Cine-Journal (May - Aug 1910)

Nouvelles d'Allemagne et d'Autriche DUSSELDORF. — Der Kinématograph, édité à Dusseldorf, ramène sur l'eau la question d'installer à bord des transatlantiques, le cinématographe ; le projet en question est d'autant plus intéressant que la Société géographique de Berlin, l'a examiné, tout dernièrement encore. Ces séances pourraient être non seulement recréatives mais instructives également. Combien seraient grands les avantages, et productives, les leçons prises durant la traversée pour la personne qui s'expatrie, pour le commis-voyageur, pour le touriste; nulle vue ne saurait mieux faire prendre contact à l'étranger avec le pays où il se rend, que la vue animée. L'exactitude et la fidélité avec lesquelles le cinématographe donne toutes les descriptions désirables, ne peuvent être rendues par aucun guide. La direction du Norddeutscher Lloyd l'a si bien compris, qu'elle a résolu de faire des essais dans ce sens, dans le plus bref délai. BERLIN. — Des vues scientifiques peuventelles être projetées devant des enfants? Le tribunal de simple police de Berlin-Mittel, dit : non! Voici da^s quelles circonstances cette décision a 'té prise. Le directeur d'un cinéma de cette ville avait, dans son dernier programme, un film concernant la maladie du sommeil; les tryparoses sont inoculées à un rat; dès 1rs premiers jours les progrès de la maladie sont visibles, à la fin du cinquième jour 1 animal y succombe. Un inspecteur de la police des cinémas, se trouvant dans la salle, pendant la représentat'or, estima que cette bande ne devait pas être produite que devant des adultes, et dénonça l'exploitant, qui a été condamné à 100 marks d'amende. L'avocat du directeur a fort sagement expos:', eue des conférences, sur le même sujet, avaient souvent lieu dans les lycées; établissant un intéressant parallèle, il a demandé pourquoi la police autorisait les représentations de Salon c, et interdisait les vues de nature scientifique. Tout en tenant en main, sa condamnation, le président a pris acte de la plaidoirie de l'avocat; la commission préfectorale se prononcera incessamment sur cette question. CREFELD. — M. S. Cohn dirige le cinéma le plus important de Crefeld; jusqu'alors un orchestre de huit musiciens accompagnait la projection des vues; un jour M. Cohn décida de remplacer ce personnel par une ma chine, dans l'occurrence, un orchestrion; le public en fut charmé, mais le fisc veillait; au moment où l'ingénieux exploitant s'en doutait le moins, une amende sévère lui fut octroyée. M. Cohn réclama, mais sans résultat; il se fâcha et confia, ces jours derniers, ses intérêts à l'avocat Simon, qui tenta en vain toutes les démarches possibles; la conséquence de cette impossibilité de conciliation, est des plus inattendues; le directeur du cinéma de la Hoch Strasse, intente un procès au fisc royal de Prusse, représenté par le directeur des contributions à Crefeld; il est facile de se figurer l'impatience avec laquelle est attendu le dénouement de cette affaire unique. BERLIN. — Le ministre de l'instruction publique vient de rédiger le décret suivant, avec mise en vigueur immédiate : « Les représentations cinématographiques ont pris un très grand développement durant ces dernières années; ce succès est dû, en partie au caractère spécial de certains programmes; considérant celui-ci comme dangereux, pour les moeurs de la jeunesse, nous recommandons aux directeurs et instituteurs des écoles supérieures de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher, dans la mesure du possible, leurs ^ Exportation BUREAU de PARIS 40, Boulevard Bonne -Nouvelle Télép. 303-91 1029-06 Adr. Télégr. : AUBERFILM = PARIS