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REDEMPTION
DRAME EN TROIS ACTES
Notes de
L'histoire de Manette Aumont, que la Société des films Eclair présente au public, sous le nom de Réderplion, est l'histoire très simple et très humaine d'une pauvre fille, jetée par la fatalité dans un monde mal fait pour ses forces. C'est le roman, — hélas éternel! — de l'ouvrière sérieuse, qu'une première faute conduit, de chutes en chutes, à l'abîme, je veux dire au ruisseau...
Mais, par un prestige d'art incomparable, ! Eclair, s'élevant au-dessus d'un réalisme, dont trop d'auteurs se contentent, nous a montré, après l'effondrement moral d'une jeune âme son ascension vers le bien. La rédemption de Manette Aumont, c'est la pure résurrection d'un être perdu, jusqu'au sublime sacrifice de
L'Edair eut pu se contenter de reprendre à s m compte les scènes déjà traitées de la misère féminine, entre la première trahison de 1 homme et l'hôpital définitif. Mais l'excellente Société a préféré tracer en quelques épisodes, d'une vérité saisissante, les étapes significatives
Première
de la vie d'une danseuse de café-concert, qui se rachète par la charité — dans le cadre précis, vécu où s'opèrent tour à tour la déchéance et la rédemption. La tendre, insouciante, affolée Manette n'est pas seule, en effet, dans sa vie incertaine : elle tourne, comme un oiseau guetté par les rapaces, entre d'ignobles individus et d'étranges compagnies qui la rendent vraisemblable. Elle n'apparaît plus trop responsable. Les bandits qui l'encadrent la justifient... et l'excusent un peu.
La mise en scène de ces milieux fétides a été traitée par V Eclair avec un sens très artistique de la vérité. Le théâtre, le café-concert où Manette Aumont danse sous le nom d'Azyadé, les voleurs en habit noir, le cabaret des Enfants-Rouges, la rafle sur les Boulevards Extérieurs, Saint-Lazare... toutes ces stations du vice défilent sous nos yeux dans leur poignante reconstitution.
Le même réalisme nuancé de sentiment et d'humanité s'affirme dans l'expression des scènes du deuxième acte où commence, avec
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