Cine-Journal (May - Aug 1910)

La Cinématographie Française en Nous dédions les lignes suivantes à tous les Cinématographistes que pourrait tenter le désir de [dire des affaires en Serbie, particulièrement à Belgrade. Elles ont été écrites par un professionnel français à son retour — hélas! précipité — du joyeux pays où l'on traite les étrangers amis du progrés comme une reine Draga — qui fut proprement jetée par la fenêtre, après avoir reçu quelques douzaines de coups d'épée. Donc, nous arrivons à Belgrade sans connaître la langue serbe. Il était huit heures du soir. Harcelés par les policiers, qui nous réclament à chaque instant nos passeports, par les cochers et les commissionnaires, nous avono beaucoup de peine à trouver un hôtel où, pour un prix exorbitant, on nous traite encore plus mal. La vie est 50 % plus chère qu'à Paris et dix fois moins bonne. Après 8 jours de recherches invraisemblables, nous trouvons pour 50 fr. par jour une salle de 200 places, nos entrées étant de 3 Irancs et 2 francs. Nos malheurs allaient commencer. Notre matériel, qui comprenait un chrono Gaumont et un groupe de Dion (15 caisses, 1,500 kilogrammes^) , nous coûtait déjà 800 francs de transport. La maison chargée de le retirer nous demanda huit jours, cependant que la douane serbe, aus^i délicate que toutes les douanes, déballait les appareils, les pesait sans aucune précaution, détraquant tout à plaisir. Coût: 7 fr. par kilogramme. Nous protestons. On nous autorise à enlever notre matériel contre un dépôt de 3,001» francs, et nous voilà partis, trimballant nos malheureux Gaumont sur des voitures sans ressorts, à travers des routes ignorées de tout cantonnier et qui ne sont que trous et bosses à rendre jaloux M. de Ponticch. Facture du commissionaire : 250 francs! Un rêve, quoi ! Le propriétaire nous ayant refusé l'autorisation de sortir notre moteur, nous voilà repartis dans une nouvelle salle de 600 fr. pour 15 jours. Après de nouveaux ennuis, nous ouvrons enfin... pour avoir 50 personnes et leur offrir des projections synchronisées détestables du fait des dérèglements survenus aux appareils. Pendant 15 jours, même succès et mêmes tracasseries drs autorités : impôt supplémentaire, puisque nous faisions notre électricité, saisie des prospectus pour non déclaration, etc., etc.. Quant aux menus frais, on pourra s'en faire une idée par le prix de l'essence nécessaire au moteur. Le litre nous coûtait 1 Ir. 20, et nous en consommions 10 litres par séance. Jug*z du reste, affichage et imprimerie. De public, il n'y en a pas. Le Serbe est pauvre, le pays se ruine dans l'entretien d'une armée qui ne compte guère que des cadres, officiers insolents et paradeurs toujours en mal de galanterie ou de coup Les Fabricants du Monde entier qui veulent des Films fixes emploient |[ les Machines J. DEBRIE i Brevetées en France et à l'Étranger Ife PARIS ~ 111, Rue SaintMaur, 111 PARIS ! PERFOREUSES Nouveau Modèle 1S TIREUSES Perfectionnés q ESSUYEUSES ÎA SIGNEUSES = BROSSEUSES E DROSSEUSES | MÉTREUSES = COLLEUSES | EMBOBINEURS. etc. M INSTALLATIONS COMPLÈTES D'ÉDITEURS DE FILMS A] Appareil de Prise de Vues "Le PARVO" Appareil idéal pour Professionnels contenant 120 met. de Film Boîtes intérieures Poids 5 kiîog. Dimensions : Hauteur 19cm Longueur 26 cm = Largeur 14cm