoch en France, quel sera l'intermédiaire capable d'organiser à Chieago ou à New-York l'introduction rationnelle de nos films indépendants! Serait-ce l' Import Trading avec MM. Raleigh et Robert ou M. Murdock avec la National Project ing ?
Une réponse nous est donnée. Il est presque certain que rien ne sera fait du côté de M. Murdoch. Lï Import Trading aura ses marques et ses clients. Mais à côté va s'ouvrir un office Européen, tout à fait indépendant, qui organisera à New-York — ou ailleurs — la vente directe des films européens, tels qu'Eclair, Lion, Lux, ltala, etc. Et je n'ai pas trouvé cela si ridicule.., pour une fois.
G. Dubeau.