Ciné-journal (Oct - Dec 1911)

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homme est désespéré. A la vue de ce chagrin, inexplicable pour lui, le vieil ouvrier est pris d'un de ses accès de fureur alcoolique et veut frapper son fils! Redevenu calme, le pauvre homme ne comprend pas son mouvement d'égarement. Après des adieux touchants entre les jeunes gens, Marcel part... Morin et sa femme ont accompagné leur fils à la gare. Quand ils ont perdu le train de vue, ils s'en retournent tout tristes à la maison ; mais Morin ne résiste pas à la tentation de noyer son chagrin au café. Les petits verres qu'il absorbe, joints à l'émo,tion qu'il a éprouvée, le rendent presque fou. Peu à peu le vieil ouvrier retourne à ses mauvaises habitudes ; l'intoxication conti nue. Morin ne retrouve un peu d'énergie (jue pour exiger de sa femme le petit verre de cognac que, suivant l'ordonnance du médecin, elle lui a supprimé. Au Chili, pendant ce temps, Marcel Morin a installé l'usine. Sous sa direction intelligente, elle est devenue prospère. Trois ans ont passé. Marcel pense toujours à Suzanne, et le Directeur se laissant attendrir, le rappelle en France et n'hésite plus à lui donner sa fille. Le soir même du mariage de son fils, le père Morin est foudroyé par une attaque d'apoplexie. Grâce aux soins attentifs dont on l'entoure, le malheureux échappe à la mort, mais il reste à jamais paralysé. Deuxième partie. — FILS W ALCOOLIQUE Rien, jusqu'à présent, n'a troublé le bonhenr du jeune ménage, qui s'aime comme au p-emier jour. Hélas ! la terrible hérédité commence ses ravages dans l'organisation de Marcel. Il est pris d'accès de fureur subite et sans cause. A l'atelier, il maltraite un ouvrier hors de propos. Il a des hallucinations qui lui montrent sa femme dans les bras de son secrétaire ; une jalousie maladive s'empare de lui. Un jour, en proie à son idée fixe, il rentre chez lui, trouve sa femme dans le vestibule, causant, très innocemment, d'ailleurs, avec son secrétaire. La folie lui monte au cerveau, il sort son revolver, tire sur Suzanne. Celle-ci tombe, les domestiques accourus sont témoins de cette tentative de meurtre, incompréhensible pour tous ! Marcel est arrêté. Le médeciu légiste, ignorant sa tare atavique, le déclare responsable. Il passera donc en cour d'assises. L'avocat, en reconduisant la pauvre mère, dont le désespoir chez le juge d'instruction est poignant, découvre le vieux Morin, paralysé et en enfance devant sa porte. La vérité se fait jour dans son esprit. Il met une bouteille d'eau de vie devant le vieillard et à l'éclair de désir qui s'allume dans les yeux de l'alcoolique, il comprend l'irresponsabililité du fils, victime de son hérédité. Nous sommes maintenant à la cour d'assiges. Suzanne, tenant sa fille dans ses bras, vient implorer la grâce de l'infortuné, qu'elle n'a pas cessé d'aimer. Rien de plus impressionnant que cette femme en noir suppliant les jurés de laisser un père à son enfant. . . Effondré sur son banc, l'accusé pleure, tandis que l'avocat évoque l'alcoolisme du père et plaide l'irresponsabilité de son douloureux client. Sur le fond sombre du décor, comme évoqués par les paroles de l'avocat, apparaissent les divers épisodes de la vie du père Morin, montrant les progrès du terrible fléau ! Avec une émotion qui empoigne le public, il désigne la loque humaine qu'est devenu Morin, assistant indifférent, dans son hébétude, à celte scène où se joue la vie de son fils! Le Jury se retire, l'acquittement paraît certain ! Mais c'est trop pour l'organisme débilité de Marcel ; il est terrassé par son angoisse et, entre les bras de sa femme désespérée et de sa mère en larmes, il meurt, innocente victime de la funeste passion de son père ! Malgré l'importance métrique de la composition, celte iviivre est un véritable raccourci dramatique. On ne pouvait exprimer plus vivement, plus fortement les actes effroyables d'une grande tragédie sociale qui exprime — peut-être — l'angoisse de toute ane race, de toute une espèce, de toute l'Aïunanité. Par là s'affirme le titre expressif du film : Le Poison de l'Humanité