Ciné-journal (Aug - Dec 1909)

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— 4 — traitent comme elle mérite, c'est-à-dire sans dithyrambe mais aussi sans parti pris. Nous ne cachons pas les imperfections artistiques du film. Mais il faut bien reconnaître qu'elles sont pour ainsi dire des vices du genre. Nos éditeurs sont obligés pour vivre et prospérer d'exporter leurs œuvres à l'étranger et spécialement en Amérique. Il leur faut donc produire des films d'un esprit neutre, international, sans quoi ils risqueraient fort d'être incompris ou tout au moins de n'être pas goûtés. Or, dans ce travail de dépersonnalisation, de « dénationalisation », la qualité artistique de l'œuvre s'efface insensiblement. Qui veut plaire à tous arrive à ne plaire à personne ; ce fut le cas de beaucoup de films qui, faits pour tous les âges, tous les pays, toutes les races, toutes les classes, n'avaient plus ni originalité, ni esprit. De même qu'il n'existe pas, à l'heure actuelle, une œuvre dramatique vraiment internationale, il ne saurait y avoir de bons films dégagés de toute pensée française, italienne, anglaise, allemande, russe ou américaine. La qualité est liée aux formes de l'esprit national. C'est un auteur latin ou slave ou yankee qui a créé le scénario ; ce sont des metteurs en scène latins, slaves ou yankees qui ont ordonné la composition théâtrale. Ce sont des artistes de tradition nationale qui interprètent ces petites scènes sans paroles, dans des décors peints par des gens ayant un métier local, ou dans le cadre de la nature impassible et qu'on ne saurait plier aux valeurs changeantes de la pensée. J'en vois clairement l'exemple dans la Macbeth de la Cinès, un des films les plus famenx de ces jours-ci et qui offre pourtant des disparates scabreux, ayant été joué à Rome par des artistes italiens. Les auteurs se sont efforcés d'adapter l'œuvre, mais en réalité, ils ne pouvaient que trahir Shakespeare et la légende. Nos grands éditeurs de films, en collaborant tous les jours avec les gens de lettres, ont déjà compris le péril et se préparent à le conjurer. M. Charles Pathé notamment, qu'il faut toujours saluer comme un innovateur, estime qu'il faut faire des œuvres nationales si l'on veut qu'elles soient belles. C'est dans cet esprit qu'il fournira au marché russe des films joués en Russie, par des artistes russes et selon des scénarios russes. Il agira de même en Amérique. Je crois que la cinématographie gagnera beaucoup à ce nouveau système. Nous y verrons passer beaucoup de nouveaux millions mais un grand bénéfice artistique aura été réalisé : les véritables amis de notre industrie, ceux qui en assurent l'avenir, s'en féliciteront avec nous. G. DUREAU. Abonnez=Vous AU Cinê=Journal ! C'est votre intérêt. CINÉMAS "FIX" ^ Télép. 327-48 .15, BOUl. BOIine-NOUVelle, PABIS ■ Adr. tél. KINEFIX W8& LOCATION (Prix exceptionnels) j NOUS DÉSIRONS ÉCHANGER quelques milliers de mètres de Vues neuves.