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2e Année N° 39.
13 20 mai. 1909.
CINE-JOUKNfl
Organe hebdomadaire de l'Industrie cinématographique Directeur : G. DUREAU
ABONNEMENTS :
Xe Je 25 centuries
Parait lous les jeudis.
Rédaction et Administration :
30, Ru« Bergère PARIS
Saison d'Été
Voici les beaux jours revenus. S'ils font la joie de tous les hommes, ils ne sont pas sans donner quelque mélancolie aux directeurs de théâtres et aux cinématographistes car la saison d'été n'est pour eux qu'une morte saison. Le public préfère à tous les spectacles d'intérieur généralement accompagnés d'une chaleur immodérée, les joies plus saines du plein air, dût-il se rôtir le crâne avec conscience. Moralité : on terme, on va fermer! Fuyons Paris.
Mais en changeant de place, le public qui ne change pas d'âme, emporte avec lui si. h éternel besoin d'illusion. Dans l;i vraie nature, devant la mer, les montagnes ou les bords du lac, il lui faut encore du théâtre et je ne sais si ce goût n'est pas plus vif encore que d.; DOutume au cœur du citadin lorsqu'à son ut' l'heure des villégiatures. Car que faire aux bains de mer ou aux eaux à moins que l'on ne joue ou qu'on n'aille voir jouer?
Le théâtre suit donc le public. Il roule derrière lui avec les bagages. Partout où «eux qui peuvent voyager s'arrêtent, les décors se plantent d'euxmêmes. Et comme il n'est pas possible de s'offrir le luxe d'une troupe en tout lieu, c'est le cinématographe qui sera cet été le théâtre nécessaire de nos plages ei de nos villes d'eaux.
L'installation en est si facile! Un poste complet, un groupe électrogène, un opérateur el des hims en location... ci voilà noire affaire montée. J'en connais di\ qui sont prèles à partir. Quant
aux -ailes, elles ne font pas défaut. Tous les casinos en sont pourvus. Je crois même que celte année non en verrons plus encore que de coutume puisque beaucoup de directions artistiques ayant été privées des ressources afférentes à la jouissance des jeux, vont avoir recours au cinématographe.
Diverses facilités s'offrent déjà aux impresarii.
S'ils ne veulent pas faire les frais d'une exploitation en propriété directe, ils trouveront aisément des contrats plus souples. Ce qu'ils n'achèteront pas, ils le loueront à des prix très avantageux. Au besoin, ils peuvent aussi se débarrasser de l'exploitation cinématographique en confiant la responsabilité à un imprésario qui traitera à forfail avec eux pour la saison. La plus grande latitude leur est laissée. Je connais même certain casino qui a traité avec dix tournées cinématographiques, lesquelles lui apporteront pour une semaine chacune, des programmes variés et choisis.
De la sorte, il n'j aura pas une petite station d'été qui soit privée de cinématographe. Nous en rencontrerons jusque
dans le « petit trou pas cher o pour la
plus grande joie des parent et pour la tranquillité des entant agacés par la monotonie des journées sans occupation. Les progrès réalisés dan l'éclairage des appareil permettront aux plus humbles exploitant de passer la saison avec quelque profit dan les plus modestea villégiatures.
L'automne venu, chacun se félicitera du cinématographe sans l'avouer, il
aura rapporté à tout le monde : à ceux
qui -"lit du métier, aux directeur de