Cine-Journal (Jan - Mar 1911)

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Une Mesure inique La Chambre des députés, où règne en maîtresse l'incompétence sous toutes les formes de l'art oratoire, a pris, la semaine dern'ère, une mesure législative inique et stupide contre le monde des industriels forains. Il importe dès maintenant d'agir avec v'gueur pour la faire rapporter le plus vite possible. J'ai confiance dans les organisations syndicales foraines et leurs représentants pour mener la bataille, et je les prie de w« considérer d'ores et déjà comme acquis à leur cause — qui est une cause de justice et de bon sens. G. Dureau. Mes deux confrères, Chabot, de l'Industriel forain, et Campmas, de l'Avenir forain, ont parfaitement posé la question dans les deux lettres ci-dessous, adressées au journal le Matin: Petits Forains et Grands Forains Paris, le 4 février 1911. Monsieur le rédacteur en chef. Nos parlementaires viennent de voter une loi i^inue Si elle était sanctionnée par le Sénat, elle placerait sous la surveillance de la police et assimilerait ainsi aux pires malfaiteurs soixante mille commerçants et industriels forains, qui assurent la prospérité de nos foires, contribuent au succès de nos fêtes et sont possesseurs d'un matériel circulant sur nos routes et voies ferrées, dont la valeur dépasse certainement cinnuante millions de francs. S^us prétexte de mettre un frein aux rapines de quelques troupes de romanichels étrangers, elle a englobé dans cette mesure préventive tous ceux oui mènent une vie itinérante, en les qualifiant de nomades. Pas de distinction, le proorétaire d'un établissement forain valant 200 000 francs et pour les déplacements duquel vingt-huit wagons sont nécessaires sera traité comme le vannier ambulant ou le repasseur de couteaux qui loge dans une carriole à âne. Il devra, pour pouvoir exercer sa profession, se faire mensurer, photographier, et donner son empreinte digitale. A chaque changement de ville il sera tenu, avant son départ, de faire visiter par les autorités son carnet anthropométrique. Qu'il ne s'avise pas, en cours de route, de changer de destination, car il s'exposerait à toutes les foudres de la justice. Voilà ce qu'on veut infliger à des hommes au casier judiciaire vierge, dont quelques-uns sont décorés, et qui tiennent entre leurs mains une partie de la fortune publique! Le jour où l'on voudra appliquer cette loi, digne du moyen âge, les industriels forains se lèveront comme un seul homme, et l'on devra mobiliser toute la gendarmerie et la police de France. Payant tous les impôts, y compris celui du sang, nous ne pouvons pas accepter d'être soumis à une loi d'exception. E. Chabot. La Chambre des députés vient de voter une loi envers les nomades, qui tend à englober toutes les industries ayant un caractère ambulant. Les forains, qui sont en France au nombre de plus de cent mille, la plupart électeurs, attendent avec une impatience une loi concernant le vote par correspondance, afin d'être électeurs en plus grand nombre, voient d'un très mauvais œil cette loi, qui ne peut que les amoindrir moralement, en les classant dans une catégorie qui les place en marge de la société. La note que votre estimé organe reproduit aujourd'hui, sous la rubrique « On réclame », dans laquelle il est dit que l'industriel forain ayant vingt-huit wagons et 200.000 francs de matériel sera classé au même titre que le vannier ambulant et le repasseur de couteaux, qui ont une carriole à âne, signale une différence par trop grande entre ces deux extrêmes du commerce ambulant. Les possesseurs de vingt-huit wagons et de 200. 000 francs de matériel sont relativement peu nombreux; mais à côté de ces quelques rares privilégiés il existe quatre-vingt-dix mille forains parfaitement honnêtes, vivant de leur travail, et remplissant envers la société tous les devoirs qui leur incombent, et qui sans avoir les importants établissements signalés plus haut, n'en sont pas moins intéressants. Notre syndicat 1' « Avenir forain », avant de protester contre cette loi absurde, avait voulu voir quelle application en aurait été faite, car de l'avis de certains de nos parlementaires. qui eux-mêmes m'en avaient causé, cette loi ne pouvait nous être appliquée. Mais devant la note que je lis ce matin dans votre estimable organe, je ne puis que protester, au nom des quatre-vingt-dix mille forains qui, en France, fréquentent les foires et marchés, et qui contribuent, chacun selon ses moyens, à la prospérité de notre patrie. Elie Campmas. Secrétaire général du syndicat de /' « Avenir forain », 3, boulevard Saint-Martin. Paris.