Cine-Journal (Jan - Mar 1911)

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ainsi que dans son appareil de transmission de photographie à distance, le professeur Kom rétablit à chaque tour du cylindre le synchronisme entre le poste transmetteur et le poste récepteur. Ici, le cas est plus simple, car les dynamos qui actionnent respectivement le cinématographe et le phonographe sont branchées sur le même courant. Plusieurs difficultés subsistaient néanmoins. La nécessité de placer le phonographe reproducteur près de l'écran, alors que l'appareil de projection en est éloigné, complique la solidarisation des moteurs. D'autre part, le phonographe doit conserver à la reproduction une vitesse constante égale à celle de l'enregistrement de façon que la hauteur du son reproduit soit identique à celle du son enregistré. Il fallait donc faire dépendre le mouvement du cinéma de celui du phonographe. Par un système spécial de connexions, M. Gaumont est arrivé à donner aux deux dynamos une vitesse rigoureusement égale, et il suffit de les déclancher électriquement pour rendre les départs simultanés. Si, accidentellement, un écart se produit, un différentiel manœuvré à la main permet de rétablir le synchronisme en avançant ou en retardant le déplacement du film qui doit toujours rester subordonné à celui du disque phonographique. L'enregistrement phonographique à distance était plus difficile à réaliser que le synchronisme. Jusqu'ici, en effet, les membranes qui constituent l'élément essentiel des appareils phonographiques donnent un rendement assez faible. Les sons d'un orchestre s'enregistrent à plusieurs mètres de distance, mais on ne peut guère obtenir un bon enregistrement de la voix. En outre, la membrane restitue les sons avec une déperdition de puissance de près de moitié. Remarquons, en passant, que le phonographe ne saurait être comparé au théâtrophone. Ce dernier se compose, comme le téléphone, d'un microphone, c'est-à-dire d'une plaque vibrante dont les oscillations extrêmement faibles influent cet appareil extrêmement sensible qu'est un életcro-aimant. Le courant fait naître au loin des oscillations semblables produisant des ondes sonores d'une puissance si atténuée qu'il est nécessaire, pour les percevoir, d'appliquer la membrane contre l'oreille. Dans le phonographe, au contraire, les vibrations de la membrane enregistreuse doivent provoquer le déplacement et l'incrustation d'un stylet, c'est-à-dire exercer une force mécanique plus grande qu'un simple contact électrique; enfin, la membrane parlante doit restituer le son avec toute son ampleur et sa puissance de propagation, par le seul effet de ses vibrations. De l'impossibilité d'enregistrer les sons à distance résultait l'obligation de placer le phonographe entre le cinématographe et le sujet à photographier, c'est-à-dire l'impossibilité d'obtenir le résultat cherché. M. Gaumont qui, dès 1903, avait résolu le problème du synchronisme, tourna alors la difficulté de façon ingénieuse. Il enregistrait d'abord la voix. Il faisait ensuite parler le phonographe placé derrière l'appareil cinématographique qui prenait des vues successives du chanteur pendant que ce dernier gesticulait en accompagnant de sa propre voix le chant du phonographe. Il suffisait ensuite de faire marcher simultanément les deux appareils pour reproduire la scène chantée. On parvenait ainsi à réaliser une certaine concordance; mais le procédé, d'une extrême délicatesse, donnait des résultats fort irréguliers. En tout cas, il ne pouvait s'appliquer qu'au chant, et encore à des chants d'un certain mouvement; car on conçoit la difficulté pour un acteur, parlant dans ces conditions, de se répéter en parlant exactement à la seconde voulue et avec une vitesse identique. Il était d'autant plus difficile de remédier à ces imperfections du phonographe que la construction de ce merveilleux appareil est encore exclusivement empirique; personne, jusqu'ici, n'a pu expliquer son fonctionnement. Après avoir essayé les membranes les plus diverses, après avoir notamment renoncé au métal qui donne des sons détestables, les constructeurs, en attendant mieux, se sont ralliés à la membrane oarlante en mica. Pour l'enregistrement, on p. ère une membrane en parchemin. D'autre part, l'amplification du son a été obtenue, dès le début, au moyen du cornet à large pavillon que nous connaissons tous; on l'a améliorée ensuite, avec des chambres de résonance. Depuis peu. on utilise l'air comprimé : il suffit de balayer les vibrations avec un courant d'air comprimé lancé près de la membrane pour augmenter la puissance du son dans une proportion considérable; l'appareil est, de plus, muni d'un double pavillon. La Société Gaumont a évidemment perfectionné encore ces divers procédés, mais elle entend garder un secret qu'elle a préféré ne point faire breveter, se bornant à s'assurer la priorité de l'invention en déposant un pli cacheté à l'Académie des sciences.