Cine-Journal (May - Aug 1910)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

Dans une voiture aux stores baissés, M. Grand change de costume, et Mlle Robinne, emmitouflée dans une mante violette, attend, blottie au fond d'une automobile, le moment d'entrer en scène. « Regarde la dame, comme elle est belle! » dit une maman à son bébé. Un maçon murmure à son voisin : « J* te dis qu' c'est la reine, elle est rien ba\h! a Et pour n'être pas protocolaire, cet hommage rendu à sa beauté n'est pas pour déplaire à l'aimable pensionnaire de la Comédie-Française. On commence. Notre public est admirable de silence, de bonne tenue, de respectueuse attention... Il regrette simplement que les pistolets ne fassent pas de bruit... La chute malencontreuse d'une perruque obtient un succès de fou rire... Entre deux scènes des plus tragiques, un temps d'arrêt: une cérémonieuse noce versaillaise débouche empilée dans trois landaus. Comme mus par un ressort, nos sectionnaires déguenillés font aussitôt la haie, présentent les armes, sabre ou pique; et deux joyeuses acclamations saluent la mariée d'abord, ensuite la belle-mère pourpre d'indignation. La noce passée, nos braves artistes se ruent de nouveau à l'assaut de la porte cochère du ci-devant hôtel. Vendredi, la Roseraie de l'Hay. ■ — Le plus beau jardin de fleurs des environs de Paris, l'idéale Roseraie de M. Gravereaux, le fastueux rosiériste, dont la sympathie nous a permis d'amener ce matin en ses parterres diaprés, sous ses treilles de roses, une délégation des jolies femmes et des élégants seigneurs qui, en I 792, formaient l'entourage doré de M. le duc d'Orléans, dit « Philippe-Egalité ». La Roseraie de l'Hay remplacera pour cette fois le parc Monceau. Des treillages verts, des bosquets embaumés, un décor d'opéra-comique dans un paysage à la Watteau: c'est le cadre idéal. Malgré l'affreux temps dont nous jouissons — si j'ose dire — on peut espérer entre deux averses « tourner » utilement et fixer sur les bandes cinématographiques quelques milliers d'instantanés (à raison de 50 par mètre) . En attendant l'embellie espérée, le* seigneurs allu ment des cigarettes et les princesses, très retroussées à cause de la boue, admirent les longues charmilles plus fleuries que des reposoirs de Fête-Dieu; d'autres s'étonnent devant des nom de roses : la Belle des jardins, la Rose bleue des Arabes, la Cent-Feuilles des peintres, la Vierge de Cléry, le Triomphe de la France... Rien de pittoresque, d'amusant, d'imprévu, comme ces quatre douzaines d'artistes en costumes de velours et de soie, mal protégés par des paletots ultra-modernes, des macfarlanes, des tartans, des châles, se promenant — avec un rien de maquillage sous les yeux et sur les joues — dans ce jardin de contes de fées. Avec une bonne grâce souriante, M. Gravereaux fait les honneurs, offre des fleurs aux dames et des cigarettes aux hommes, supprime des étiquettes d'aspect trop moderne et ses jardiniers posent des guirlandes un peu partout. A droite, à gauche, les photographes amateurs braquent leurs objectifs sur tant de groupes aimables; des déclics de vérascopes et de kodacks pétillent de tous les côtés... Quelques audacieux tentent des photographies en couleur. Cependant, le sourcil crispé, les régisseurs « tirent leur plan », mesurent et délimitent le champ de vue, les opérateurs font des essai* de mise au point, préparent les bandes à tourner. M. Grand, le plus habilement du monde, improvise un bout de répétition sous un berceau de roses, et les onze petits-enfants de M. Gravereaux, jolis comme des amours et sages comme des images, groupés autour de leurs mamans, ouvrent de grands yeux ahuris et charmés sur ce spectacle d'un aspect si nouveau pour eux... Mais voici le soleil... A travers son verre fumé l'opérateur constate que l'on peut compter sur « cinq minutes de bon ». << Profitons-en... Nous y sommes... Attention... Ça tourne... Remue/... A vous, le duc d'Orléans... Sourie/, mademoiselle Robinne... Et vous, messieurs les seigneurs, inclinez-vous plus bas... et la jambe plus tendue... » Georges Cain Le Bioscope L« plus Important joi pu d'affaires rculant Iti tvei \t monda pi, s grand ri rgani r°" !.. publldN Abonnement 10 Fi\ par an. Un exemplaire est envoyé gratis sur demande. 31, 33, and 35, Litchfield Street, LONDON, W.G., ENGLAND.