Cine-Journal (Oct - Dec 1911)

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ÉCLAIR aifestations dramatiques de celte plaie sociale qu'est l'alcoolisme, la plus émouvante au point de vue moral. Nous avons déjà vu au théâtre maintes variations de l'.!.s.s<mimoir, mais il y ;i vraiment quelque chose de nouveau clans cette manière et ce nouveau est d'une éloquence tragique parce qu'il réveille en nous une voix inquiétante, la voix de la responsabilité. Pauvre nature en effet que la nôtre, si nous ne sommes rien cpie ce que nos parents nous ont faits, solidaires malgré nous de leurs lares physiologiques et morales ! Le rôle d'un filin n'étant pas de philosopher, de moraliser, de convaincre, l'Eclair physique et intellectuelle. Les étapes de celte vie d'alcoolique sont marquées avec une science profonde : Duquesne, par des effets extrêmement simples, produit dans ce film une impression considérable. Son entrée à la cour d'assisses, au dernier tableau, soulèvera dans le public, une angoisse poignante. C'est de la haute composition cinématographique. Mlle Rcvonne, de la Comédie-Française est une excellente jeune-première dans le rôledélicat et sympathique de la fille de l'usinier. Le rôle du fils Morin est fort bien tenu par M. Marcel Deschamps du Théâtre Sarah-Bernarilt, qui a rendu en bel artiste s'est sagement gardée de faire i]u Poison de l'Humanité, une œuvre savante mais ennuyeuse. Elle a compose lu pièce dramatique la plus passionnante qui soit et l'on peut dire de cette vigoureuse étude de mœurs que la pensée s'en dégage malgré elle tant le style en est simple cl vrai. Cette éloquence d'expression est due a l'art du metteur en scène et surtout aux rares qualités dramatiques des protagonistes. L'admirable artiste qu'est M. Duquesne, du Vaudeville et du Théâtre. Réjaue, a dessine en maître la ligure du père Morin, le vieil ouvrier qui s'achemine inconsciemment par une ivrognerie graduelle;! la dégénérescence les scènes si difficiles dans lesquelles il éprouve les premières atteintes de l'alcoolisme héréditaire. Ses peurs, ses mouvements impulsifs, ses hallucications, ses idées de meurtre, ses jalousies morbides, toute cette douloureuse évocation du mal qui grandit et le jettera au crime est fortement el savamment joué. Les autres emplois sont très bien tenus et la mise en scène représente un effort cousidérable et toujours heureux. L'Eclair peut ajouter cette œuvre à la série de ses succès : Le Poison]dc l'Humanité est le plus beau drame social du Théâtre Cinématographique: (.4 suivre.)