Cine-Journal (May - Aug 1910)

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pouvait voir des chevaux au trot ou au galop, des hommes qui couraient, des oiseaux qui volaient. La disposition primitive de mon appareil était encore bien défectueuse ; il donnait, il est vrai, des images nombreuses, quinze à cent-dix par seconde, séparées entre elles par des intervalles ê de temps égaux, mais sur la pellicule sensible les distances n'étaient pas rigoureusement égales, de sorte que pour les faire voir au zootrope, il fallait, au préalable, les découper et les coller à des intervalles égaux. Edison vit ces premiers essais et ce fut une bonne fortune, car il appliqua son ingéniosité merveilleuse à créer un appareil où la pellicule sensible recevait les images à des distances parfaitement égales entre elles. Pour cela, il perfora chacun des bords de la pellicule d'une série de trous équidistants; un cylindre à chevilles s'engrenant dans ces trous, assurait la régularité du mouvement. C'est la disposition fondamentale du kinétoscope (1894) qui montrait des scènes animées, durant environ une minute, et dans lesquelles le mouvement était rendu avec une vérité admirable. Ce grand succès fut éphémère ; l'appareil d'Edison devait être bientôt supplanté, en 1895, par le cinématographe de MM. Lumière, qui projetait sur un écran les scènes animées et les faisait voir à un nombreux public. Dans leur cinématographe, MM. Lumière emploient la pellicule perforée d'Edison, mais ils y ajoutent un dispositif qui fait que chaque image s'arrête un instant au foyer de l'objectif, au moment précis où elle est éclairée par la lampe électrique d'une lanterne à projection; un obturateur rotatif amène périodiquement une phase d'obscurité pendant laquelle une nouvelle image vient prendre la place de la précédente. La fusion dans notre œil de ces images successives donne la sensation d'un éclairage continu de la scène projetée. Le succès du cinématographe a fait créer bien des instruments similaires; il en est peu. jusqu'ici, qui le surpassent en perfection. Cependant j'avais poursuivi mes recherches et graduellement perfectionné mon chronophotographe. En 1893, j'avais déjà essayé d'obtenir des projections animées; toutefois, l'insuffisance de régularité des intervalles des images me forçait à retravailler mes pellicules négatives pour placer les images à des intervalles équidistants, et cependant la bande d'images positives rendue ainsi régulière était encore soumise à des ressauts insupportables. La force des choses m'avait bien conduit à appliquer cette pellicule sur une bande de toile caoutchoutée munie de perforations latérales et fenestrées en face de chaque image; j'avais aussi, sans connaître encore l'invention d'Edison, employé un cylindre à chevilles pour conduire cette bande, mais d'autres causes d'irrégularité détérioraient bien vite les perforations de ma bande et les saccades reparaissaient. Je m'obstinai toutefois à poursuivre l'équidistance des images et je réussis à l'obtenir en 1897 au moyen d'une disposition que je présentai à la Société française de Photographie et dont voici le principe. Un lamineur formé de deux rouleaux tournant en sens inverse l'un de l'autre entraîne d'un mouvement uniforme la pellicule qu'il déroule d'une bobine magasin. Au delà de ce lamineur la pellicule est soumise à l'action d'un compresseur intermittent qui l'arrête au foyer de l'objectif pendant les temps d'éclairement. Au delà, un second lamineur à rotation rapide tire sur la pellicule d'une façon constante, mais ne peut l'entraîner que pendant le lemps où le compresseur ne l'arrête pas, c'est-à-dire pendant les phases d'obscurité. Plus loin la pellicule va s'enrouler sur une bobine réceptrice. Or, pendant les arrêts produits par le compresseur, la pellicule incessamment amenée par le premier lamineur, s'accumule en amont de l'obstacle et forme une boucle d'autant plus prononcée que la durée del'arrêt est plus longue. Ce pli devra être défait pendant la courte phase où la pellicule sera libre; c'est pourquoi le second lamineur est animé d'une rotation plus rapide. Enfin, ce second lamineur devant incessamment tirer sur la pellicule, même lorsqu'elle est arrêtée, il faut aue cettre traction soit légère et que si la pellicule résiste, le deuxième lamineur patine sans vaincre l'effort du compresseur. Ces résultats sont obtenus par des dispositions particulières, il y en a même une toute spéciale destinée à obtenir que la pellicule échappe à tout frottement capable de la rayer. Après maintes expériences qui me montraient que la pellicule éprouvait, avec une régularité parfaite, ses alternatives de marches et d'arrêts, je pouvais espérer que mon appareil, dis pesé pour les projections, allait donna d'excellents résultats; il n'en fut rien. Les images projetées se déplaçaient graduellement sur l'écran, la scène animée, très parfaitement reproduite du reste, sortait lentement du champ et faisait place à une autre qui, peu à peu, s'en allait à son tour. J. MAREY, Membre du Photo-Club. (A suivre).