Cine-Journal (May - Aug 1910)

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les allées et venues, guette les retardataires, attend les breacks qui transportent les acteurs par les rues de Versailles. Au milieu de la salle enfumée, un billard où carambolent un garde du corps, orné d'un pince-nez, et un farouche clubiste coiffé d'un foulard vert. A droite, à gauche, empilées autour des six tables de marbre, des femmes du peuple, en cheveux ou en bonnet jaune à cocarde tricolore (le jaune clair donne le blanc parfait en cinématographie) , cassent la croûte en compagnie de postillons, de délégués de sections, d' « enragés » en carmagnole, de machinistes en cotte bleue. Une élégante soubrette fait vis-à-vis à un grand diable de garde du corps qui « prend l'apéro », et voisinant avec les terroristes, de paisibles rentiers versaillais parcourent les journaux du matin, battent une absinthe, dégustent un quinquina, brassent une potée de dominos graisseux. Au mur, des piques, des mousquetons, des macfarlanes, des parapluies; aux patères, des tricornes, des perruques coiffées en <( oreilles de barbet », des bonnets rouges, des chapeaux de paille, des casquettes de cyclistes. Ces braves artistes — qui ont pris le train à six heures et demie du matin — viennent de « faire les cadavres » sous une des fenêtres du château. Leurs camarades sont en train « d'assiéger » la porte d'un hôtel Louis XVI, à quelque 500 mètres d'ici, rue de l'Occident, au coin de la rue « Sainte-Famille » — des noms de rues bien dans l'action. C'est là que nous allons les rejoindre. La place du Marché-Saint-Louis, dont ces deux rues forment l'un des angles, compte parmi les plus pittoresques du vieux Versailles. Il semble vraiment qu'elle ait traversé les siècles sans rien perdre de son charme mélancolique et provincial. Les maisons y sont telles qu'à l'époque de Louis XV et des promeneurs en costumes du dix-huitième siècle n'y paraissent nullement déplacés. C'est ici que nos artistes travaillent ce matin, et, pour tenter une reconstitution, l'endroit — il faut en convenir — est des mieux choisi. Quand nous arrivons, l'action est déjà engagée, l'on répète. Les régisseurs disposent leurs groupes de révolutionnaires autour de la large porte cintrée d'un hôtel du dix-septième siècle. Tout ce va-et-vient de gens en costumes a galvanisé la population versaillaise, les trottoirs sont noirs de monde... J'allais écrire « la salle est comble ». Au vrai tous les gamins du quartier semblent s'être donné rendez-vous place du Marché-Saint-Louis. La laïque doit chômer ce matin... On peut compter plus de cent enfants rangés en rang d'oignons sous les marronniers: les plus petits assis sur le rebord des trottoirs, les grands derrière eux; plus loin les mamans et les badauds. Le spectacle va commencer... La foule délibérément sympathique contemple, admirative et bouche bée, des groupes d'artistes préparant leurs scènes. L'un étudi: la façon de « tomber mort » sur le pavé sans se luxer le poignet ni se démettre l'épaule. L'autre charge un inoffensif pistolet, un troisième truque l'épie qui devra se briser tout à l'heure... Une femme du peuple, coiffée d'un immense bonnet à cocarde, raccomode la veste galonnée d'un postillon ; les régisseurs se multiplient, règlent les mouvements, préparent les accessoires. Les photographes tracent à la craie bleue le champ de vision sur le pavé gris, et deux ouvriers en bras de chemise, aidés par deux sectionnaires bonnet rouge en tête, s'ingénient à équiper la berline qui — partie de Paris sur un truc dès quatre heures du matin — va bientôt rouler, enlevée par deux vigoureux pos Projections Parlantes H. GENTILHOMME m'i&m^&m,m> m»** * JNI ^ IHft pu ^>isç isé m» par nouveau procédé Passant dans tous les Appareils VENTS Se LOCATION LEVALLOIS-PERRET (Seine), 128, rue du Bois