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3« Année. — N» 103
13 Août 1910.
Ciné »Journal
Organe Hebdomadaire de l'Industrie Cinématographique Directeur : G. DUREAC
flBOHMEMEIlTS : FRANCE
Un an 10 fr.
» ETRANGER Un an. . . . . 42 fr.
Le Numéro : 25 cent.
Paraît le Samedi
Rédaction & Administration 30, Rue Bergère
PARIS
TÉLÉPHONE 191.8A |
Encore les Législateurs
L'épidémie de pudeur qui sévit depuis quelque temps déjà dans les milieux officiels américains et anglais vient de gagner l'Italie, où l'on aurait pu croire qu'elle n'atteindrait pas.
Nos voisins et amis de l'autre côté des Alpes sont en effet par tradition et par goût assez libérés des formules dans lesquelles s'empêtre volontiers le rigorisme anglican : la terre latine, comme le vieux sol de l'Hellade, a connu les divinités naturelles qui protègent le bon sens et la vie aisée contre les métaphysiques puritaines et la règle des morales. On peut s'étonner que les pouvoirs publics oublient cette liberté intellectuelle au profit des sous-bérengers de là-bas et préparent en ce moment contre la cinématographic un arsenal d'arrêtés et de règlements tout .<u plus dignes de clergymans passionnés.
Voici où en sont les faits :
Le ministre Orlando avait chargé une commission d'étudier divers moyens législatifs en vue d'assurer la protection morale des mineurs. Une sous-commission vient, à cet effet, d'élaborer un projet de lois réglementant les représentations cinématographiques et c'est précisément ce projel conc.u dans un esprit rétrograde qui déchaîne chez nos amis les plus légitimes protestations. Il y a d'ailleurs de quoi s'étonner.
L'article premier est à lui seul un monument :
« Les exploitants ou propriétaires de
« cinématographes paieront une taxe fixe
« pour tout film qui ne sera pas la repro
« duction : i' de scènes étrangères à
« l'éducation ou à l'instruction ; 2 de faits
« sportifs et de documents architecturaux
« ou artistiques (paysages et villes); 3 des
« grands travaux agricoles et industriels;
« 4 des grands événements de la vie
« nationale. »
Ceci est invraisemblable. Si la souscommission avait, dès le début de ses travaux, pris connaissance du marché cinématographique, elle aurait vu que la plus grosse partie de la production italienne et étrangère était constituée par des films dramatiques et comiques qui tombent naturellement sous le coup de l.i taxe, au titre 1" de l'article.
L'esprit général de ces oeuvres n'est pas en effet d'ordre pédagogique. Elles
visent sinplcmcnt a émouvoir et .1 amuSCt
ks spectateurs el pai là rentrent dans la catégorie classique des productions du théâtre. Pourquoi les chargei d'une taxe nouvelle? Hllcs sont déjà Frappées d'un impôt considérable en tant que soumises aux droits très naturels des auteurs. Elles
paient ensuite, .i\e, toutes les .unies, k
dioit des pauvres, et, comme elles ionl actuellement les plus goûtées du public, ,l „. deviendra r*lu« intéressant .le Faire