Cine-Journal (Jan - Feb 1912)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

qui savent juger impartialement, constateront, avec nous, que malgré l'extension prise par le cinématographe en tant que distraction popufaire, les représentations théâtrales sont tout aussi courues qu'autrefois lorsqu'il s'agit d'une bonne pièce et que le déficit ne se fait sentir de façon sensible que là où l'on met en scène des médiocrités. Un chef d'oeuvre n'a jamais trahi les attentes des auteurs et des directeurs qui l'ont offert au public. Mais ce bon public, clairvoyant et intelligent, qui sait juger et apprécier, sait aussi faire la différence entre les bonnes et les mauvaises pièces, et il se rend compte que, dans bien des cas, le cinématographe lui offre de larges compensations, en lui permettant de goûter des spectacles d'une belle envergure dramatique et d'une incontestable valeur artistique, à des 'frais sensiblement moindres. C'est pour cela 'qu'il y court, c'est ce qui explique l'engouejjment de ce public pour le cinématographe. Qu'on n'aille pas nous dire que le cinématographe empêche le monde d'aller au théâtre, que le cinématographe enlève au théâtre le iplus clair de sa clientèle et détourne de l'Art dramatique la grande masse de ses admirateurs. f Ce n'est pas le cas, et malgré tout ce que cria peut avoir de paradoxal, nous soutenons, au contraire, que le cinématographe peut exercer une influence propagandiste sur le spectateur et inciter, au contraire, des individus, qui n'ont jamais encore mis les pieds dans un \ rendre et à y fréquenter. Expliquons-nous. Un amateur de cinématographe voit représenter sur l'écran un drame quelconque, une pièce classique, mettons Ru\} Blas ou La Dame de Monsoreau. Il apprend ou il sait que cette pièce se joue également sur une scène. L'idée, l'envie lui viendront tout naturellement d'aller assister à une de ces représentations, de voir en chair et en os se mouvoir les personnages qu'il a vu défiler sur l'écran et d'entendre les voix accompagnant les gestes. Il ira donc au théâtre, qui comptera un adepte de plus. Et par la faute de qui? Du cinématographe! on peut le croire, est beaucoup plus fréquent qu'on ne se l'imagine. Il nous plaît donc infiniment d'affirmer hautement que le cinématographe, loin de faire du tort au théâtre, lui est au contraire d'une certaine utilité. Il n'est pas donné à tout le monde d'avoir des ennemis, et des ennemis aussi nombreux que le cinématographe, pour lequel c'est là, en quelque sorte, un grand honneur. FâVAwRLiCH iSILLLL