Cine-Journal (May - Aug 1910)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

Le Film vraiment d'Art Pour faire un civet de lièvre, dit la « Cuisinière bourgeoise », prenez un lièvre. Cette recommandation semble tellement puérile qu'elle a amusé bien des générations ; elle est cependant nécessaire comme nous allons le démontrer en en faisant l'application au cinématographe. Pour faire un film d'art, écrirait la malicieuse cuisinière, prenez de l'art. Eh oui, cela paraît tout indiqué, tout simple, mais cela n'est pas d'une réalisation si facile, car, si, à la rigueur, on peut toujours être assuré d'avoir un lièvre à sa disposition, l'art est plus difficilement tangible, il a des sosies terriblement trompeurs : le mauvais goût, par exemple. Si votre jugement, si votre habileté sont en défaut, gare aux mécomptes, le civet est manqué, je veux dire le film d'art n'a plus d'art que le nom. Les exemples sont nombreux de vues qui, •''laborées pour constituer un spectacle d'art, n'ont donné à l'exécution que des compositions ordinaires, pareilles à celles qui traînent depuis dix ans parmi les laissés pour compte de tous les cinémas. C'est ainsi que, tout récemment, nous avons vu un de nos plus grands artistes dépenser en pure perte tout son immense talent dans la défense d'une bande qu'il n'a pu sauver parce qu'elle ne pouvait l'être. Le sujet en était d'une vulgarité déconcertante, la composition banale, la mise en scène rranquée. Et alors, ce grand artiste, qu'avec un sens de l'art plus certain on eût mis en valeur, comme il y fut déjà mis par ailleurs au cinéma, ce grand artiste atteignit dans cette bande le niveau d'un quelconque figurant. J'imagine que cet artiste, malgré l'ass qu'on lui a donnée que le film où il avait jouf" constituait un film d'art, n'a pas dû se montrer enchanté, surtout s'il s'est rappelé les créations, véritablement d'art, celles-là, qu'il avait faites précédemment au cinéma. L'établissement d'un film d'art n'est certes pas chose facile, il faut savoir dépenser de l'argent, mais la prodigalité ne suffit pas si votre argent ne sert pas à rétribuer les meilleurs artistes, les meilleurs scénarios, les meilleurs metteurs en scène, les meilleurs décorateurs et accessoiristes. L'argent ne suffit pas, si après avoir fait de grandes dépenses sans avoir réussi à donner l'impression d'art que vous avez voulue, vous donnez au film raté la dénomination d'art qu'il ne mérite pas, mais que vous lui conservez pour ne pas perdre le bénéfice des frais engagés. C'est l'honneur de la Maison Pathé frères que de savoir faire, quand le cas se présente, des sacrifices aussi considérables. Les vues qui entrent dans la série d'art n'y entrent pas sur commande, automatiquement, mais après avoir été l'objet d'un choix éclairé, d'un jugement sûr. Et quand les exploitants sont mis en possession de ces films véritablement d'art, ils peuvent les passer en toute assurance, jamais leur public, si artiste qu'il soit, ne pourra formuler contre leur spectacle la plus petite objection. Je n'en pourrais dire autant de certaines autres marques qui prétendent monopoliser l'art à grand tapage, comme si, en vérité, le film n'existait pour elles que du jour récent où elles l'ont connu, et comme si l'art qui est de toute éternité avait attendu pour se manifester qu'elles vinssent au monde. Georges FAGOT. Cie f' de PHONOGRAPHES, CINEMATOGRAPHES S APPAREILS DE PRÊCISIOH r Capital de 5.000.000 ANCIENS ETABLISSEMENTS PATHE Frères Bureaux & Magasins de Vente : 14, Rue Favart, Paris Teleg. 315-89 Location & Vente de Films & Appareils PATHÉ Frères Envol ci ti Catalogne Illustré >ur demande