We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.
Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.
Tribune Libre
Encore unî Quand nous serons à cent!. . .
Mon excellent ami, le sympathique directeur de l'Omnia, n'est pas le seul de son espèce. D'autres philantrophes, animés des mêmes sentiments d'abnégations et de dévouement, viennent d'élaborer un « Projet de Syndicat à constituer » entre les chiens, les chats et les souris qui composent le petit monde cinématographique dans lequel nous vivons.
Ce projet, déjà revu et corrigé, est publié in extenso dans le Ciné-Journal de ce jour, il mérite d'être sérieusement étudié par les exploitants avant qu'ils ne prennent une décision quelconque.
Si vous le voulez bien, mon cher Directeur, je vous donnerai, la semaine prochaine, mon humble avis sur ce document, je vous le donnerai, mais à la condition expresse que vous l'imprimerez tel que je vous le remettrai, car, quoique habitué aux coupures depuis ma plus tendre enfance, je ne puis me faire à ce genre d'opération, si douloureuse pour l'amourpropre.
En attendant la discussion de cette panacée universelle qui doit guérir tous les maux dont souffre l'industrie cinématographique, et dont chacun attend la mise en marche avec le fol espoir d'en profiter seul, je vais vous entretenir d'un petit fait, presque personnel, mais qui dépeint bien l'état d'âme d'un homme qui, pour moi, représente une grande partie de la corporation des loueurs.
Dans mon escalier, j'ai rencontré, la semaine dernière, un aimable voisin qui cumule avec succès les fonctions de loueur et d'exploitant.
Avec l'urbanité qui m'a toujours distingué je lui demandai ce qui s'était passé à la réunion de la rue Grange-Batelière, qui avait eu lieu la veille et à laquelle je m'excusai de n'avoir pas assisté.
— Vous avez bien fait de ne pas venir, me fut-il répondu, vous n'avez rien à y voir, ni vous, ni les autres Exploitants!
— ?...
— Oui, si l'on m'avait écouté, aucun Directeur de Cinéma n'aurait été convoqué; la question de prix et de mode de location des films ne les regarde pas!
— > ?...
— Parfaitement, c'est une affaire entre les Editeurs et les Loueurs. Les uns fabriquent et vendent, les autres achètent et devraient vous
louer à l'avenir, tout embobinés, les programmes, que vous n'auriez ni à choisir ni à discuter; ce serait à prendre ou à laisser!
Solidement, je me retins à la rampe pour ne pas tomber et, timidement, je murmurai :
— Comme les beaux esprits se rencontrent, même dans les escaliers : je suis absolument du même avis que vous.... sur un point de moins, sur celui de l'exclusion d'une des futures parties contractantes !
A son tour, mon voisin se tirebouchonna en point d'interrogation.
— Oui, fis-je ingénument, je pensais demander la suppression du Loueur, parasite rongeur du film, rouage inutile entre l'Editeur et l'Exploitant
J'allais continuer, mais déjà mon interlocuteur grimpait vivement à l'étage supérieur.
Pas si vite, bon voisin, ne craignez rien, c'était une simple boutade. Comme le poète nous ne voulons « exiler personne, car l'exil est impie » ; cependant, franchement, je ne vois guère ce que deviendraient nos cent établissements cinématographiques de Paris, s'ils devaient recevoir, tout embobinés leurs programmes de MM. les Loueurs.
Ceux-ci sont actuellement, gens de goût, de cœur et d'esprit, connaissant à fond la clientèle de chaque maison et mettant, c'est entendu, l'intérêt de leurs clients bien au-dessus de leur intérêt propre. Soit, mais rien n'est immuable en ce monde, et après fortune faite, les Loueurs d'aujourd'hui pourront céder leurs fonds à des gens moins habiles et plus dévoués à leur prospérité personnelle qu'à la nôtre.
Et cela serait très dangereux, non seulement pour nous, Directeurs de Cinémas, mais encore pour l'essor de la cinématographie en générale qui ne s'est implantée à Paris que par le soin que nous mettons à la judicieuse préparation de nos programmes.
Mais ce sont paroles inutiles; le système de la <( Bobine forcée » est mort avant d'avoir
Là où la Maison Pathé, avec sa formidable organisation n'a pu réussir, ne réussiront pas d'autres novateurs, aussi bien intentionnés, mais moins bien armés pour la lutte.
G. F.
AVIS
La Société Cinés, vue bainl-Augustin, MM. les Directeurs de CinémaThéâtre de
mander clia(|ue semaine régulièrement son
lllnsli-f ./es il,-niirrrs Xoureo " li:s.
En exiger l'envoi. — liien spécifier ladre